Le désir de reconversion professionnelle

Publié le 01 octobre 2008 par Sylvaine Pascual

Si la reconversion en fait rêver plus d'un, du rêve à la réalité il y a suffisamment d'étapes à préparer, d'obstacles à franchir  et d'incertitudes pour ramollir les plus vaillants.

Et pourtant, de nombreuses reconversions professionnelles, des plus raisonnables aux plus farfelues (en apparence, du moins) s'avèrent être un vrai succès parce qu'elles ont été mûries, pensées, préparées avec soin en amont, puis mises en place avec lucidité et détermination.
Vous caressez affectueusement le projet de devenir ingénieur informaticien, plombier zingueur ou ostéopathe pour chevaux?
Avant de foncer bille en tête, les yeux pleins de feux d'artifice,  crinière au vent, sur un chemin qui peut-être ne mène nulle part assurez-vous que vous êtes prets pour la grande traversée. Et pour cela, rien de tel que de commencer avec... un crayon et du papier.

  

La reconversion: un itinéraire à préparer soigneusement pour éviter

de foncer bille en tête sur un chemin

qui ne mène nulle part

  

  
Quatre grandes étapes pour la reconversion
Pour la reconversion comme pour le reste, pas de baguette magique: le retroussage de manches s'impose. Cependant, avant même d'aller au charbon, le travail commence, comme d'habitude,  sous le chapeau : à vos cerveaux, un peu de réflexion est la bienvenue sur la route de votre épanouissement professionnel.
Dans une série de quare articles, je vous propose de voir en détail chaque étape essentielle à la reconversion :
Ce qui en motive le désir
Les questions à se poser en amont
La préparation concrète
La mise en oeuvre

Qu'est-ce qui motive le désir de reconversion?
De manière générale, le désir de reconversion nait de la frustration générée par divers facteurs, ce qu'on ne supporte plus dans la fonction.  Il est inttéressant de creuser un peu ce qui motive cette envie, pour différencier un ras-le-bol passager, lié par exemple aux conditions de travail spécifiques à l'entreprise, (qui peut peut-être se régler autrement) d'une réelle volonté de changement radical. Voici quelques témoignages:
La carrière toute tracée par le milieu familial:
Philippe, médecin : "Chez moi, on est médecins de père en fils. Je n'ai pas vraiment choisi ce métier, la voie était toute tracée. Arrivé à 44 ans, j'ai en ai marre de faire ce que Papa et Maman ont voulu pour moi."
Le manque de reconnaissance et de valeur ajoutée:
Olivier, 35 ans, guide interprète : "En tant qu'enseignant, j'avais l'impression d'être un pion dans le système, de n'avoir que peu de marge de maoeuvre pour faire ce que je voulais vraiment faire en termes de transmission du savoir."
Marie, 26 ans, chargée de développement RH : "J'ai parfois du mal à déterminer ma valeur ajoutée dans l'entreprise. C'est très frustrant. Je voudrais voir les résultats concrets de mon engagement"
La pression :
Henri, 53 ans, éleveur de chiens: "Directeur commercial dans un entreprise de 6000 salariés, j'avais l'impression de crouler sous les responsabilités . A cinquante ans, j'étais lessivé."
L'ennui:
Corrine, 41 ans, formatrice : "j'étais gérante d'un restaurant. J'avais l'impression d'avoir fait le tour de mon travail et je ne supportais plus de m'enuyer."
L'ambiance au travail :
Bertrand, 38 ans, artisan : "Je n'en pouvais plus des conflits internes, des relations de pouvoir, je n'avais plus envie de perdre mon temps avec ça."
Et vous, qu'est-ce que vous ne supportez plus dans votre travail?
Qu'est-ce qui motive votre désir de reconversion?
(ces exemples sont succints: allez dans le détail! Faites une liste exhaustive!)
Ce qu'on voudrait à la place
Etape essentielle quand on a déterminé ce dont on ne voulait plus: définir ce vers quoi on veut aller car cela pose le cadre des décisions à venir (et puis rappelez-vous l'exemple du boulanger: voir Définir son objectif : un élément crucial du coaching ). Inutile de vouloir devenir trader si on ne supporte plus la pression. Parmi les réponses fréquentes chez ceux qui expriment un désir de reconversion ou qui ont changé d'orientation, on trouve en vrac:
Avoir une activité valorisante, utile, qui a du sens
travailler à mon rythme, sans stress,
faire de ma passion un métier/ avoir une activité qui me plaît
Faire un métier dans lequel je peux exprimer ma créativité
Avoir plus de liberté, de marge de manoeuvre, faire ce que je veux

Et vous, que voulez-vous à la place (de ce dont vous ne voulez plus)?
Idem, n'hésitez pas à creuser la sujet, car les exemples donnés restent vagues.
Imaginez la situation professionnelle idéale
Ca ne paraît pas très terre à terre, n'est-ce pas? Pourtant, cette étape peut permettre d'identifier des éléments importants pour la suite de votre projet. Ainsi, c'est en visualisant sa situation idéale que Bertrand c'est rendu compte qu'il n'avait pas envie de passer du temps à chercher des clients et promouvoir ses produits. Du coup, il s'est associé avec un commercial.
Par opposition, Corrine n'avait pas vu qu'elle s'engageait dans un projet qui n'était pas le sien, mais un projet dans un cadre familial aux relations parfois difficiles. Les tensions ont eu raison du projet, mais sa seconde reconversion a été la bonne!
Et vous, quelle est, précisément, votre situation professionnelle idéale?
Vous travailler où? Comment? avec qui? A quel rythme? Etc...

C'est tout pour aujourd'hui!
J'en vois déjà qui font les yeux ronds: et oui, cette première étape s'arrête là, on en est pas encore à parler bilan de compétences et financement de formation, ça viendra bien assez vite.
Je vous souhaite un bon centrage sur vous-même!
Merci à ceux qui m'ont autorisée à publier leurs témoignages