« Cash is King! » ou Comment gérer le Cash dans votre entreprise?

Publié le 27 décembre 2010 par Jnchaintreuil @jnchaintreuil

Trois choses sont absolument nécessaires : premièrement de l’argent, secondement de l’argent, troisièmement de l’argent.[Jean-Jacques Trivulce] – Extrait de Réponse à Louis XII

Pour bien terminer l’année et débuter la prochaine avec efficacité, Alexandre revient continuer sa série d’articles financiers.

A la suite de son premier article, intitulé « Cash is king » ou pourquoi le cash est l’indicateur incontournable dans votre entreprise ?, voici donc la seconde partie, plus orientée sur la gestion de ce cash, pour votre entreprise.

Comment gérer son Cash dans votre entreprise?

1. Les prévisions

Des prévisions...météo?

Certaines personnes qui montent leur entreprise ont horreur des chiffres et considèrent (à tort), que le Business-Plan (a.k.a. BP) et les prévisions financières sont des outils faits pour faire plaisir aux banquiers et aux investisseurs.

C’est particulièrement dommage d’avoir ce type de considération car le BP et les prévisions financières sont avant tout des outils de gestion dédiés aux entrepreneurs.

Faire la partie chiffrée n’est pas compliquée, elle doit retranscrire les hypothèses que vous avez prises dans votre BP.

Voici quelques conseils « basiques » pour bâtir votre business plan :

- Détaillez le plus possible vos revenus et vos charges en faisant apparaître vos hypothèses. Idéalement, vous regroupez toutes les hypothèses qui s’appliquent sur tout le modèle dans un onglet séparé ou une partie de la feuille.

- Travaillez en parallèle « Compte de résultat / bilan / flux de trésorerie ».
E.g.: Je décide d’investir dans des immos en année 1, je prévois tout de suite
1. La sortie de cash pour l’achat de l’immobilisation
2. L’entrée dans le bilan sous la forme d’un actif
3. Les amortissements correspondants sur les différentes années.

- Faites un focus sur le BFR en fonction des délais de règlements que vous arrivez (ou non) à négocier.

- Faites apparaître clairement votre « burn rate » (vitesse à laquelle vous brûlez votre cash) et votre niveau de trésorerie.

Une fois votre BP réalisé en suivant ces conseils : « faites lui mal ».
Que se passe-t-il si vous faites 2 fois moins de CA ?
Que se passe-t-il si vous devez payer comptant tous vos fournisseurs et que vos clients vous payent à 60 jours ? Et s’ils mettent 120 jours à vous payer ?

On a un tendance naturelle à voir les choses beaucoup plus positivement qu’elles ne se passent en réalité.

2. La réalité

(crédit photo)

Pour certains, la gestion de leur entreprise s’arrête là et ils ne regardent qu’une fois par an (au moment du bilan) la performance de leur entreprise.

Personnellement, je vous recommande de prendre au moins ½ journée par mois pour faire un point chiffré sur votre activité.

Il ne s’agit pas de passer sa vie sur Excel à se faire plaisir ou peur mais d’être pragmatique face à son activité et aussi apprendre à mieux se connaître pour améliorer ses techniques de prévision.

Pendant cette demi journée, mettez ce que vous avez réalisé dans le mois en face de vos prévisions et regarder les écarts et les causes.
Si vous vous écartez trop de votre BP et que vous ne pouvez pas « le rattraper », faites une nouvelle version (en conservant l’ancienne).
Je trouve personnellement, que le décrochage face aux objectifs est très dangereux.

Dans le cas d’une startup mieux vaut se fixer de nouveaux objectifs SMART (Simple, Mesurable, Ambitieux, Réaliste et limité dans le Temps) que de courir indéfiniment derrière un objectif que l’on ne pourra jamais atteindre.

L’inverse est également vrai avec une startup dont la croissance irait beaucoup plus vite que celle initialement prévu : si au bout de 3 mois je réalise l’objectif que je mettais fixer au bout de 10 mois, pensez-vous réellement que mes objectifs futurs correspondent à quelque chose?

Remettre à jour votre BP régulièrement vous permettra de voir par exemple si vous pouvez atteindre votre point mort de cash avec votre trésorerie actuelle.
Si ce n’est pas le cas, vous devrez sans doute faire appel à du financement extérieur et c’est souvent beaucoup plus long que prévu! Plus tôt vous savez que vous allez devoir le faire, mieux c’est.

Enfin, choisissez 2-5 KPI (key performance indicator) que vous devez toujours avoir en tête (e.g. : CA, burn rate, niveau de trésorerie, date cible de franchissement du point mort d’EBIT et de cash). Pour bien les mémoriser, calculez-les vous-même et recopiez les sur un tableau et/ou un carnet.

3. Penser « Cash »

crédit photo

En suivant les 2 étapes précédentes, vous devriez devenir des pros de la rentabilité et de la gestion de trésorerie.

Le vrai plus, c’est de penser cash dans la constitution de son offre ainsi que dans la gestion de sa startup.

Quelques exemples simples :
- Proposer 10% de réduction pour 12 mois d’abonnement à un service (payé à 60 jours) est plus intéressant pour beaucoup de startup que de vendre tous les mois sans réduction.
- Passer par des services totalement variables (ex : cloud computing S3 d’Amazon) est plus intéressant que d’investir dans ses propres machines même si cela revient à 5% de coût en plus.

Et vous, quels sont vos bonnes pratiques pour gérer votre cash dans votre entreprise ?

– Merci Alex

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