RIP netbook

Publié le 10 juin 2010 par Yoya

Pourtant vous venez d’en acheter un, et il ne semble pas avoir passé l’arme à gauche ! Quelle est donc ce titre ? Une menace ? Peut-être bien, mais la menace ne vient pas de moi, mais des constructeurs eux mêmes.

Déjà, prenons le temps de faire un bref rappel de l’étendue de l’offre des solutions portables. Puisqu’on parle de portabilité, la classification va se faire essentiellement sur la taille de l’engin. On a :

Le « Transportable » : comme son nom l’indique, il est tout juste transportable, comptez du 17″ minimum pour la taille de l’écran. Prévoyez sacoche hideusement grande ou remorque pour le « transporter ». Solution idéale pour les personnes ne possédant pas d’ordinateur desktop. Tout ça pour un prix conséquent, généralement peu d’autonomie (2h00) et poids généralement plus élevé (environ 4 Kg).

Le « Portable » : il offre généralement la résolution standard de 15,6″. Il faut compter 3Kg, et une autonomie de 4h (en moyenne). Personnellement, je trouve cela encore intransportable et peu autonome.

Le « Très portable » : catégorie réservée aux écrans 14″, plus chers car peu répandus. Autonomie plus élevée conséquemment à la baisse de la taille.

L’ « Ultra Portable » : catégorie 13,3″, les portables sont généralement voués à une autonomie plus importante grâce à des processeurs basse consommation. Le format est très interessant, on y voit quelque chose et on peut le transporter vraiment partout sans trop d’encombre.

Le « Netbook » : au départ basé sur le format d’une feuille A4, on croise maintenant des diagonales de 8 à 12,5″. Normalement conçu (et comme son nom l’indique) pour les applications web, ces petites machines sont parfaitement portables, on les glisse partout, elles dépassent à peine le kg et profitent d’autonomies impressionnantes (14h pour certains modèles). Cependant, ces netbooks ne sont à la base pas faits pour être performants, seulement pour proposer une solution mobile pour surfer confortablement sur le web et faire un peu de bureautique. Les processeurs embarqués sont donc « très basse consommation » et donc « très basses performances », il en est de même pour la carte graphique, souvent intégrée à la carte mère sous chipset intel GMA. Ce qui est intéressant, en plus de la forte portabilité et de l’autonomie, c’est que ce type de machines coûte de 150 à 350€.

C’était vrai en 2007

Cette classification prenait tout son sens il y a quelques années mais est aujourd’hui dénuée de sens et le consommateur (comme moi) se retrouve perdu (traduire « comme un con »).
En effet, les catégories « Ultra-Portable » et « Netbook » n’ont plus lieu d’être, ce dernier n’étant plus aujourd’hui un simple 10″ permettant d’accéder au net et faire de la bureautique.

Face au succès grandissant du netbook, les constructeurs ont suivi la simple (et ô combien stupide) course à la puissance. Les netbooks sont maintenant presque aussi puissants que des ultraportables, pour un prix presque identique lui aussi. Le « netbook » peut maintenant faire tourner des jeux 3D, mais ne dispose plus que d’une autonomie de 4h… ridicule. Le concept même du netbook est remis en question. Pourtant, regardez les classifications sur les sites de vente en ligne ou même dans votre grande surface (argh !) la plus proche. On trouve dans la catégorie des netbooks des machines allant de 270 à 700€.

Pourquoi ne pas opter pour une classification par pouces puisque toutes ces appellations ne signifient plus rien et embrouillent les perceptions communes. J’imagine la ménagère, appelons-la Ginette, en train d’acheter un netbook parce que son fils lui a dit que c’était « à la mode » (quoique, « tablette » serait plus d’actualité). Ginette va donc acheter un netbook qui est en fait un ultraportable déguisé qu’elle va payer 400€. Une semaine plus tard, son fils se plaint car Crysis ne veux pas se lancer. Horreur ! Ginette est déçue, son fils aussi, et tout le monde s’en fout.

Le pire c’est qu’avec toute cette mascarade, on trouve ça normal d’acheter un 11,6″ sous l’appellation « netbook » à 400 €.

Deuxième problème : un marché peu cohérent

Waaa

Nvidia, le ô combien célèbre constructeur de cartes graphiques, a développé un chipset qui permet de palier les faiblesses de l’Atom. L’ION, rien à voir avec la savane, mais ce dernier fait des merveilles et permet de faire tourner des jeux en 3D (s’il vous plaît) sur ces petites machines. Et c’est là que le fils de Ginette se plaint avec son Crysis à 10 fps.

Mon expérience

Etudiant en communication (ah bon ?), je m’achète en décembre 2009 un netbook. J’ai déjà un pc fixe, qui me permet de faire des trucs plus lourds (graphisme, 3D, video …), je trouve donc franchement intéressants les petits nouveaux de chez ASUS. Paf ! Je craque et m’achète le Eeepc 1101HA. Asus est bon niveau design, c’est pas trop moche, pas trop épais, tout petit, ça loge dans ma sacoche à côté de mes cours. Nickel. Finition, glossy + brillant. Moche mais pas le choix, des traces de doigts partout après 10 minutes d’utilisation, des reflets en veux tu en voilà. Le clavier est génial, hyper ergonomique, j’écris plus vite que mes profs dictent.

Le « monstre » est donc doté d’un écran 11,6″, d’un Atom Z520 à 1,33Go, d’1Go de DDR2 et d’un GMA 500. Classique donc. J’ai monté la mémoire à 2Go pour plus de réactivité … Pas de grand changement visibles. Livré sous windows XP, je fais le foufou et tente d’installer Seven. Je perds en réactivité et il devient difficile de lancer 3 programmes en même temps. Difficile de lire une vidéo sur youtube, les animations flash rament, je commence à douter de mon acquisition.

De plus, je me rends compte que le graphisme, j’en fais même en dehors de chez moi et que ce n’est pas l’atom qui va faire des merveilles sous Photoshop. Donc bien pour prendre des notes, aller sur quelques sites mais c’est tout.

Finalement, en avril 2010, je revends le netbook à un particulier. Acheté 350€, revendu 230, je ne souhaitais pas arnaquer l’ami et lui promettre des miracles.

Les cours sont finis, je n’ai pas un besoin urgent de mon portable, je décide de prendre le temps d’acheter la machine qui me convient. Quitte à mettre un peu plus cher.
Le truc, c’est que, le temps, je suis encore en train de le prendre.

Pour le même prix 350€, prix que je trouvais déjà excessif, je me retrouve actuellement avec (presque) la même configuration, sous atom + GMA (ou ION). Le truc c’est que je pensais à une évolution, pas à faire du sur place (en perdant de l’argent).

Pour 450€ l’ASUS Eeepc 1201N est interessant niveau puissance, c’est un atom, mais un double coeur + ION. Cependant, l’autonomie en est réduite à 4 petites heures. Le truc, c’est que dans la catégorie « ultra portable », on a des ordis plus puissants que ça, plus autonomes, et moins chers ! C’est donc prendre les gens pour des cons le « netbook ».

Un idéal ?

Il n’y a aucun ordinateur portable, netbook (appelez ça comme vous voulez) qui corresponde à mes critères actuels.

- Un processeur double coeur,

- une carte graphique qui tienne la route (ION2+Optimus),

- un écran de 11,6, 12 ou 13 pouces,

- une finition pas trop moche

- un écran mat, une coque mat (alu si possible)

- un clavier ergonomique (Asus like)

- une autonomie de 6h minimum

Sortez ça à 500€ et j’achète, ne serait-ce que pour l’effort d’une entreprise s’intéressant à sa cible.

Alors on va me dire, si tu veux quelque chose de pas cher, alors ne t’attends pas à des miracles. Oui mais dans ce cas là, les constructeurs n’ont pas à sortir des machines ne correspondant pas à la catégorie annoncée. Pour moi, le 1201N est un ultra-portable, pas un netbook. C’est là qu’on voit la toute puissance néfaste du marketing.

Cependant, un sauveur de ma situation désespérée pointerait le bout de son nez ? Le Eee 1218, même si on possède actuellement moins d’informations sur cette machine que sur le lombric de Caroline du Nord, le bougre serait la panacée. Jugez plutôt :

Même si on voit clairement que ce n'est pas une vraie image, l'aspect général est relativement attractif

Aucune spécificité disponible pour l’instant, mais le full allu semble sympa, et pour une fois j’ose espérer.

T’as qu’à acheter un mac connard

Je vous voyais venir … Moi ? Adhérer à une secte ? Jamais ! Plus sérieusement, c’est vrai que les produits Apple sont sont de qualité. La finition est exemplaire, les matériaux nobles. Le prix quant à lui est noble lui aussi. Et l’OSX est pour moi imbuvable. Fermé et complètement dédié à une utilisation apple (après on achète un iphone qui va avec, un ipad pour faire joli …), je ne peux me permettre de m’orienter dans cette voie. Un 13″ de leur macbook pro avec un bios et windows. Why not. Enfin je ne voudrais quand même pas commencer à coller des stickers de pomme partout.

Pour plus d’informations, allez sur l’excellent blogeee.net , dans lequel un pertinent blogueur aide à la restitution de news concernant les « netbooks ».