L’intrapreneuriat, qu’est ce que c’est ? C’est cette notion qui veut qu’un porteur d’idée peut mener à bien son projet avec la bénédiction et le support de son propre employeur. Il reste salarié. Mais il se voit confier une relative autonomie pour créer voire développer un nouveau service, un nouveau produit, un nouveau processus et, pourquoi pas, une oeuvre…
Intrapreneuriat : innovation, opportunités, croissance
Le groupe américain 3M, par exemple, inventeur du Post-It, encourage de longue date l’intrapreneuriat en son sein. Les meilleurs porteurs de projets sont détachés à temps partiel ou à temps plein pour développer une technologie, réaliser une étude de marché appropriée, etc. L’employeur continue de payer le salaire. Si le projet aboutit, l’entreprise tirera profit d’une nouvelle innovation. Précision, comme l’indique le professeur Véronique Bouchard, avant d’être un innovateur, l’intrapreneur est d’abord quelqu’un qui saisit les opportunités. Pour l’employeur, ces initiatives deviendront, quoi qu’il en soit, de nouvelles sources de croissance.
Exki, fruit de la volonté d’intrapreneurs
Les fondateurs de Exki ont ainsi eu la chance de bénéficier de la bienveillance de leur employeur, voici une dizaine d’années. Anciens cadres commerciaux dans une holding de la grande distribution, GIB, en Belgique, il leur trottait dans la tête l’idée de créer une chaîne de restauration rapide spécialisée dans les produits bio et santé. Fin des années 90, ils ont soumis le projet à la direction de GIB. Cette dernière leur a donné le feu vert. La logistique et la chaîne d’approvisionnement pour les produits frais bio ne reposaient pas sur de grands volumes. Elles étaient peu ou pas structurées. Les fondateurs ont dû tout créer par eux-mêmes. Après un long travail préliminaire, ils ont ouvert leurs premiers points de vente au début des années 2000.
Des intrapreneurs poussés à devenir entrepreneurs
La joie d’un intrapreneur provient en grande partie du confort que lui procure son employeur : entreprendre en demeurant salarié. Encore faut-il que l’employeur, lui, reste stable dans le soutien qu’il apporte. Au début des années 2000, GIB fut racheté par une autre holding. La recette Exki n’était pas ce qui convenait au nouvel actionnaire. Lâchés, les ifondateurs d’Exki ont dû se convertir en… entrepreneurs. Heureusement, un investisseur privé a pris le relais pour maintenir la tête hors de l’eau jusqu’à ce que la chaîne de restauration rapide bio atteigne les rives de l’auto-financement.
Elus managers de l’année
La firme est aujourd’hui devenu rentable. Exki suit une trajectoire ascensionnelle. Le groupe occupe désormais plus de 420 personnes dans quatre pays. Nicolas Steisel et Frédéric Rouvez, les deux intrapreneurs à l’origine du projet Exki, viennent même d’être désignés Managers de l’année 2009 en Belgique. L’employeur qui a soutenu le projet de ses intrapreneurs au départ n’en a pas tiré profit, finalement. GIB a disparu. Exki, elle, vit et se développe aujourd’hui…