Comment capter l’attention d’un recruteur ou d’un DRH ?
Le premier challenge dans ce sens reste de convaincre le recruteur de vous inviter à passer un entretien. La lettre de motivation et le CV demeurent à ce stade la seule vitrine du postulant. Il faudra, par conséquent, réussir à les différencier des dizaines, voire des centaines de demandes reçues par mois. Les lettres de motivation et les CV clonés et qui ressemblent aux documents qui circulent dans le marché d’emploi ne risquent pas d’attirer spécialement l’attention du recruteur.
Certains candidats restent, malheureusement, sur une approche quantitative « arrosant » ainsi les entreprises avec leurs demandes sans se soucier de la qualité de leurs CV et lettres de motivation, ni de leur pertinence par rapport au poste et l’entreprise en question. Un nombre limité de demandes bien faites, ciblées et customisées risque d’avoir un meilleur retour qu’une centaine de demandes nébuleuses.
Une lettre de motivation, transmettant votre vraie motivation pour le secteur, l’entreprise et le poste (en entonnoir) démontrant comment votre background a été dirigé consciemment vers le poste en question, peut faire la différence devant une lettre de motivation standard copiée et collée.
Aussi, un CV répondant aux spécificités du poste après mûre et profonde lecture de l’annonce, peut bien accrocher l’attention du recruteur et l’inviter à prendre la première décision : vous inviter pour un premier entretien. Il y a lieu de noter que, parfois, même si la demande ne correspond pas à un besoin actuel, et si la lettre de motivation et le CV sont bien réussis, le recruteur peut vous inviter à un entretien d’exploration que vous pouvez convertir en recrutement. Avec un bon CV et une lettre de motivation probante le postulant peut, non seulement saisir les opportunités d’emploi, mais aussi les créer.
Quel est le challenge après l’invitation à passer un entretien ?
Si vous êtes invité à passer un entretien, c’est que vous êtes fort probablement éligible au poste à pourvoir. A ce stade le candidat doit bien préparer son entretien en essayant de décortiquer le texte de l’annonce d’emploi, se renseigner sur l’entreprise et le secteur, et si c’est possible avec qui l’entretien aura lieu. Par exemple, un entretien avec le DRH est préparé différemment d’un entretien avec le responsable direct ou indirect ou bien avec le DG. Chacun d’eux à son propre angle de vision et son background d’expertise. Le DRH, sauf exception, se penche sur le savoir être, possibilités de redéploiement en interne, potentiel, adaptabilité avec la culture interne, etc. alors que le responsable direct examine la technicité et explore le volet relationnel : est-ce que je peux collaborer avec cette personne ? Cette personne peut-elle se faire une place parmi l’équipe existante ?
Il faudra faire plusieurs simulations de l’entretien en préparant les questions classiques ainsi que les questions potentielles. Les entretiens sont souvent ratés pour manque de préparation. Il faudra se poser des questions simples et fondamentales : quelles sont les informations clefs qu’il faudra avoir avant de se rendre à l’entretien ? Quelles sont les exigences de ce poste ? Quelles sont les qualités qu’il faut avoir, montrer et surtout démontrer ? Ce questionnement vous permettra d’aborder l’entretien avec plus de sérénité et confiance en soi.
Un conseil vital : un entretien se gère comme un match de foot. Il faudra faire preuve de discipline, entrepreneuriat, engagement et surtout le gérer jusqu’à la toute dernière minute. Il faudra aussi porter une attention particulière aux premières et dernières trente secondes. Et puis à ne pas oublier : une question n’est pas une boule de feu. C’est une opportunité pour scorer.
Faut-il relancer le recruteur pour feedback ou décision finale ?
Vous pouvez demander au recruteur à la fin de l’entretien quand vous seriez en mesure d’avoir son feedback pour avoir une idée sur le délai. Un rappel au-delà du délai annoncé par le recruteur ne fera pas du mal du moment où il témoigne l’intérêt et la motivation pour l’entreprise et le poste. Ceci dit, il ne faudra pas harceler le recruteur avec plusieurs relances, car ça peut être mal pris ou mal interprété. Parfois, l’urgence du recrutement est revue à la baisse et les délais sont reportés. Il faut rester à l’écoute tout en demeurant disponible et courtois. Si vous n’êtes pas contacté immédiatement, ce n’est pas synonyme à un écartement.
Que conseillez-vous aux postulants ?
Mettez-vous à la place (ou plutôt à la chaise) du recruteur avant de venir passer votre entretien. Un regard croisé avec les recoupements nécessaires vous facilitera la tâche lors de votre entrevue. En général, un recruteur cherche quelqu’un d’opérationnel et vite. Il faut lui démontrer vos capacités à répondre aux exigences du poste. Certes, vous n’êtes pas censé maîtriser tous les aspects professionnels mais il faut faire preuve de capacité à apprendre et à comprendre vite tout en s’intégrant dans le nouveau tissu. Un dernier conseil, il faut rentrer dans une logique de: que puis-je donner au lieu de que puis-je avoir. Beaucoup de candidats motivent leur intérêt à intégrer l’entreprise à laquelle ils postulent par la volonté d’apprendre au lieu de la volonté de contribuer à sa réussite. C’est un «égoïsme» légitime dans les yeux du postulant, mais qui risque d’être fatal dans les yeux du recruteur.
«Une lettre de motivation et un CV réussis peuvent convertir un entretien en recrutement»
Avis de l’expert • Mohammed Benouarrek