Jeu, RH et recrutement : game over ?

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Ils ont été une des tendances fortes de l’année dernière. Ils ? Les « serious games » à vocation RH (formation interne, simulation, sensibilisation des équipes...) et recrutement (mise en situation, découverte de métiers, orientation...). Ils se font en revanche plus discrets sur ce premier semestre 2013. Simple aléa conjoncturel Il est vrai que l'humeur RH n'est pas rieuse (et elle n'est pas la seule). Retour sur le phénomène de gamification de la communication RH.

Phénomène de (jeu de) société ? 

Pour qu’il y est phénomène de société, plusieurs ingrédients sont nécessaires : un gourou, un credo qui claque, une grand messe et ses avatars (c’est la moindre des choses, pour un jeu) ! 

La figure charismatique, il semble que ce soit Gabe Zicherman, speaker, auteur et organisateur du GSummit (Le Gamification Summit, silicone-valley-based en plus - 16-18 avril dernier à San Francisco). Auteur thématiquement entêté de 3 ouvrages depuis 2010 (Game-Based Marketing) puis 2011 (Gamification by Design) avec une apothéose parue en 2013 (The Gamification Revolution), le personnage est un chouette orateur à voir ici !

Là où il y a du game, y'a pas de plaisir ?

Ah oui, au passage, on parle de ludification en français, mais gamification, c’est plus moderne. Et rien ne m’oblige à fournir une traduction avec plein d’astérisques sur ce blog. Enfin, pour le moment...

Revenons donc à la ludification et au credo porté par Gabe : « Les cinq dernières années ont été dominées par les réseaux sociaux, les cinq prochaines le seront par la gamification ». Pour le crédo qui claque, je crois que nous y sommes aussi.

Et tout cela part d’un principe simple : le mix marketing avait ses 4 P voire parfois 5 P : Product – le produit ou le service proposé – Price – son prix – Place – les lieux de sa diffusion et de sa commercialisation – Promotion – sa communication - et People – ses consommateurs potentiels. Gabe pense qu’il est temps d’ajouter un P de plus à cette mixture marketing : Pleasure, le plaisir !

Et le phénomène s’est répandu…

En France, 2 pôles peuvent revendiquer le titre de LA région du serious game.

La première, c’est la région lyonnaise, avec une tradition du jeux vidéo héritée des grandes années d’Infogrammes / Atari. La relève est depuis assurée par des sociétés comme Qoveo* ou Simlinx*. C’est donc naturellement que la 9ème édition du "Serious Game Expo" se tiendra les 20 et 21 novembre 2013 à la Cité Internationale de Lyon (69). 

La seconde région qui bouge, c’est le Nord, avec des sociétés comme CCCP* ou 3D DUO* et il faut surveiller la 5ème édition des E-virtuoses, (Serious gaming, Gamification et nouvelles tendances) qui se tiendra elle, les 4 et 5 juin prochains, au phénix de Valenciennes (59) 

La capitale ne pouvait rester hors-jeu avec des sociétés comme KtM-advance* ou Daesign* et, si traverser le périphérique vous effraie, rendez-vous à "Serious Game Time", la conférence annuelle du serious game et de la gamification, le 18 juin prochain (répondrez-vous à cet autre appel ?) au Pan Piper, dans le 11ème.

Une conclusion s’impose, pour jouer, même sérieusement, il faudra attendre le second semestre 2013.

Les serious game RH et recrutement : stop ou encore ? 

Un serious game, c’est complexe à concevoir, c’est difficile à développer, couteux à promouvoir, et enfin, ca consomme du temps et des ressources pour gérer le jeu et ses retombées... avec un retour sur investissement (et hop, j’ai casé le ROI – bonus de 20 points) qui s’évalue plus certainement à moyen terme qu’à court terme...

Devant une telle liste, il est assez donc peu surprenant que ces jeux à vocation RH, internes ou externes aient principalement été développés par de grandes entreprises qui s'adressent à des publics nombreux, internes ou externes. Il faut bien amortir un investissement de plusieurs dizaines voire centaines de milliers d'euros...  Et c'est sans doute là le frein au dévelloppement massif du phénomène.

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Des PME peuvent cependant mettre en oeuvre des serious game déjà développés (le coût est mutualisé dans ce cas au détriment d'une plus grande personnalisation). C'est ce que l'on appelle les "jeux sur étagère" ( à moins d'un millier d'euros  pour des versions simples en 2D) disponibles sur des sujets comme la gestion des RH, la formation ou la sensibilisation. 

Car, a contrario, un serious game, c'est engageant (une nouvelle façon de dire sympa), c'est aussi une alternative pour aborder des sujets a priori un poil rébarbatif et ça fait même appel à un besoin fondamental selon la neuroscience ! Que des avantages.

Et il sera toujours plus sympa (ou engageant) de participer à un jeu avec le pseudo de "Candidator le Terrible" ou "Collaborator Ourézon" qu'à un business game sous le nom de "Equipe super motivée de l'Ecole Supérieure de Commerce et d'Ingénieurs"...

Alors en 2013, "new player shoot again" ?

* Il en existe probablement plein d'autres avec plein de talent... juste un peu moins bien référencées...

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