Premier contact avec le Pôle Emploi, issu de la fusion entre les ASSEDIC et l’ANPE. Quel contact !
Avec une innocence certaine, je suis allé ce matin à mon rendez-vous Pôle Emploi, certain que les choses allaient avancer rapidement. N’ayant jamais connu le chômage, je me suis laissé berner par les médias et les déclarations politiques, qui promettaient une profonde réforme du système. Je vais donc à ce premier rendez-vous plein d’entrain, prêt à exposer mon nouveau projet professionnel et à remplir toutes les formalités nécessaires (documents à l’appui).
Première déception, pour un rendez-vous à 9h, l’Agence ouvre ses portes à 9h. Naturellement fallait y penser, pourtant 5 ou 6 personnes attendent déjà dehors, les Français sont ponctuels ! Seconde déception, dès l’accueil, le personnel semble fatigué voire éreinté, il est pourtant 9h et nous sommes les premiers « usagers » - « clients » de l’agence. Qu'en sera-t-il à 17h ? Le ton est donné, on ne recherche pas un emploi avec le sourire … dépressifs s’abstenir.
Je suis rapidement présenté à ma conseillère. Je commence par expliquer ma situation, puis tente de présenter mon projet professionnel, mais je suis immédiatement coupé : « Ici, je m’occupe uniquement de votre inscription comme demandeur d’emploi » ! Je reste sans voix. « Pour votre projet professionnel, vous aurez un autre rendez-vous dans un autre endroit ». Evidement, c’est logique ! Et là, mon entrain, mon innocence disparaissent. Effectivement on est loin de la rationalisation. Les médias, les politiques m’ont donc menti ? Le contact avec ma « chère conseillère » se limite à un jeu de questions-réponses d’un profond pathétisme, et la moindre argumentation semble l’ennuyer. C’est d’ailleurs l’ambiance générale, puisque j’entends ces collègues soupirer dans les couloirs. Il est tout de même 9h20 du matin !
Je ressors de cet entretien sans grand espoir, conscient que le « salut » ne pourra venir que de mes propres démarches. Quant à l’indemnisation chômage ce sera pour une autre fois. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, le système français ne favorise pas les études ou les reprises d'études, car toute interruption d’un an de votre activité sans être déclaré demandeur d’emploi vous coupe vos droits à l’indemnité chômage. Cela aussi fallait y penser ! Je comprends mieux certains collègues qui avaient pour mot d’ordre « cotise et tais-toi ! ».
Je rêvais d’un entretien où dans un premier temps on effectuait les démarches administratives et dans un second temps on discutait du projet professionnel, des offres disponibles. Pour moi c’était cela la réunion des Assedic et de l’ANPE. Je me suis trompé !
Jean-Paul