Cette période estivale semble propice à la réflexion des indépendants (ou futurs indépendants), qui se demandent quel statut choisir pour héberger leur activité. Les groupes de discussions sur le web abordent tous le même sujet : Quel est le meilleur statut pour un indépendant ?
Les réponses sont généralement pleines de bon sens et mettent en avant le niveau des charges ou la protection sociale … C’est une bonne approche, mais elle est insuffisante !
En fait, la question posée n’est pas la bonne. Vous ne devez pas vous demander « quel est le meilleur statut », mais « quel est le meilleur statut pour MOI et pour MON PROJET » ?
Voici quelques questions incontournables :
Allez-vous créer immédiatement un business important et recruter des salariés ? Ou bien, recherchez-vous une solution individuelle ?
Si votre ambition est de développer de suite un volume d’activité qui nécessite l’embauche de plusieurs salariés, vous avez peut-être intérêt à créer votre structure (quoiqu’il soit possible de démarrer son entreprise en portage salarial, voir ici). En revanche, si votre volonté est de rester Indépendant, choisissez le portage. Aujourd’hui, la gestion d’une entreprise (même petite) nécessite un véritable investissement en temps et … en stress, et ne se justifie que par la création d’un Chiffre d’Affaires immédiat et significatif.
Quel est votre passé ?
Etiez-vous auparavant Salarié ou TNS ? Si vous avez déjà effectué une grande partie de votre carrière professionnelle comme salarié, vous avez surement intérêt à continuer à accumuler des trimestres de cotisation sous ce statut. De plus, si vous flirtez avec la cinquantaine, il vous sera difficile de vous constituer d’ici votre retraite une rente satisfaisante, ou alors, au prix de cotisations exorbitantes à des assurances volontaires. Choisissez le portage.
Quel est votre besoin de sécurité ?
Besoin faible : vous êtes jeune, en excellente santé et les propositions professionnelles s’accumulent sur votre bureau ! Dans ce cas, une certaine précarité n’est peut-être pas pour vous déplaire, et vous préférez percevoir du « cash » plutôt que d’investir dans vos assurances sociales, chômage et retraite.
Dans le cas contraire, souvenez-vous que le statut le plus protecteur est celui de salarié, et qu’il est le seul à ouvrir des droits à indemnisation auprès des ASSEDIC. Le montant des charges est une mauvaise question : ce qui coûte peu protège peu. Le niveau relativement bas des charges payées par un non-salarié est un leurre : à garanties égales, les coûts sont les mêmes quel que soit le statut.
Exercez-vous une profession non éligible au Portage Salarial ?
Si vous exercez une profession réglementée (médical, juridique …) ou si vous travaillez dans les services à la personne (non admise à l’UNEDIC), choisissez une solution en Travailleurs Non Salariés (TNS). Dans le cas contraire, vous trouverez quelques études de cas ici.
En résumé, si vous choisissez :
Le Portage salarial : vous serez salarié avec les garanties attachées à ce statut.
L’EURL : vous serez gérant, statut TNS, mais assurez-vous que « le jeu en vaille la chandelle ».
La SARL : idem, mais avec des associés.
La SASU / SAS : vous serez président et assimilé salarié sous certaines conditions, mais ce statut ne se justifie que si vous avez réellement un projet d’envergure.
Profession Libérale : la gestion est simple (avec l’aide d’un CGA), mais il y a confusion entre votre activité et votre patrimoine personnel. Etes-vous prêt à prendre le risque ?
Auto-Entrepreneur : c’est la simplicité de gestion avec des charges limitées, mais le CA est plafonné et la protection sociale minimaliste. A éviter si vous avez besoin d’un bon niveau de rémunération et de sécurité.
Votre statut ne fera pas votre succès, mais il y contribuera largement, par la sérénité ou les soucis qu’il vous apportera !