Le Recrutement 3.0 selon Harold PARIS

Harold PARIS

"Un jour, le web s’est pourtant transformé. Les réseaux sociaux sont sortis de l’ombre.

Ils n’étaient plus réservés à un public de «djeuns» et sont devenus de véritables lieux d’échange et de rencontre où l’on pouvait se constituer sa tribu, retrouver d’anciens camarades d’école, sa famille, et... phénomène nouveau, ses collègues d’aujourd’hui ou d’hier !"

Le Projet #ITWXPRESS Recrutement 3.0 :



A la fin de mon dossier sur les dernières tendances du recrutement on line (les nouveaux acteursles nouvelles techniques et approches et le Recrutement sur Facebook et Twitter),   j'ai souhaité ouvrir une réflexion sur ce que pourrait être le Recrutement de demain.  

Plutôt que d'y réfléchir tout seul, j'ai eu l'idée d'interroger les plus grands experts du Web 2.0, des RH 2.0, du e-Recrutement et du Recrutement 2.0, des Réseaux sociaux, de l'Identité Numérique, du Community Management, ... pour connaître leur point de vue. 

J'ai alors lancé le projet "Interview Express sur le Recrutement 3.0" en sollicitant une cinquantaine d'experts via des messages privés sur Facebook ou des DM (Direct Message) sur Twitter.

Je leur ai posé une seule question : "Après le e-Recrutement et le Recrutement 2.0, comment imaginez-vous le Recrutement 3.0 ?"

Les contributions de  Vincent ROSTAING , Pierre DENIERCarole BLANCOTLaurent BROUATFlavien CHANTRELManon SCHMIDLINJohn TOUTAIN, Sandrine AVENIERVincent GIOLITO, Christophe PATTE, Lilian MAHOUKOU, Marie-Pierre FLEURY Hervé WEYTENS, Stephen DEMANGE, Vincent BERTHELOT,  Fadhila BRAHIMI,  Sylvaine PASCUAL, Franck LA PINTA,  Gaït LE GOASTER , M.Sébastien, Aurélie GIRARD,  Jean-Marie BLANC, Romain NAVARRE, Julien COTTE, Camille TRAVERS, Florence SINOIR, Sophie-Antoine DAUTREMANT et Sophie GIRARDEAU sont déjà en ligne sur ce blog et vous pourrez découvrir prochainement celles d’Emilie OGEZ, Stéphane LANGONNET, Dan SERFATY, Christophe RAMEL, Jacques FROISSANT, Jean-François RUIZ, Olivier ZARA,  … 

  

Aujourd’hui : Harold PARIS !

  

Mini-bio :

Après des études supérieures sur le Marketing des Nouvelles Technologies et le Marketing sur Internet qui m’ont mené de Sophia Antipolis à Newcastle Upon Tyne, ma vie active a naturellement commencé dans... la grande distribution.

Après 7 années d’expérience dans ce milieu avec des expériences diverses de la responsabilité d’un rayon à la direction de centres de profit en passant par le merchandising, le conseil et le contrôle de gestion, j’ai pu acquérir une solide expérience du monde de l’entreprise, du management et de l’humain en général.

Cette expérience, j’ai décidé de la mettre à profit avec la création d’un job-board spécialisé dans l’immobilier, secteur qui me passionne.

Immolance, nouvel arrivant dans le monde des job-boards de niche, est pour moi l’occasion d’approfondir mon approche des réseaux sociaux, et leur nouvelle place proéminente dans le monde du recrutement et des ressources humaines.

Itw Xpress : 

Harold, après le e-Recrutement et le Recrutement 2.0, comment imagines-tu le Recrutement 3.0 ?

Et bien tout d’abord, je pense sérieusement que si le Recrutement 3.0 pointe effectivement son nez à l’horizon, nous n’avons clairement pas encore tourné la page, et encore moins été au bout du Recrutement 2.0.

Faisons un rapide retour sur image.

Le e-Recrutement, ou la naissance des «bennes à CV»

L’émergence du web a permis l’industrialisation et l’informatisation massive du processus de recrutement.

Les fameux job-boards accompagnés de vastes banques de CV ont vu le jour et se sont gorgés de profils que la plupart des «candidats» ne tenaient malheureusement pas à jour.

J’ai moi même quelques curriculum vitae qui doivent trainer ici et là (je ne me souviens même plus où...) et qui n’ont pas été modifiés depuis 2005 ou même 2003 pour certains.

Les recruteurs se sont retrouvés noyés sous une masse toujours plus importante de sollicitations et de profils sans réelle adéquation avec les postes ouverts.

Mais peu importe, car leurs CV-thèques se développaient, et «cela pourrait bien servir un jour non ?».

L’autre effet de cette informatisation a été l’industrialisation du traitement des candidatures.

Ne pouvant fournir un suivi personnalisé à toutes les sollicitations, les envois en masse de lettres de refus «anonymes» ont vu le jour et se sont soldées par un constat d’échec cuisant : lorsque l’on industrialise une relation si privilégiée que celle qui peut s’établir dans un recrutement, on en perd le sens même et s’ensuivent une frustration non dissimulée des deux parties et une perte réelle d’efficacité.

L’enseignement qui a découlé de ces balbutiements a été très clair : bien que ces «bennes à CV» aient permis des avancées conséquentes, la quantité n’a jamais fait bon ménage avec la qualité.

Le Recrutement 2.0, ou le retour de la relation

Un jour, le web s’est pourtant transformé. Les réseaux sociaux sont sortis de l’ombre.

Ils n’étaient plus réservés à un public de «djeuns» et sont devenus de véritables lieux d’échange et de rencontre où l’on pouvait se constituer sa tribu, retrouver d’anciens camarades d’école, sa famille, et... phénomène nouveau, ses collègues d’aujourd’hui ou d’hier !

Certains se sont même spécialisés dans ce secteur, et nous avons pu voir la naissance en France de Viaduc (devenu plus tard Viadeo) et l’arrivée de LinkedIn.

Dans le même temps, les recruteurs de tous poils se sont aussi mis à ces nouveaux réseaux. En effet, si l’on peut chercher et se lier avec ses collègues d’aujourd’hui et d’hier, pourquoi pas avec ceux de demain ?

Il y a clairement eu plusieurs effets positifs à cette révolution qui commençait, car en effet, la mise relation, le dialogue et l’échange sont revenus au centre du processus de recrutement.

Il ne s’agissait plus de fouiller dans des banques interminables de CV, mais bel et bien de créer une relation privilégiée dans un objectif de collaboration future.

Les échanges se sont faits plus humains. Le dialogue s’est renoué. Le recrutement sur le net a, à mon humble avis, commencé à trouver ses lettres de noblesses.

L’émergence des nouvelles tendances

Dans sa recherche de la juste frontière concernant les informations à montrer ou ne pas montrer, le e-candidat a commencé à réfléchir en profondeur à son image, son e-réputation.

Un profil ne suffisant plus à se distinguer de la masse, l’e-candidat s’est décidé à diversifier ses pratiques : blogs, «personnal branding», participations actives à des forums ou des débats d’experts (et celui-ci en fait partie), apporteurs de solutions, coaching...

Aujourd’hui, les outils centraux du web 2.0 (réseaux et médias sociaux, outils collaboratifs) sont devenus incontournables, et fournissent des avantages énormes aux candidats et aux recruteurs qui se décident de les utiliser.

Je pense que le recrutement 2.0 n’est pas mort, car ces tendances se révèlent être de véritables expressions du web collaboratif.

Alors, mais où est donc ce Recrutement 3.0 ?

L’évolution du web ne s’est pas arrêtée pour autant, et la mobilité et l’internet des applications participent aujourd’hui à l’émergence de nouvelles pratiques dans le recrutement.

Néanmoins, je pense que, s’il s’agit d’une évolution, nous ne pouvons pas encore parler de révolution.

Une sorte de mise à jour, un... Recrutement 2.5 en quelque sorte.

Et le Recrutement 3.0 alors ?

Comme je le disais dans un billet récent sur le blog Immolance, l’avenir du e-recrutement se situe dans l’intégration de toutes ces nouvelles tendances.

Le Recrutement 3.0, que je qualifierai de Cloud Recruiting, se situe dans le nuage. Un nuage où l’utilisation, la mise en œuvre et les résultats se substituent au besoin de maîtrise et de maintenance d’une multitude d’outils.

Je m’explique. Aujourd’hui, l’avenir est déjà là, et le scénario d’anticipation du e-Recrutement  de Jean Christophe ANNA tel que présenté dans ce précédent billet est déjà tout à fait réalisable.

Mais afin de le mettre en place, afin d’en profiter, cela nécessite la maîtrise parfaite d’outils aussi divers que variés.

Si dans la théorie, c’est possible, dans la pratique, il faut bien reconnaitre que ce n’est pas des plus simples. Les solutions sont là, mais elles sont isolées et ne fonctionnent pas encore entre-elles.

Le Recrutement 3.0 sera donc pour moi le retour de la simplicité et de l’intuition dans le processus de recrutement. En effet, ce que cherchent les entreprises, ce sont des solutions simples, intégrées ou «tout en un».

(Ceci afin, bien sûr, d’éviter que la mention «Geek» ne devienne incontournable dans les profils des futurs recruteurs... :p)

Pour conclure, je pense qu’un parallèle est à faire avec la mouvance du Cloud Computing et ses quatre piliers :

-   Dématérialisation

-   Mutualisation

-   Mobilité

-   Intégration

Ceci afin de pouvoir fournir aux entreprises des solutions «à la demande» et une offre au service de la performance du recrutement tout en restant simple et accessible.

Si vous souhaitez échanger sur le sujet, n’hésitez pas à me retrouver sur Immolance !

Merci Harold ! 

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