« Souriez, vous êtes recrutés »

Je me souviens de mes débuts en tant que « futur recruteur »…

Etudiant, l’équipe pédagogique nous rabâchait qu’il fallait préparer son entretien de recrutement, que ce dernier se devait de l’être pour « faire la différence ». Soigner son entrée, soigner sa sortie, se défendre corps et âme pendant le reste du temps, montrer que « l’on en veut ». Aujourd’hui Consultant en recrutement, je vois défiler des candidats aux personnalités aussi variées que surprenantes. Ces entretiens de recrutement, parfois cocasses, parfois risibles, parfois réconfortants, parfois exaltants font du métier de recruteur un métier riche, mais malheureusement encore emprunt de tout un arsenal d’idées reçues. En voici quelques unes (Liste non exhaustive).

Idée reçue n°1 : Le recruteur qui vous demande si vous n’avez pas rencontré trop de difficultés pour trouver votre chemin est un personnage sympathique.

FAUX. Il s’efforce avant tout de vous mettre en confiance pour la suite de l’entretien... En effet, un Recruteur obtient bien davantage d’un candidat plongé dans un climat convivial : il faut certes rester courtois et professionnel, mais il serait regrettable qu’un candidat répondant aux critères de recherche ne s’en aille chez le concurrent ou décline l’opportunité faute de s’être montré « trop entreprenant ou direct ». Aussi, se renseigner sur les facultés d’orientation d’un candidat n’a d’autre but que de meubler le temps qui nous sépare tous deux, candidat et recruteur, de la porte d’entrée du bureau où se déroulera l’entretien. Pour cette même raison, je préconise une vigilance extrême aux candidats trop bavards : l’entretien ne commence pas dans le bureau du recruteur, il commence au moment où vous appuyez sur la sonnette d’entrée. Tout comme un bon candidat se doit d’éviter d’arracher la main du recruteur en le saluant ou évitera l’effet chewing-gum d’une poignée de main nonchalante, il évitera de décharger son stress sur le recruteur en affirmant que les passants l’on délibérément mal orienté pour trouver la route, que Mappy n’était pas assez précis, voire que le plan d’accès sur votre site n’est vraiment pas digne d’un plan Michelin. Qu’un candidat arrive à pied, à cheval ou en métro, l’important pour un recruteur est que son candidat arrive. C’est à dire, à l’heure !
Que vous ayez changé trois fois de pneus sur l’aller tout en réajustant votre cravate le long de ce marathon n’a pas grande importance ! Alors contentons-nous simplement, candidats comme recruteurs, d’être aimable et avenant lors du premier contact visuel. Un recruteur ne couronnera jamais un candidat d’une couronne (sous forme de poste) pour lui avoir relaté dans les moindres détails l’ensemble de péripéties rencontrées sur le chemin, tout au plus, ça ne fera que l’agacer.

Idée reçue n°2 : Les tests ne servent à rien dans un processus de recrutement.

FAUX. Bien que vos qualifications et vos années d’expérience laissent présager une aptitude certaine à prendre LE futur poste, les tests permettent aussi d’évaluer si vous êtes à même de vous familiariser aux pratiques de l’entreprise et de vous imprégner de sa culture. Rechigner à passer des tests, c’est louper le départ, c’est se prendre les pieds dans le tapis dès la première marche. Oui, votre expérience est là, seulement les trois ou quatre candidats présélectionnés pour le poste seront soumis aux mêmes tests, qu’il s’agisse de tests de personnalité ou de tests techniques. C’est le lot de tout à chacun dans ce type de présélection… Quelques conseils :

- jouez le jeu,
- ne prenez pas les tests à la légère (un QCM n’est pas une grille de LOTO),
- si vous estimez être passé à côté des tests, ne vous dévalorisez pas : personne n’est infaillible),
- ne soyez pas prétentieux en précisant que les tests étaient d’une facilité infantile.

Aussi vrai qu’il n’est pas évident de relire l’ordonnance de son médecin, rares sont les recruteurs à avoir suivi une formation médicale. Je vous invite donc à soigner votre écriture (lisibilité, langage, concision) s’il vous est demandé de rédiger quelques lignes sur vos motivations pour le poste auquel vous répondez. Un recruteur ne doit pas avoir à déchiffrer vos notes.

Par ailleurs, s’informer quant aux modalités de validation des tests n’est aux yeux du recruteur qu’un acte héroïque et rassurant. N’hésitez pas à demander qui corrige les tests, et quand vous pouvez recontacter le recruteur pour prendre connaissance des résultats. Votre implication dans le processus de recrutement n’en sera que mieux ressentie.


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Idée reçue n°3 : Les recruteurs cherchent toujours la petite bête – Email diamant, quand tu nous tient…

FAUX. Bien sûr, un recruteur appréciera toujours un effort de présentation chez son candidat. Bien sûr, il engagera d’autant sa responsabilité et appuiera d’autant plus votre candidature si vous postulez à un poste de Comptable en évitant chaussettes blanches, jean, baskets et autres excentricités tout aussi inadaptées dans cette situation.
Mais surtout, outre votre apparence sur laquelle tout recruteur n’est censé porter aucun jugement… Je vous conseille de faire preuve d’amabilité. Un recruteur pose des questions : c’est tout simplement son métier. Les questions peuvent parfois être délicates, comme « … vous aviez des différends avec votre précédent responsable hiérarchique ? … », le but n’est pas d’incriminer qui que ce soit, ni d’engager avec un candidat un combat de coqs où l’entretien prendrait les formes d’une joute verbale.


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L’objectif poursuivi est bien plus simple, mais peu de recruteurs l’avoueront. Aussi vrai que 2 et 2 font 4, tout recruteur, quelle que soit son expérience, n’utilise ce type de question que pour être rassuré. En tant que candidat, vous n’êtes pas à l’aise ? Le recruteur non plus ! Le recrutement n’est pas une science exacte, il est donc légitime qu’un recruteur pose des questions visant à se protéger d’une éventuelle « erreur de casting ». Il ne veut pas se tromper. Ne voyez pas en un recruteur à la démarche certes un peu investigatrice un tortionnaire : si le candidat craint de ne pas être choisi, le recruteur peut avoir peur de se tromper, tout simplement. Recruteurs et candidats sont bien sur le même niveau, ce n’est pas un rapport de force, ni un combat, mais un échange qui se doit gagnant gagnant.


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Alors souriez : vous êtes recrutés !