Après « l’inversion de la courbe du chômage d’ici la fin de l’année », que ce soit dans « Place aux idées » ou dans le Grand Jury RTL, Michel S. s’attaque désormais à ralentir la machine à créer du chômage.
Crédit photo : emploi.gouv.fr
Au Grand Jury RTL, à la question de savoir si les chiffres du chômage du mois d’octobre seront-ils aussi mauvais que ceux du mois de septembre, Michel S. répond : « Je ne les ai pas par définition […] (sans avoir une petite idée des chiffres) mais j’ai une analyse objective de la situation. […]. Lorsque la machine à créer du chômage est lancée, elle est lancée depuis plus de 17 mois, elle ne s’arrête pas du jour au lendemain. Elle continue à produire du chômage. Le rôle du gouvernement, l’objectif, l’action au jour le jour, chaque décision du gouvernement de chaque ministre, c’est de ralentir cette machine à créer du chômage et de l’inverser, et d’en faire une machine à créer de l’emploi. »
« On peut faire le commentaire au mois le mois. Je sais que les chiffres ne seront pas bons. D’ailleurs tant qu’il y a un chômeur de plus en France, le chiffre est mauvais, donc de ce point de vue, je peux vous dire, oui les chiffres seront mauvais. Il y aura plus de chômeurs constatés. […]. Ça va être comme cela pendant plusieurs mois. ».
Nous sommes donc mis en condition pour appréhender le 18ème mois consécutif de hausse du chômage et les suivants.
En septembre dernier, il a connu sa plus forte hausse depuis mars 2009 avec + 46 900 demandeurs d’emploi de catégorie A.
Les chiffres
Le chômage poursuit sa hausse en octobre + 1,5%, soit 45 400 demandeurs d’emplois supplémentaires de catégorie A. Il s’établit à 3 103 000 chômeurs au mois d’octobre 2012. Sur un an, il croît de +10,6%.
Le nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B et C augmente fortement de +1,6% (+0,5% en septembre 2012), soit +71 500 chômeurs supplémentaires pour s’établir à 4 587 000 au mois d’octobre 2012 en France métropolitaine. Sur un an, il croît de +9,4%.
Les chômeurs en activité réduite courte (catégorie B) ou longue (catégorie C) sont également affectés par cette hausse avec respectivement +1,4% et +2,1%. 1 483 000 chômeurs ont exercé une activité réduite au mois d’octobre 2012.
Le chômage des jeunes de moins de 25 ans (catégories A, B et C) et des seniors continue d’augmenter au mois d’octobre 2012, +1,2% pour les moins de 25 ans et +1,9% pour les chômeurs de 50 ans et plus. Sur un an, le chômage des seniors croît de +16%.
690 600 jeunes de moins de 25 ans et 977 700 seniors sont au chômage au mois d’octobre 2012.
Le chômage de longue durée, de 3 ans ou plus, pour les demandeurs d’emploi des catégories A, B et C, augmente à nouveau, +1,8%, pour s’établir à 490 500 chômeurs, soit +20,4% sur un an.
Les chômeurs en 2011
La Dares a publié le 23 novembre 2011 son étude annuelle sur le nombre de demandeurs inscrits à Pôle emploi.
Dans le contexte d’un nouveau ralentissement de l’activité économique au 2ème trimestre 2011, 4 253 000 demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (catégories A, B et C) se sont inscrits à Pôle emploi en 2011, soit une augmentation annuelle de 223 000 chômeurs. Ce chiffre atteint ainsi son plus haut niveau depuis 1991 (première série de données de la Dares).
Toutes catégories confondues, 4 853 000 personnes étaient inscrits au chômage en 2011.
Cette augmentation concerne surtout les chômeurs sans activité réduite (catégorie A : +147 000) et en activité longue (catégorie C). Elle s’explique également par le faible taux de sorties des listes de Pôle emploi (5 562 000) par rapport aux entrées (5 876 000).
Le nombre de chômeurs de longue durée a continué de progresser : +102 000, soit 1 747 000 demandeurs d’emploi.
Néanmoins la progression du nombre de chômeurs est moindre par rapport à 2009 avec +591 000, grâce à un retour positif de la croissance entre le 2ème trimestre 2009 et le 1er trimestre 2011.
En 2011, les femmes demeurent majoritairement touchées par le chômage. 2 171 000 femmes se sont inscrites à Pôle emploi dans les catégories A, B et C (51%).
Les seniors, âgés de 50 ans et plus, de catégories A, B et C, sont très affectés par cette hausse du chômage avec 15,3% en un an, soit + 865 000.