Tout a commencé par une rencontre…
Deux profils différents, deux parcours différents, deux métiers différents.
Et pourtant, « La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. » [Gandhi]
Des échanges de commentaires puis de mails :
Elle : « si tu veux qu’on écrive ensemble, donne-moi un thème et la manière dont tu veux que l’on procède.. »
Lui : « Check une vidéo de TED : How to Start a Movement? On pourrait aborder cette vidéo, chacun selon son angle : toi, Community Management et moi, Entrepreneuriat. Non? »
Elle : « Si! » [et elle se met à chercher la vidéo TED en question et trouve ensuite le film original, support de la démonstration de Derek Sivers, parce qu'elle faut toujours remonter à la source.]
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Un google doc après, les premiers mots posés sont :
Elle : « Go, Go, Go !! Start the movement, en somme… »
[Et pour partager au mieux nos communautés, brasser les savoirs - toujours dans l'esprit TED - nous avons opté pour une écriture partagée et croisée i.e. Catherine (a.ka. Elle) intervient sur le blog de JN (a.k.a. Lui) et Lui intervient sur le blog d'Elle. Facile, non? Bonne double-lecture à tous!]
** How to Start a Movement with a Community? **
par Catherine Ertzscheid
Ne pas avoir peur du vide
Il y a peu, un pair et néanmoins ami me demandait : « tu ouvrirais un forum s’il n’y avait encore aucun membre inscrit? ». Ma réponse est oui.
Il faut une amorce, un contenu pertinent et si la première voix exprimée doit être la mienne alors ce sera pour inviter à la discussion et si le sujet ne prend pas c’est qu’il doit être reconsidéré soit dans la forme, soit dans le fond.
Si le travail de préparation a été correctement réalisé (notamment analyser et repérer la cible en adéquation avec les sujets discutés), il y a fort à parier pour que rapidement le forum prenne vie. La peur du vide ne sera plus qu’un léger tract si vous avez pensé votre stratégie.
Ne pas avoir peur du ridicule
Si vous avez réalisé le travail d’analyse préalable sur votre coeur de cible et que vous l’avez observé sur les sites ou plate-formes sur lesquels il évolue déjà, personne ne peut connaître votre communauté mieux que vous. Vous avez déjà une idée de ce qui peut la motiver. Qu’il s’agisse de sujets de discussion sérieux ou d’actions délirantes à vocation ludique, si vous avez des idées, exprimez-les! S’il vous semble opportun pour créer l’amorce de vous mettre à danser virtuellement, alors faites-le.
Ne pas avoir peur de partager
Sachez mettre en valeur votre premier arrivant, représentant de la première relation
Un community manager sans personne avec qui échanger n’est qu’un écrou isolé sans utilité. Il faut un second écrou pour former un mécanisme et donc donner de la valeur.
Si vous regardez la vidéo du Sasquatch Festival et les autres vidéos amateurs qui précèdent ce mouvement, vous constaterez que l’homme sans chemise reste seul à danser un moment. Mais rien y fait il est dans la conviction de son instant, il poursuit. Le mouvement collectif prendra naissance lorsque le premier arrivant s’approche et se met à danser avec lui.
Notez au passage le symbole de partage : l’homme sans chemise s’approche de lui, lui fait face et les deux hommes se mettent à danser en se tenant par les mains. Le mouvement est enclenché, l’individu dansant seul n’est plus le maillon isolé peut-être perçu comme « ridicule », par son interaction avec l’autre il passe le cap vers le collectif festif.
Savoir mettre en valeur les premiers membres de votre communauté
Les premiers arrivants sont, bien souvent, acquis à ce que vous leur proposez. Ils viennent soit par sympathie pour vous ou parce qu’ils sont particulièrement convaincus de ce que vous avez à leur proposer. Si vous savez les repérer, alimenter vos échanges avec eux et mieux leur donner des responsabilités dans la communauté, ils en seront les meilleurs gardiens.
Vos gardiens du temple donnent de leur temps et de leur matière grise pour la communauté, il lui font un don en quelque sorte. Sachez réaliser un contre-don pour qu’ils ne se sentent pas dans un mouvement unilatéral qui pourraient les conduire à l’épuisement. Valorisez-les, parlez d’eux! Interviewez-les et mettez-les en avant sur le blog communautaire par exemple.
Savoir travailler avec humilité, la diffusion se fera grâce aux primo-arrivants et non seulement grâce à vous
Le Web social est un splendide amplificateur par la capacité et la volonté des gens à propager des idées, actions, images, invitations à toutes sortes d’évènements… de la danse aux conférences. Si vous offrez de la qualité et de la sincérité, les relais se feront avec le temps et la quantité suivra. Jamais l’inverse ou alors vous aurez une communauté fantoche, numériquement attrayante mais socialement infertile.
Ne pas avoir peur d’échouer
Travailler avec des communautés, fussent-elles distancielles, c’est travailler avec de l’humain. Matériau sensible par excellence, s’il peut plier comme du roseau (résilience), il peut aussi se durcir comme un roc ou disparaitre comme neige au soleil.
« Je sais manager 15 personnes mais des milliers c’est beaucoup moins évident » me disait il y a quelques jours Benoît Thieulin, CEO de La Netscouade.
Bâtir une technologie-réseau est une chose, faire qu’elle devienne sociale en est une autre. Si l’on maîtrise la technologie, le recrutement et la fidélisation d’une comunauté d’individus recèle une part d’aléa qu’il faut accepter.
On ne commande pas une communauté, on l’invite.
On ne l’enferme pas, on lui offre les raisons de rester.
***
Lui : Elle (son Twitter : Catherine) est une n-ethnologue devenue Community Manager. Forte de multiples expériences dans des domaines variés (Santé, Culture, Média, Université…), elle officie, maintenant, en freelance et met au service de ses clients, ses nombreux talents et compétences, pour tirer le meilleur des stratégies médias sociaux et plus, particulièrement, autour de la gestion de vos communautés. Sans hésiter, elle sait comment démarrer le mouvement!
Et pour retrouver mes écrits (sur l’entrepreneuriat, donc), c’est sur le blog de Catherine!