Si le sujet n’est pas réjouissant : la recherche d’emploi tous azimuts, la façon dont il est traité est tout simplement désopilante.
Clément Vialla, le héros, bac + 5 en poche et quelques jolies lignes sur son CV comme deux années passées à l’ONU à New-York, se heurte à l’amère réalité du marché : trouver un emploi relève désormais du parcours du combattant.
Ahhh, comme elles sont loin les Trente Glorieuses de ses parents... L’époque où la société ne fonctionnait pas encore à coup de sigles, l’époque où le DRH n’était autre que le chef du personnel. Mais si, rappelez vous cette époque où il était permis de naviguer d’un secteur à l’autre sans être pris pour un dangereux instable. Pas de titres ronflants, de réseaux sociaux, de système cloisonné.
Avec du courage, de la détermination et de la pugnacité tout un chacun pouvait intégrer une entreprise durablement, y être épanoui et respecté. Fini tout ça ! Maintenant c’est une galère sans nom pour obtenir ne serait-ce qu’un entretien. Le marché du travail est devenu une foire d’empoigne sur laquelle règne une féroce compétition et plane la redoutable ombre du chômage. Jonathan Curiel reprend en tête d’un chapitre une merveilleuse phrase extraite de ‘’Virgile‘’ de Jean Giono : ‘’On nous veut avec les stigmates des grandes écoles je le veux avec les stigmates de la vie. Savoir s'il est agrégé en soleil. S'il a ses grades en désespoir.‘’
Ayant vécu de grands moments de solitude lors de ses recherches d’emploi, l’auteur nous livre ici ses expériences hallucinantes avec un humour au scalpel. Le portrait de ses différents interlocuteurs est juste irrésistible, éclats de rire garantis d’un bout à l’autre, avec des chapitres jubilatoires comme celui concernant la RH illuminée (P.105) et la description de mamie-réseau qui met réellement en joie. Que vous soyez en poste ou non, ce livre va vous procurer l’immense plaisir de vous laisser aller à une saine et franche rigolade !
Pratique.
« Génération CV » de Jonathan Curiel, paru en 2012, aux éditions Fayard.