À la demande de Luc Chatel, une enquête sur le harcèlement et les violences scolaires entre élèves du second degré va être lancée
Les souffre-douleur délaissés par la France
Moqueries, complexes dus un défaut physique ou un nom difficile à porter, harcèlement des camarades de classe… Les violences scolaires au quotidien prennent la forme d’injures, de menaces, voire d’agressions physiques. Des expériences qui traumatisent parfois jusqu’à l’âge adulte, parfois tout au long de la vie. Avec les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter, de nouveaux modes de harcèlement sont nés et poursuivent les élèves hors les murs de l’école. Il apparaît que la France n’avait encore jamais élaboré de politique nationale pour lutter contre le harcèlement scolaire, alors que beaucoup de pays ont depuis des années, engagé des actions pour prévenir et combattre ce problème. Pour Luc Chatel, Ministre de l’éducation, il faut que « la France comble le plus rapidement possible son retard en la matière ».
Ouverture d’une enquête de « victimation »
Dans le cadre des États généraux de la sécurité à l’école, Luc Chatel a réuni des acteurs du soin psychologique et psychiatrique ainsi que du champ éducatif, tous signataires de la lettre ouverte sur le harcèlement scolaire rendue publique le 26 janvier 2011. Ces experts affirment que la « victimation » à l’école peut avoir des effets négatifs durables : solitude, difficultés d’adaptation, absentéisme, résultats en baisse, dépression, voire tentative de suicide dans les cas les plus extrêmes. 15 % des élèves seraient concernés directement par des violences verbales ou physiques. Dans un communiqué, on apprend que l’enquête de « victimation » que va lancer le ministère dans le second degré concernera « 18 000 élèves et l’ensemble des personnels de 300 collèges publics de France métropolitaine. » Ce rapport, confié à Éric Debarbieux, sera remis à Luc Chatel d’ici la fin du mois de mars, pour être débattu au plus vite.
Lauren Clerc