Le web 2.0 peut se définir comme la transition d’un internet complexe vers un internet plus collaboratif dans lequel, désormais, chacun d’entre nous peut produire, contribuer et échanger. Une expression résume cette transition : du web des experts (le « one-to-many ») au web de tous (le « many to many »).
Ainsi donc, les experts ont perdu leur tribune et leur avenir au détriment de tout un chacun ? Un bel exemple de cette transition est confirmé par le succès des wiki, wikipédia en tête. Un autre exemple ?.... Déjà, un exemple, c’est bien.
« Many-to-many » ou « Too many » ?
Ça, c’est la théorie, donc. En pratique, il me semble au contraire que les experts n’ont jamais été aussi nombreux, aussi volubiles, aussi visibles et aussi présents sur le web 2.0. Un présent radieux, donc. A tel point qu'un nouveau concept s'impose : le « too-many-experts » ! Et les RH n'échappent pas à cette tendance.
A moins qu'il ne s'agisse, et c'est une hypothèse que je privilégie, d'une légère autre tendance à utiliser ce terme sans réel fondement. Pour vérifier l’avenir de ce métier, il suffit de répondre à une simple question : qu'est-ce qu'un expert ? La réponse liée à son avenir en découlera...
Qu'est-ce qu'un expert tout court ?
Ma dernière rencontre avec un expert (l'expert de mon assurance) m'amène à la première assertion suivante : un expert est une personne disposant de compétences rares et très demandées dans la mesure où il a fallu près d'un mois pour qu'il vienne constater une fuite d'eau... Ce que j'avais déjà constaté un mois plus tôt. Est-ce à dire qu'un expert est parfois inutile ?
Plus sérieusement (sûr ?), un expert doit disposer d'une expérience avérée tout autant dans son domaine d'expertise que dans des domaines connexes. Imaginez un expert RH qui ne connaisse rien à la communication ou au marketing, ou rien à la communication interne, ou pas grand chose aux SIRH, ou rien aux médias sociaux pour ajouter 2.0 à tout ce qui précède...
Reconnaître un expert RH
Pour reconnaître un expert RH qui a de l'avenir, il convient donc de démasquer les "fake". Voici quelques trucs et astuces, également applicables à d'autres domaines d'expertises.
- Astuce n° 1 pour débusquer l'expert : des clients font appel à lui régulièrement ! Et c'est même ce qui fait de lui un expert reconnu. Plus il a de mission, plus il devient expert. Et plus il est expert, plus il a de clients. Ce qui laisse entière la question : comment devient-on expert ? (qui nécessiterait l’avis d’un expert pour y répondre).
- Astuce n° 2 : l'auteur de livres blancs, d'études et de slideshare en libre service doivent vous inciter à la prudence ! Si vous déteniez une expertise, vous la diffuseriez au monde entier ? Ou vous diffuseriez quelques banalités pour récolter des coordonnées venant enrichir une base de prospection ?
- Astuce n° 3 : ne pas confondre popularité, influence et expertise ! Si les premières peuvent s’acquérir en quelques mois et quelques clics habiles, l’expertise nécessite quelques années de pratique et d’expérience. Toutefois, c’est un chemin à étudier car la popularité pourrait rapporter plus que l’intelligence (ou l’expertise) selon une très sérieuse étude américaine...
Klout, ses amis et les experts RH ont encore de beaux jours devant eux… (et la grille des programmes télévisés de l'été de TF1 conforte clairement l'avenir des experts, pourtant terminés aux US)
Dernière astuce : méfiez-vous des astuces, des trucs, des conseils et des pièges à éviter. Souvent, la seule expertise qui se cache derrière est celle d'avoir trop lu d'astuces, de trucs et de conseils pour bien rédiger un article de blog. Et c'est un conseil d'expert ;-)
Suivre @Thierry_Delorme