Chers Lecteurs,
A la suite d’un échange de mail avec un chercheur d’emploi qui me demandait :
«… je voudrais percer le mystère qui plane pour moi autour des différents acteurs du Marché du Travail… »
RecruteuretCandidats vous propose une série de billet intitulée « Les coulisses du Marché du Travail ». Vous laissant découvrir le premier billet de cette série consacré aux jobbards et à leurs utilisations par les recruteurs.
Chapitre 1 - Les Jobboards :
Nous pouvons les regrouper en trois catégories :
1) Les sites spécialisés par métier (RHJob), par secteur d’activité (SupplyChain.fr), sur une thématique (géographique comme RégionJob), institutionnel (pôle emploi) ou bien encore sur une catégorie (les cadres pour Cadremploi)
2) Les sites généralistes (Monster)
3) Les métamoteurs de recherche qui regroupent les annonces d’emploi des différents sites comme optioncarrière ou Keljob.
Ces Joboards ont deux principales missions :
- diffuser des annonces pour les entreprises et cabinets de recrutement,
- constituer des bases de CV (Candidathèque).
Suite au développement d’internet et dans l’objectif d’attirer le plus grand nombre d’internautes en recherche ou en veille sur le marché de l’emploi, de nombreux Jobbaords ont développé des espaces de conseil, plateforme de blog, études sur les salaires…
Les Recruteurs utilisent donc les Jobbaord comme un canal de diffusion de leurs annonces. Ce service est bien évidemment payant… En moyenne une annonce d’emploi en ligne s’établit autour de 800€, les prix s’orientant à la baisse suivant les volumes achetés, il s’agit alors de pack d’annonces de 5, 10, 50 annonces, voire des offres en pack illimité (un peu comme pour votre téléphone portable)… Pour votre information, la diffusion d’annonces via le pôle emploi n’est pas sujette à rémunération (service de l’état oblige).
Néanmoins le rédactionnel des annonces est des plus désastreux sur ce site. En effet, la limitation à un nombre de caractères par annonce rendant les offres d’emploi quelque peu « indigeste » à la lecture ainsi qu’à la compréhension du poste. Dommage, car un site institutionnel reconnu comme le premier site emploi de France par son nombre de visiteurs, pourrait par une diffusion d’annonces plus appropriée donner plus de visibilité au Marché du Travail en France.
Concernant les Cvthèque, les jobbaords ont très rapidement compris l’intérêt de se constituer des « banques » de CV. D’une part pour fidéliser leur lectorat avec notamment le « push » d’offres d’emploi et d’autre part pour vendre l’accès à leur Cvthèque aux entreprises en recherche de Talents :
1) Le « push » d’offres d’emploi, permet au chercheur d’emploi de recevoir par mail les annonces correspondant à ses critères de recherche. Le candidat n’ayant plus qu’à répondre à une annonce d’un simple click, son CV et sa lettre de motivation étant directement liés à son envoi.
Véritable gain de temps dans la recherche d’emploi pour les candidats avec un contre effet pour les recruteurs, celui du syndrome du « clic à tout va»… Les candidats ne prennent plus le temps de lire les annonces, se référant au seul titre et obéissant à la loi du plus grand nombre (plus je clique plus j’ai de chance d’être sélectionné). L’avènement de la recherche d’emploi sur internet a eu pour conséquence une baisse relative de la « qualité » des candidatures (lettre de motivation qui ne correspond pas au poste, titre du CV n’ayant aucun rapport avec l’offre…) si bien que plus de 90% des candidatures ne sont pas en phase avec la recherche du Recruteur… Que de temps perdu pour ces derniers, mais aussi pour les candidats ! Un conseil lisez les annonces, étudiez-les, renseignez-vous avant d’y répondre : Optimisez vos candidatures !
2) Vendre l’accès des CV déposés par les chercheurs d’emploi aux entreprises en mal de candidats. La relation au candidat s’inverse, ce n’est plus lui qui sollicite de part sa candidature (spontanée ou par annonce) l’entreprise, mais le recruteur qui entre en contact avec le candidat pour lui proposer une opportunité… Ce système permet aux entreprises :
- d’entrer en contact avec des candidats en veille sur le marché de l’emploi,
- de rechercher des compétences difficiles à trouver sur le Marché du travail.
Pour rappel, chaque année le nombre d’emploi non pourvu en France serait selon l’ANPE de l’ordre de 250 000, 300 000 selon l’ANDRH et de 500 000 selon Nicolas SARKOZY… Il existe donc un décalage sur le marché du travail entre les chercheurs d’emploi et les offres d’emploi, problème d’employabilité pour certains, de discriminations pour d’autres, de process de recrutement… Quoiqu’il en soit, la main invisible de notre cher Adam SMITH a quelques difficultés pour réguler naturellement ce satané Marché du Travail français !
Pour répondre à ce décalage, les CVthèques semblent donc être la solution pour combler une partie des postes non pourvus… Néanmoins, la réalité est bien plus complexe et les Cvthèques ne semblent pas être la panacée pour répondre à ce décalage du Marché du Travail. En effet :
1) Les candidats ne mettant pas à jour leur CV régulièrement, considérant que la durée de vie d’un CV est de 6 mois, une base CV se déprécie donc rapidement et sa « valeur » n’est donc que supposée.
2) Très peu de candidat avec des profils recherchés ou des compétences rares intègrent les Cvthèques qui regorgent, en réalité, de profils et de compétences très communes.
3) Pratiquant régulièrement la recherche via des Cvthèque, celle-ci me semble chronophage avec des résultats plus que mitigés. En effet, un candidat en recherche active d’emploi a un projet, des motivations, un secteur d’activité cible, des envies d’entreprise, une idée de poste… Alors qu’un candidat sollicité par un recruteur n’a pas encore fait ce travail personnel sur son avenir professionnel… Peu préparé à une nouvelle aventure professionnelle, de nombreux recrutements réalisés « dans ce sens inverse » de la relation recruteur-candidat s’avèrent être de retentissants échecs !
Dans l’attente de vos commentaires et réactions, je vous invite à découvrir très prochainement les futurs chapitres de cette série « Les coulisses du Marché du travail ».