Après 19 mois consécutifs de hausse, le chômage se stabilise au mois de décembre 2012.
Mais ne nous emballons pas par ce ralentissement de la hausse du chômage au vu des différentes prévisions économiques pour 2013.
Crédit photo : N. Salles
Pour l’année 2013, l’Unédic prévoit 174 000 destructions de postes, une augmentation de 185 500 chômeurs et un déficit de -18,6 milliards d’euros.
Le FMI vient de revoir à la baisse sa prévision de croissance à +0,3% (prévision remise en question par Michel S. !).
Quant à l’INSEE, elle table sur un taux de chômage de 10,5% en France métropolitaine au 2ème trimestre 2013. Ses dernières études établissent une baisse des créations d’entreprise et une dégradation du climat conjoncturel que ce soit dans les affaires, l’industrie ou l’artisanat du bâtiment.
Nous sommes donc loin du +1,5% de croissance minimum qui pourrait relancer l’économie et donc le marché du travail.
La rhétorique
Michel S., invité de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, n’a pas divulgué ce matin les chiffres du chômage selon un principe déontologique, précisant, pour les idiots auditeurs, que « ce n’est pas le Ministre du travail qui fabrique les chiffres, ce sont des instituts indépendants qui sont les seuls habilités à donner ces chiffres »….la DARES et Pôle emploi seraient donc des instituts indépendants ?!
Sur la défensive et peu à l’aise, Michel S. déclare que « La seule chose que je voudrais dire sur cette bataille de l’emploi, c’est que ce n’est pas une bataille au mois le mois […] La question est quelle bataille sur quelle durée, parce que la bataille contre le chômage ne se gagne pas en un mois mais sur la durée […] Nous stopperons la montée du chômage et nous inverserons la courbe du chômage. ».
« Le président de la République nous a fixé une ardente obligation. C’est de faire en sorte qu’au cours de l’année 2013, nous remportions la bataille du chômage et nous allons la remporter […] Une bataille du chômage, ça ne se gagne pas par les mots mais par les actes et les décisions. ».
« Je me souviens d’un président de la République qui nous parlait de la baisse tendancielle de la hausse du chômage […] je veux parler de baisse du chômage. C’est l’objectif et nous avons des outils : les contrats d’avenir, les contrats de génération, l’accord du 11 janvier, le crédit pour l’investissement et l’emploi. Ce sont des outils concrets qui permettront aux entreprises de recréer des emplois et au chômage de reculer. ».
Les chiffres
Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A reste stable au mois de décembre 2012 (+0,0%, soit +300 chômeurs supplémentaires) pour s’établir à 3 132 900. Sur an, il croît de +10,0%.
Le nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B et C augmente légèrement de +0,2%, soit +10 200 chômeurs supplémentaires pour s’établir à 4 627 600 au mois de décembre 2012 en France métropolitaine. Sur un an, il croît de +8,8%.
Le nombre de chômeurs ayant exercé une activité réduite s’établit à 1 494 700, avec une baisse de -0,9% pour les chômeurs de catégorie B et une augmentation de +1,8% pour les chômeurs de catégorie C. Globalement, le nombre de chômeurs en activité réduite baisse de -10 100.
Le chômage des jeunes de moins de 25 ans (catégories A, B et C) et des seniors continue d’augmenter au mois de décembre 2012, +0,6% pour les moins de 25 ans et +1,0% pour les chômeurs de 50 ans et plus. Sur un an, le chômage des seniors croît de +15,2%.
Le cap des 700 000 jeunes au chômage est atteint. Quant aux seniors, la barre des 1 000 000 est bientôt atteinte avec 996 800 chômeurs au mois de décembre 2012.
Le chômage de longue durée, de 3 ans ou plus, pour les demandeurs d’emploi des catégories A, B et C, poursuit sa hausse, +1,3%, pour s’établir à 502 300 chômeurs, soit +18,6% sur un an.