Il y a 10 ans, j’ai été hypnotisé par un psychomotricien. Et je viens enfin de mettre un nom sur la méthode qu’il a utilisé : le training autogène de Schultz. C’est une technique où l’hypnotiseur focalise la conscience sur certaines sensations. Cela permet de susciter certains circuits cérébraux « en boucle » afin de passer dans un état second et de se relaxer.
Mais pourquoi se faire hypnotiser, allez-vous me dire? Pour vous expliquer, il faut revenir aux circonstances de ma vie à ce moment là (les impatients pourront passer directement à la description de la méthode) :
Un des plus sérieux handicap que j’ai vécu lors de mes études fût mon écriture. Jusqu’au lycée, j’avais toujours fait avec mais à mon arrivée en Prépa Biologie, ça n’était plus supportable. J’écrivais tellement lentement que mes meilleurs camarades de classe avaient le temps d’écrire 2 fois plus, avec une écriture bien plus soignée et lisible que moi. Mes mains étaient tellement crispées sur le stylo et certains de mes professeurs tellement rapides au tableau que toute mon attention était focalisée sur mon écriture. Il m’était donc impossible de suivre attentivement les cours dans ces conditions. Résulat : il fallait que je revoie tout le soir.
Devant mon grand désaroi, mes parents eurent l’idée de me faire consulter un psychomotricien. Je n’avais alors aucune idée de ce qu’était un psychomotricien mais comme j’étais prêt à tout pour m’améliorer, j’espérais le miracle. Je pris donc rendez-vous pour des séances d’une heure chaque semaine.
L’un des premiers tests à passer consistait à réaliser 4 dessins. Il fallait se dessiner de profil, dessiner une chaise de profil, un lit de profil et un autre dessin dont le souvenir m’échappe. Verdict : je les ai dessinés tous dans la même direction : celle des gauchers, alors que j’étais droitier! Mais comment corriger un gaucher refoulé à l’âge de 18 ans?
Seul l’hypnose semblait capable de me guérir.
La première fois que mon psychomotricien m’a donné une séance de training autogène, j’ai eu du mal à prendre l’affaire au sérieux car je pensais à tous ces illusionnistes qui font “léviter” leur assistante grâce à leur voix monotone. Pourtant après m’être calmé, j’ai réalisé à quel point la technique est puissante. Pour vous donner une indication : à la fin d’une séance, avant que l’hypnotiseur nous réveille, on se sent tellement détendu que nos membres peinent à obéir à notre volonté.
Maintenant, il faut savoir que je suis toujours droitier (gauché refoulé ou pas) et que j’écris toujours aussi mal. Mais cette expérience m’a réellement ouvert l’esprit sur les possibilité de l’hypnose. Et depuis, j’utilise régulièrement cette technique de relaxation lorsque je suis nerveux.
Description de la méthode
Sa technique vise à libérer le corps des tensions qui l’animent afin que la conscience se concentre entièrement sur les sensations induites par la parole ou les pensées.
Une séance dure en général 20 minutes, mais pas plus de 45 minutes. On peut la pratiquer aussi comme un préliminaire au sommeil. Choissez un lieu calme où personne ne viendra vous déranger, coupez votre téléphone et votre sonnerie. La température de la pièce doit être agréable. Il est préférable d’être dans la pénombre ou dans une lumière tamisée. Libérez-vous aussi des vêtements trop serrés : ceintures, chaussures, soutiens gorge, etc.
Le training autogène se pratique généralement en position couchée, un coussin sous la nuque. Les bras restent en légère flexion le long du corps, paumes vers le bas. Les pieds tournés vers l’extérieur.
Pour pratiquer en toute occasion, on peut aussi adopter la position dite du “rocher de fiacre”. On n’utilise pas le dossier. Les jambes sont légèrement écartées, les avant-bras reposent sur les cuisses, les mains tombent à l’intérieur de l’angle des cuisses, le dos est relativement vertical, comme tassé sur lui-même, la tête se laisse pendre vers l’avant.
Premier exercice
- On ferme les yeux
- Ensuite, on se représente mentalement la formule« je suis tout à fait calme».
Ce n’est pas une formule magique pour se calmer mais il faut la prendre plutôt comme une direction à prendre. On peut se représenter à cette occasion une scène paisible, au milieu de la nature. Il faut essayer aussi de ressentir les sensations de cette scène : visuelles, auditives, olfactives, gustatives, tactiles.
- On passe ensuite à la seconde formule : “Mon bras droit (gauche pour les gauchers) est tout à fait lourd”
On peut par exemple se représenter un bras en plomb. Et quelques instants plus tard, on ressent effectivement cette sensation. - Progressivement, au fil des séances, on ajoute les formules suivantes, en détaillant chaque partie du corps : “Mes doigts sont lourds” “Mes espaces inter-digitaux sont lourds” “La paume et le dessus de ma main sont lourds”
On peut rajouter aussi des sensations de bien-être : “Mes doigts sont lourds, tout à fait lourd. Très agréablement lourds”
On détaille enfin les deux bras, les jambes et tout le corps. - On revient à la surface de la façon suivante :
-
- Inspirer et expirer plus profondément
- Doucement, faire des petits mouvements des mains, des bras puis des jambes
- Enfin étirez-vous complètement
- Ouvrez les yeux et asseyez-vous lentement
Les exercices suivants visent à augmenter la température du corps, diminuer les battements du coeur, se sentir respirer, rayonner une douce chaleur à partir du plexus solaire ainsi que d’abaisser la température du front.
Il est conseillé de les pratiquer graduellement. Par exemple 1er exercice la première semaine, le 1er et 2e exercice la semaine suivante, etc.
Pour aller plus loin, vous pourrez retrouver la totalité de la méthode sur la page suivante.
Il peut être utile aussi d’utiliser des enregistrements audio, tel que celui qui est proposé sur le forum transe-hypnose.
Si vous utilisez vous aussi la technique d’auto-hypnose de Schultz, ou si vous êtes praticien, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire pour nous faire part de vos expériences!