Tutorat et accord senior : on fait quoi maintenant ?

Publié le 31 mars 2010 par Julienpouget



En vigueur depuis 4 mois, la loi sur l’emploi des seniors oblige les entreprises de plus de 50 salariés à mettre en place des plans d’actions pour à favoriser le retour à l’emploi des plus de 50 ans et le maintien dans l’emploi des plus de 55 ans.

Le texte  « suggère » 6  domaines d’action (Cf. liste ci-dessous) et impose aux entreprises d’en retenir au moins trois.

Les 6 domaines d’actions prévus dans la loi sur l’emploi des seniors

  • le recrutement de salariés âgés dans l’entreprise,
  • l’anticipation de l’évolution des carrières professionnelles,
  • l’amélioration des conditions de travail et de prévention des situations de pénibilité,
  • le développement des compétences et des qualifications et l’accès à la formation,
  • l’aménagement des fins de carrière et de la transition entre activité et retraite,
  • la transmission des savoirs et des compétences et le développement du tutorat.

Globalement,  le développement du tutorat a été retenu dans de nombreux plans, et ce pour plusieurs raisons :

D’une part, le tutorat permet de faire le lien avec les jeunes, autre population fragilisée du point de vue de l’emploi, et de mettre en avant la question du renouvellement générationnel en cours dans les entreprises. Le groupe PSA Peugeot Citroën ambitionne ainsi dans son plan de  « Préparer le renouvellement des générations et favoriser la transmission des savoirs ».

D’autre part, la démarche permet aux organisations de progresser sur le terrain de la capitalisation des savoirs. Transmettre un savoir, c’est aussi prendre l’engagement de le formaliser.

Enfin, c’est une opportunité de mobiliser les énergies des salariés expérimentés autour d’un projet ambitieux qui les valorise.

Mais, soyons honnête, le tutorat a parfois aussi été retenu parce qu’il sembl(ait) facile à mettre en place. Libérer du temps aux seniors et aux jeunes, quoi de plus simple au fond ?

Or, il n’en n’est rien. Et après en avoir discuté avec plusieurs responsables RH, nous nous permettons de partager avec vous trois observations de bon sens :

  1. Tous les seniors ne sont pas destinés à faire du tutorat - attention aux « volontaires désignés » et aux projections trop ambitieuses dans les accords seniors.
  2. L’organisation doit valoriser les participants du dispositif – libérer du temps aux collaborateurs est un prérequis et non une reconnaissance de leur implication. L’entreprise augmente ses chances de succès en prévoyant différentes formes de reconnaissance (financière, évolution, etc.).
  3. Être tuteur ne s’improvise pas – une des difficultés est de trouver l’équilibre entre une fonction de manager et de formateur car le tutorat participe des deux dimensions.

C’est l’occasion pour moi de vous présenter Antonin Gaunand, conférencier et consultant-formateur, qui m’accompagne dans cette réflexion avec qui nous proposons un module de formation sur cette thématique.

N’hésitez pas à nous faire part de vos expériences ou de vos remarques !