26 millions d’emplois… Et moi ! Et moi ! Et moi !

Chers lecteurs,
L’objectif de tout projet professionnel est d’obtenir un travail à la hauteur de nos envies et ambitions. Pour atteindre ce but, le premier impératif est de répondre à cette question : quelles sont mes appétences ? Une fois cela fait, le deuxième impératif est de mesurer votre employabilité en évaluant connaissances, compétences, aptitudes, personnalité et motivations.
Ambitions et employabilité sont donc les deux piliers sur lesquels, nous pouvons sereinement bâtir un projet professionnel. Néanmoins et pour compléter ce dernier, il est primordiale d’en jauger la faisabilité et la potentialité sur le marché du travail. Comprendre les grands mécanismes, les grands chiffres et réalités de ce marché sont donc indispensables pour se donner le maximum de chances de réussir.
Pour cela étudions ce marché de plus près et commençons par le scinder en deux parties bien distinctes. D’une part, le stock, c'est-à-dire le nombre d’emploi à disposition sur le marché. Et d’autre part, le flux, c'est-à-dire l’offre d’emploi.
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Le stock d’emplois :
Le marché du travail, c’est 26 millions d’actifs. Dans l’absolu, c’est à dire vierge de tout projet professionnel, c’est pour chacun d’entre-nous 26 millions de possibilités d’emploi ! J’entends déjà poindre les critiques et pour certains d’entre-vous trouver mon raisonnement quelque peu simpliste… En effet, considérer 26 millions d’actifs comme 26 millions d’opportunités peut apparaître comme un rapide raccourci intellectuel. Néanmoins se fixer cet ordre de grandeur me semble être de bonne augure pour tout chercheur d’emploi, un horizon plus vaste n’ouvre-t-il pas l’esprit à plus d’optimisme et de possibilités ?
A l’aune de cette multitude de choix, notre marché du travail que certains disent malade, sclérosé, atone, n’apparaît-il pas comme un vaste océan d’opportunités ? Dont l’horizon bleu ferait taire les cassandres du déclin et autres rabat-joie de l’économie morose ! Effectivement, les temps sont durs… Mais vous concernant, vous chercheurs d’emplois ! Vous êtes face à un potentiel de 26 millions de possibilités ! Et une fois cette multitude passée au crible de votre projet professionnel, il est bien certain qu’un nombre conséquent de possibilités éclairera magnifiquement votre horizon professionnel.
Néanmoins, faire son choix dans la multitude peut très vite s’avérer insurmontable pour nombre d’entre-nous. Il est donc important de détailler ce marché pour encore mieux le comprendre et y positionner son projet professionnel avec agilité. Nous pouvons alors répartir ces 26 millions d’emplois en quatre catégories :
- 13 millions dans l’emploi privé,
- 11 millions dans l’emploi public,
- 1,8 millions dans l’artisanat,
- 200 000 dans les activités agricoles.
Concentrons-nous sur les 13 millions d’opportunités dans le privé, qui se répartissent en quatre types d’environnements de travail :
- Microentreprises (M.I.C.), moins de 10 collaborateurs, elles sont 2,9 millions et emploient 2,5 millions de personnes.
- Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E.), entre 11 et 250 collaborateurs, elles sont 136 000 et emploient 2,9 millions de personnes.
- Entreprises de Tailles Intermédiaires (E.T.I), entre 251 et 5000 collaborateurs, elles sont 4600 et emploient 3,5 millions de personnes.
- Grandes Entreprises (G.E.), plus 5001 collaborateurs, elles sont 229 et emploient 4 millions de personnes.
Les grandes entreprises ne représentent même pas un 1% des entreprises et seulement 30% de l’emploi, leur résonance médiatique est donc parfois bien disproportionnée à leur importance sur le marché du travail. Alors que les entreprises de moindre taille représentent 70% des emplois. Ces dernières, à la taille parfois modeste, offrent donc mathématiquement, sur le marché du travail 7 opportunités sur 10 !
Dans le cadre d’une recherche d’emploi, fixer ses attentions sur ce type d’environnement peut s’avérer stratégiquement payant ! D’ailleurs, les petites entreprises sont bien souvent la destination préférée des primo accédants à l’emploi. En effet, les jeunes diplômés s’y retrouvent deux fois plus nombreux en valeur relative que dans les Grandes Entreprises. Par ailleurs, les différences entre Grandes Entreprises et les moindres structures sont parfois ténues. A l’exemple des niveaux de rémunération, écarts et différences sont relativement faibles contrairement aux idées reçues. Le talon d’Achille des Petites Entreprises étant plus sur les avantages sociaux et la formation, la plupart se contentant d’appliquer à minima les exigences du Droit Social. De même, le maintient dans la même fonction est plus longue, mais avec plus de polyvalence, d’autonomie et de responsabilités. Par ailleurs, les points forts des Grandes Entreprises : la mobilité en interne, la formation, les programmes de management avec des changements de fonctions tous les 3 à 4 ans. De cette vision très macro du stock d’emplois, vous pouvez déjà faire vos premiers choix : emploi public ou privé, grandes ou petites entreprises pour conforter votre projet professionnel.
Mais pour réussir votre recherche d’emploi, il est essentiel d’étudier votre marché localement, de connaître les acteurs économiques de votre région, de cibler les entreprises, de les interpeller, d’aller à leur rencontre… D’être actif et de provoquer votre chance !
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Le flux d’emplois :
Le simple stock d’emploi, c'est-à-dire les 26 millions d’actifs français ne suffisent pas à déterminer la potentialité d’emploi dans son entièreté. Pour cela, il faut prendre en compte les mouvements du marché, c'est-à-dire le flux d’emploi.
Le premier de ces flux est emprunté à la théorie économique de Joseph Schumpeter (1883–1950), la « destruction créatrice », qui veut que de façon simultanée se produise une disparition conjointe à la création de nouvelles activités économiques. Concernant le marché du travail, il en irait de même, la destruction d’un poste de travail entraînant la création d’un autre.
De nos jours et sur le marché français, certains économistes estiment ce mouvement à 10 000 par jour ! Imaginez 10 000 opportunités par jour pour contenter votre soif d’ambitions, de projets, d’envies ! Pour les plus sceptiques d’entre-vous, j’imagine déjà votre première interrogation : mais d’où vient ce chiffre de 10 000 ? Tout simplement des chiffres de Pôle emploi, qui collecte 3 millions d’offres d’emplois à l’année ; avec un arrondi très grossier, d’une année à 300 jours, nous arrivons au chiffre de 10 000 !
Mais allons plus loin dans notre analyse, pour notamment mesurer la véracité d’un tel chiffre. Nous savons que pour 2/3 des offres collectées par Pôle Emploi, celles-ci sont de courtes durées, de quelques jours à quelques semaines ! Notre flux d’emploi ne serait alors plus que de 1 millions… Néanmoins, de nombreuses études tentent à considérer que Pôle Emploi ne relève que 30% des offres d’emplois… Nous revenons donc à nos 3 millions d’emplois, hors courtes durées, et donc à nos 10 000 opportunités d’emploi par jour ! C'est-à-dire 300 000 au mois ! Sachant qu’une durée moyenne de recherche d’emploi est de six mois, un chercheur d’emploi peut donc être confronté à 1,8 millions d’opportunités ! Ne pas trouver dans une telle multitude, des opportunités en phase avec ses ambitions et son employabilité, porte en tout cas à interrogation ! Notamment sur la visibilité des emplois disponibles sur le marché du travail, mais aussi sur l’employabilité et la mobilité de nos concitoyens.
Mais, dans ce mouvement schumpétérien de « destruction créatrice », n’oublions pas le revers de la médaille, c’est à dire la destruction de poste de travail, qui se porterait donc à 10 000 par jour ! Et donc à ces 3 millions d’individus qui chaque année doivent confronter leur ambitions et leur employabilité au marché du travail ! Et là se pose réellement la question de leur accompagnement et de leur formation à retrouver un poste de travail à hauteur de leur projet professionnel.
Reste un autre flux à prendre en compte, c’est celui de la création d’emploi, c'est-à-dire ex-nihilo… Mais à ce niveau, nous frisons l’anecdotique, comparé aux chiffres cités plus en avant ! A savoir qu’il s’agissait pour 2011 de 15 000 créations d’emplois. Une année plutôt morose et bien en situation avec cette période de crise. En effet la création d’emploi s’affichant, dans les années dites normales, plutôt autour des 30 000 par an.
Le marché du travail est complexe par nature, car en mouvement, segmenté, divers, varié, multiple, changeant et parfois bien opaque… En avoir une première vision, permet de mieux situer son projet professionnel, d’en mesurer sa faisabilité et d’y frotter ses ambitions. Néanmoins et ce qu’il faut retenir de cette analyse, est que le marché du travail offre de très nombreuses opportunités. Démultipliant vos chances de réussir, mais aussi vos possibilités d’échouer ! Néanmoins préparation, connaissance et organisation riment bien souvent avec succès !