Vivre sans lecture c’est dangereux, il faut se contenter de la vie, ça peut amener à prendre des risques. « Envoyer à un ami. [Michel Houellebecq - Plateforme]
De base, j’ai toujours détesté Houellebecq et ses écrits vulgaro-racolo-trash!
Du tourisme sexuel sur mineures thaïlandaises au désœuvrement social des cadres moyens, en passant par ses interventions télévisuelles – pâle imitation éthérée d’un Gainsbarre, je déteste l’integralité de son œuvre ainsi que sa personne, en tant que telle.
Pourquoi l’ai-je lu, alors?
Car ce roman a obtenu le prix Goncourt 2010 et fervent admirateur de la littérature dans son ensemble et de ses brillants représentants français, je ne pouvais concevoir ce prix bradé. C’est chose faite!!!
Malgré un article dithyrambique par Les Inrocks (comme par hasard, me direz-vous…), je trouve ce roman des plus creux.
Les premières pages semblent ne pas avoir été écrites par Houellebecq, tant elles cassent avec ses écrits passés. Puis le narcissisme triomphant revient et nous assistons à une mise en abime (ridicule!) où le personnage central vient rendre visite á un écrivain de génie incompris et dépressif, afin qu’il écrive quelques pages pour la postérité : Michel Houellebecq. « C’est un bon auteur, il me semble. C’est agréable à lire, et il a une vision assez juste de la société. » (page 21)
Il peut ainsi se permettre des perles de sagesse telles que « il va y avoir du verglas » ou « j’ai replongé… J’ai complètement replongé au niveau charcuterie » (je ne vous donne pas les pages, vous réussirez sans peine à les retrouver, elles sont légion…)
Je passerais sur les pages de promotion à la gloire de Jean-Pierre Pernaut (Merci Wikipedia), de Frederic Beigbeder et de bien d’autres…
Je conclurais sur deux points :
- Le premier, positif, concerne le choix de certains vins dont un Gewurtztraminer « vendanges tardives » : bon choix, Michel!
- Le second, autour du débat quant au fait que le roman soit sous licence Creative Commons, de par sa copie des articles de Wikipédia. Je vous laisse lire les conclusions de Florent Gallaire, juriste spécialisé en droit numérique, qui, en plus de démontrer la liberté de l’oeuvre de Houellebecq, mettait à disposition le roman, sous format pdf.
La 4éme de couverture : « Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël.
Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. C’était avant que le succès mondial n’arrive avec la série des « métiers », ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l’écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l’exercice de leur profession.
Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police.
Sur la fin de sa vie il accédera à une certaine sérénité, et n’émettra plus que des murmures.
L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne. »
Cette semaine, donc, pas de feu de cheminée (ou si, mais pas dans la même perspective) ni de guimauves. Un livre à lire ou pas, selon vos discussions de diner
Bon dimanche à tous!