Envoyer le message que vous êtes intéressé(e) et curieux(se), pendant un entretien d’embauche, est sans aucun doute un des éléments qui vous rendra le plus intéressant aux yeux du recruteur, mais surtout, vous le rassurez !
Oui, car lui, pendant que vous causez, il se demande si vous êtes capable de vous intégrer dans son entreprise, au poste proposé et de la façon dont il se l’imagine …
Il se demande s’il pourra travailler avec quelqu’un comme vous, ou si vous saurez vous intégrer dans son équipe, dans un groupe de travail, etc.
Personnellement, je suis toujours très déçu, lorsque je pose la question (et il s’agit la plupart du temps d’une perche tendue) – « Avez-vous des questions ? » – que 98% des candidats me répondent un « Noooon » hésitant accompagné d’un grand sourire.
Pourquoi cette déception ? Tout simplement parce que quand je les rencontre, à ce stade là du recrutement, ils viennent juste de découvrir le nom de l’entreprise et son histoire, son contexte de travail, son organisation.
En clair, ils n’ont pu récolter avant l’entrevue aucun élément de ciblage sur l’entreprise, sauf pour quelques cas super bien préparés. Les seuls éléments à leur disposition sont les détails du poste à pourvoir, ce qui n’est déjà pas si mal. Normalement, à ce stade, c’est comme découvrir l’ensemble des éléments d’une devinette, sans pour autant avoir une vue complète et transversale d’un probable avenir professionnel. Alors forcément, oui, j’attends un minimum de questions !
Et pour être honnête avec vous, c’est également une superbe occasion de vérifier que le candidat a au moins compris de quoi il s’agissait et que celui-ci va mettre en avant deux de ses plus belles qualités : la synthèse et la reformulation.
Je vous jure qu’il m’est déjà arrivé à de nombreuses reprises, à la fin de l’entrevue, de demander au candidat de me citer le nom de mon client et que celui-ci soit incapable de s’en rappeler… La honte !
En clair, lorsque vous avez tous les éléments en main et que vous posez des questions, vous entrez dans un nouveau schéma : Vous êtes un professionnel qui pose des questions à un autre professionnel. Vous êtes déjà dans le rôle comme on dit. Et c’est souvent dans ces cas-là que vous sortez d’entretien avec la sensation que tout s’est bien passé. Pas vrai ?
Bon, les questions ! C’est quoi qu’on dit ?
Eh Oh !! c’est pas une liste que je vais vous tomber, mais plutôt des pistes. Les listes de « Y a qu’à » et « il faut », je les laisse à d’autres …
Sauf si on vous l’a dit pendant l’entrevue, vous pouvez toujours essayer de savoir pourquoi il y a un recrutement et depuis quand ? mais allez plus loin :
« Qu’est-il advenu du précédent titulaire du poste (s’il y en avait un) ? »
« Combien de personnes ont occupé le poste ces 5 dernières années ? »
« Quelles ont été les évolutions du poste au cours des 3 dernières années ? De quelle manière ont été mises en place ces modifications ? Pourquoi ? »Grâce à ces simples questions, vous pouvez vérifier si le poste proposé est vivant ou pas. Si on vous répond qu’il y a eu 4 personnes qui se sont succédées durant les 3 dernières années et que ce poste n’a pas changé depuis lurette, il y a peut être anguille sous roche... ou vous devinez immédiatement que dans 3 ans, c’est vous qui allez vous ennuyer car pas d’évolution du poste ou du service… Mais encore, c’est un signal sur le système de management : Peut être que mon futur responsable est un dur à cuire et pas facile à supporter, etc, etc.
« Parlez-moi des autres membres qui composent le service. »
Si, grâce à la réponse, vous arrivez à avoir une image des compétences en place, voilà une super occasion de vérifier si vos compétences seront une valeur ajoutée pour le service ou si on n’attend de vous que la même chose que d’autres personnes. Serez-vous une force pour l’équipe ou un boulet de plus à gérer ?
« A quoi pourront ressembler mes objectifs au bout d’une année ? »
Là, c’est vous qui prenez la main et la réponse à cette question obligera le recruteur à être précis et vous dévoiler des éléments déterminants sur le poste.
« Si je devais avoir une réussite extraordinaire dans les six premiers mois de mon embauche, pouvez-vous me donner des exemples de ce que j’aurais accompli ? »
Ici, vous prenez le risque d’agacer celui qui n’est pas préparé à ce genre de question, mais vous gagnez en crédibilité, en savoir sur le poste et c’est surtout une occasion, après avoir noté la réponse, de mettre en avant ce que vous avez déjà réalisé et qui est transférable sur le poste. Bien joué :)
« Quels sont les problèmes que je peux m’attendre à résoudre dans le court terme ? »
Maintenant, soit le recruteur vous adore, soit il en peut plus, mais vous, vous pourrez vérifier si il existe des failles dans le job, si vous avez les compétences demandées et vous allez toujours plus loin dans la mesure de l’emploi proposé.
Bon, je pourrais continuer, mais l’objectif du jour n’étant pas de vous faire une liste, je vais vous laisser continuer tout seul …
Je voulais simplement vous démontrer l’importance du questionnement côté candidat lors d’un entretien d’embauche. Et je vous promets qu’il est possible d’aller beaucoup plus loin, aussi loin que celui qui vous demande vos qualités et vos défauts. Même en découvrir sur le système de valorisation des salariés dans l’entreprise ou le système de management. On verra ça une autre fois.
Si vous avez d’autres exemples de questions, partagez-les avec les autres en les citant en commentaire ci-dessous.