Je vais commencer l’année par un article un peu en dehors de nos sujets shopping habituels, puisque je veux vous parler d’un documentaire assez extraordinaire que je viens de voir et que je ne crois même pas disponible à l’achat pour l’instant. Il s’agit de A l’école des pilotes de chasse de l’Aéronavale, série en quatre épisodes de 52min de Bruno Sevaistre et Pascal Créségut, diffusée par France 4 depuis le 22 décembre (il y a encore une rediffusion…). Ce film, immersif, accessible bien qu’il aborde pas mal d’aspects techniques, et parsemé de séquences magiques, va vous faire chanter « I believe I can Flyyyyyyy » et éveiller des vocations aériennes.
Devenir pilote de chasse dans l’Aéronavale, c’est faire partie de la crème de la crème et accessoirement être un peu Tom Cruise dans Top Gun. Le documentaire suit des élèves-candidats pilotes à différents stades de leur formation et des sélections (au couteau…) s’étalant sur une dizaine d’années entre la récitation des premières checklists et l’obtention du titre de Chef de patrouille pilotant un Rafale sur le porte-avion Charles de Gaulle.
Chez les débutants, qui occupent la plus grande partie du film, on a un peu l’impression d’assister à une Star Academy d’un nouveau genre avec des bons gars de vingt piges prêts à tout donner pour réaliser leur rêve. Sauf qu’il ne s’agit pas de chanter et que ça se passe dans une école aéronautique de l’armée sur la côte bretonne. On suit pas à pas l’apprentissage de nos jeunes pouces sur des coucous à hélice, et je peux vous dire que question vacheries, Armande, Kamel et compagnie sont de petits joueurs à côté des officiers instructeurs qui les prennent en main.
Ou plutôt c’est la formation en elle-même qui est extrêmement difficile. Les candidats se coltinent d’abord des tonnes de « par coeur » pour la théorie, et question pratique, ils doivent être en mesure, aux commandes, de refaire sans accrocs tout ce que leurs instructeurs leur auront montré une fois cinq minutes plus tôt. Sans oublier non plus les joyeusetés comme la centrifugeuse, l’épreuve de la « gloute » (machine simulant l’immersion d’un cockpit dont il faut s’évader…), etc. Futurs candidats, vous êtes prévenus !
Le documentaire suit également d’autres pilotes rentrés dans ce qu’on appelle la filière américaine. Une fois passée avec succès la phase de « prépa » bretonne que subissent nos débutants, ils sont partis plusieurs années aux USA pour effectuer leur véritable apprentissage du pilotage (et d’obtenir leurs « ailes »…). A ce niveau les choses deviennent très sérieuses. Les jeunes rêveurs se sont transformés peu à peu en de véritables pilotes de jets à réaction.
Enfin, vous ferez connaissance avec Edgar, 28 ans, futur indicatif « Schuller », qui achève lui son cursus et s’apprête à intégrer l’escadre du Charles de Gaulle (s’il réussit ses dernières épreuves naturellement…).
A la fin de la série, on approche avec lui du saint des saints. On n’est plus à la starac-dans-l’avion mais sur le vaisseau amiral de la Marine Nationale. On déguste de superbes séquences, notamment les scènes de « touch and go » (l’avion, en exercice d’entraînement, touche la piste mais redécolle au lieu d’atterrir…) lors desquelles vous découvrirez les officiers d’appontage, sorte de bergers rassurants qui guident les pilotes au moment de se poser sur la ridiculement courte et étroite piste du porte-avion. Ces gars sont des experts, presque des artistes qui liraient les trajectoires d’approche comme un chorégraphe les mouvements gracieux de ses danseurs « ton assiette, doucement le manche, un petit peu de moteur, aligne toi bien »… Ces séquences sont grandioses.
A l’école des pilotes de chasse de l’Aéronavale est tout simplement indispensable à tout personne un tant soit peu intéressée par les avions et l’aviation. Vite que ce film sorte en DVD !
PS : Finalement j’ai une idée, comme nous sommes un blog d’idées-cadeaux, en voici une. Vous n’avez qu’à anticiper les réclamations de vos enfants une fois qu’ils auront vu le film. Le Dassault Rafale, le Super Etendart… ils sont tous en un peu plus petits et moins bruyants chez Rue des Maquettes !