Serious Game, ou comment le jeu révolutionna le corporate

Serious game

L’article de la semaine est dédiée à ma découverte des Serious Games lors du Salon d’Exposition des Serious Games à Lyon et également lors du worskhop de la #rmsconf « Serious Game/Business Game : Comment recruter par le jeu ? » animé par Marie-Dominique Jacquet (Directrice de Marque Employeur, Groupe L’Oréal) et Benoit Forest (Responsable Relations Ecoles et Développement RH, Bouygues Construction).

« Jouer pour apprendre » est un concept qui date des années 80-90. Le premier Serious Game date de 2002 et nous vient de l’armée américaine – America’s Army. Un jeu de guerre classique à première vue (mission de combat, entraînement militaire, tirs, etc.) mais qui cache une véritable machine de recrutement. En background, des militaires professionnels scrutent les combats virtuels et scores obtenus pour ensuite solliciter par mail les meilleurs gamers à rejoindre les rangs des Marines.

Le Serious Game comme le business game peuvent être qualifiés de « smart games » ou bien encore de « sharing games » comme nous l’a souligné la Directrice de Marque Employeur de L’Oréal.

Les cas les plus fréquents d’usage des serious games :

- Découvrir la Marque Employeur – exemple du cas Danone
- Recruter – exemple du cas L’Oréal
- Former sur site ou à distance – exemple du cas Renault Truck
- Sensibiliser à une cause – exemple de La Société Générale (RSE), Allianz (Diversité et Handicap)

Voici les avantages à utiliser cet outil collaboratif (liste non exhaustive) :

Un investissement durable
Quand on sait qu’un business game peut représenter un budget de plus de 300 000 euros, il est vrai que cela peut hérisser les cheveux. Mais l’aspect financier est souvent le premier avantage souligné par les personnes interrogées au sujet de l’utilisation des Serious Games. En partant du principe que cela englobe : le pilotage du projet, le temps consacré au contenu par des experts, les équipes de graphistes et les game players (en d’autres termes : les scénaristes du jeu) – le coût devient moindre vu l’importance du nombre d’utilisateurs constaté (et en pleine expansion).
Un investissement dans la durabilité également, venant du fait que cet outil est d’ordre évolutif – donc d’une durée de vie pérenne, contrairement à ce qu’on pourrait penser.
Par exemple, dans le cas de formation à distance, Annie Grzadka (Chef de Projet, Orange Business Services) nous a déclaré que son entreprise économisait près de 40% du budget.

Une attractivité digne des miracles de Lourdes
De même, l’attractivité est souvent citée comme avantage, étant donné le format de l’outil. Par exemple, dans le cas de la promotion de la Marque Employeur, entre les films corporates classiques et les Serious Game– sous forme de quizz, de visite, etc. – le choix ne se pose pas.
Une communication plus attractive qui va servir également à rendre le métier, l’entreprise ou bien encore le secteur, « plus sexy ». Actuellement on parle beaucoup de pénurie des talents, dans le sens où les individus n’ont pas assez (voire pas du tout) de valeur ajoutée pour l’employeur. Dans notre cas, c’est l’inverse : le métier, l’entreprise ou bien encore le secteur fait plus fuir qu’autre chose.
A noter que l’accompagnement des réseaux sociaux externes et internes peut être les bienvenus pour appuyer leur mise en œuvre et capacité.

Un espace de convivialité   
Au niveau national et international, les Serious Game peuvent s’avérer être de véritables atouts en termes de cohésion, en permettant d’émuler les rencontres en enrichissant les réseaux via les échanges et partages d’informations et d’expériences. Avec le social learning, « Les salariés ne travaillent plus en silo, mais les uns avec les autres » comme nous l’explique Alexis Harmel, DRH de Fujitsu France. Par ce biais, il peut également faire adhérer d’autres « apprenants ». Le but au final étant de créer des liens forts et durables, via une interactivité permanente.

Un outil de fidélisation
En plus de participer à une parfaite cohésion de l’écosystème sociétal, le Serious Game intervient également au niveau de la fidélisation. Tout cela s’explique par l’évolution du rôle du candidat/employé. En effet, le statut de l’apprenant est en pleine mutation : le spectateur devient acteur. A travers le jeu, il se retrouve parfois face à des situations qui le responsabilisent au plus au point – d’où une valorisation de l’individu. Ils ne subissent pas le jeu, ils en sont les héros.

Un large panel de cible
La gamification n’est pas anodine non plus. Les recruteurs cherchent à attirer cette chère et tendre – ou presque – Génération Y qui leur donne tant de fil à retordre. Car qui dit jeux, dit jeunes. Il n’est pas uniquement question de « hardcore gamers » (personnes addictives aux jeux vidéo) bien évidemment, mais aussi de « casual gamers » qui jouent de manière ponctuelle, seul ou en comité. Exemple typique : les joueurs (plus souvent joueuses, je vous l’accorde) de Farmville sur Facebook. Qui veut acheter ma chèvre ?

Un côté international sans grandes distances
De plus en plus d’entreprises s’internationalisent, ce n’est pas nouveau. Dans le cas des formations, cela peut devenir problématique étant donné la distance, le management multiculturel, etc. C’est pour cela que certaines entreprises, telles que Orange Business Services, utilisent les Serious Games pour établir des formations à distance – comme nous avons pu le voir précédemment. Les coûts en sont moindre, l’efficacité gagnante. Les Serious Games peuvent être également utilisés dans un but de « découverte de la Marque » mais attention à l’éthique et à la culture du pays concerné.

*A noter que les situations – nationales ou internationales – ne sont pas toutes gérables via les Serious Games.  

« Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. »
~ Benjamin Franklin ~


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