On retrouve souvent la France en tête des classements mondiaux en terme de taux de productivité. Mais cet indicateur est-il réaliste?
“On n’en sait rien”, voici en substance la réponse que nous donne l’excellent article La productivité au banc des accusés sur AgoraVox.
L’auteur s’appuie pour cela sur quelques exemples pratiques bien choisis qui remettent en cause la mesure de la productivité :
- Les délocalisations exercent un impact favorable sur la productivité puisqu’il ne reste au pays que les travailleurs les plus qualifiés et donc les mieux payés.
- Le passage aux trente-cinq heures dope la productivité, puisque la production ne baisse pas pour autant.
- Le calcul de la productivité ne prends pas en compte la richesse “historique” de la France. Ce qui implique qu’un fonctionnaire chinois rapportant 4 fois moins qu’un français, il sera considéré comme 4 fois moins productif pour un travail équivalent.
- Les emprunts de l’état dopent la productivité, alors que la production obtenue n’est pas nouvelle (ce n’est que la transformation des fonds en biens et services). Et il faudra bien que l’état récupère sur la production ultérieure de quoi reconstituer son épargne.
Les commentaires ne sont pas en reste, en particulier ceux de Roland Verhille, qui nous donne un ultime exemple :
Comparaison entre un pays où tous les impôts sont des impôts directs sur les consommateurs, et pays où seuls existent des impôts sur les entreprises qui, par nécessité vitale, les répercutent dans les prix (les prix de marché). Le pays à la productivité la plus élevée sera celui où seuls existent des impôts sur les entreprises répercutés dans les prix de marché, ce qui élève le PIB qui est calculé en prix de marché.
On attends avec impatience son prochain article sur l’imposture du PIB.
Crédit photo : elvis santana/Stock Exchange