L'évaluation scolaire en question

Comme chaque année au moment des examens, des commentateurs dénoncent les écarts de points relevés pour la notation d'une même copie entre différents correcteurs. L'évaluation comporte évidemment une part de subjectivité que même les disciplines dites "scientifiques" ne peuvent éviter.

La docimologie (science de l'évaluation) a démontré d'ailleurs depuis de nombreuses années l'existence de ces fluctuations dans la notation et la difficulté à les éviter. On peut cependant regretter, pour de nombreuses épreuves encore cette année, l'absence de grille d'évaluation annexée au sujet permettant aux candidats de connaitre précisément le barème et les attentes des correcteurs. Ces grilles sont pourtant obligatoires pour les contrôles continus en cours de formation, il serait cohérent que ce principe s'applique aux examens finaux.
L'évaluation scolaire en question

La question de la "bonne" évaluation se pose au quotidien pour chacun des acteurs de la formation. Nous savons bien par exemple que la "mauvaise note" n'a plus le rôle dissuasif qu'elle avait dans le passé. Elle peut même aujourd'hui être attribuée à l'incompétence du formateur !

D'un autre côté, la simple évaluation par objectifs, ou par compétences, certes adaptée pour les apprentissages professionnels , peut vite devenir un casse-tête pour les matières théoriques tant les grilles deviennent alors complexes.  Nous continuons donc le plus souvent à évaluer toute la classe en même temps, sur les mêmes objectifs, lors de la fameuse "interrogation écrite", alors même que nous devrions  plutôt évaluer la progression individuelle des capacités de chacun. Nous restons donc attachés à la "note  sur 20" (d'autres pays utilisent des lettres, ce qui ne change pas fondamentalement le problème), avec parfois même le fameux classement qui y est associé.
Alors que faire ?  Comment ne pas briser l'élan de ceux qui veulent rester les "premiers de la classe", tout en évaluant positivement les efforts de chacun ? Je pense qu'il faut compléter la notation traditionnelle (avec sa part de subjectivité, mais indispensable selon moi pour se situer dans le groupe) par une part d'évaluation individuelle d'objectifs adaptés à la progression de chacun.

La préparation et la correction de ces différents positionnements individuels prend bien entendu du temps, mais permet de mesurer plus précisément la qualité du travail effectué par le jeune (et donc par le formateur aussi, car n'oublions pas qu'il est toujours bon pour un professionnel d'évaluer la qualité de son propre travail !). En MFR, les effectifs par classe plus réduits et la liberté d'action pédagogique nous permettent de mettre en place plus facilement ce genre de marqueur individuel, alors pourquoi s'en priver ?
Une évaluation plus juste doit donc être là tout autant pour sanctionner un niveau que pour valoriser les efforts (ce qu'une simple note sur 20 ne peut pas mesurer). Il reste bien entendu les remarques  "objectives" des bulletins scolaires, qui sont là pour compléter cette évaluation chiffrée, mais là c'est un autre débat...
Pour aller plus loin : http://www.pedagopsy.eu/docimologie.htm
   http://blog.formaeva.com/
Merci par avance pour vos commentaires qui, j'en suis persuadé, feront avancer le débat.