Marque employeur : le choix des mots, le troc des photos !

3 sept. 2013 : nouveau départ pour le groupe fondé en 1881 par George Eastman ?

3 sept. 2013 : nouveau départ pour le groupe fondé en 1881 par George Eastman ?

Mes notions de jardinage étant limitées, je pensais que le printemps était la saison de la floraison. Une rapide recherche me fit découvrir que de nombreuse plantes vivaces embellissent les mois où la nature est au ralenti. A l’image de ces plantes vivaces, la marque employeur a attendu le début de l’automne pour se parer de nouvelles définitions qui fleurissent sur la toile. Nouvelles ? Oui et non.

Le choix des mots

Pour être honnête (profitez-en…), ce ne sont pas vraiment de nouvelles définitions car ces plaidoyers partent du principe qu’il n’est plus besoin de définir la marque employeur (sic). Ce qui est nouveau, c’est que notre marque employeur se trouve désormais parée de nouvelles ambitions : dans un premier cas, « La Marque Employeur dessine aujourd’hui ce qui sera commun d’appeler demain, le Corporate Humain » alors que dans un second, « La Marque Employeur permet également aux équipes RH de mieux comprendre le business […] ». Nobles nouvelles missions pour la marque employeur.

En clair, le premier appelle à la mobilisation des directions générales sur le sujet quant le second en appelle à la mobilisation des RH. Le débat Dircom – DRH vient de se trouver un challenger ! …

Le troc des photos

Au-delà des mots, la marque employeur permet aussi, parmi ses nombreuses autres missions, à une entreprise de gagner en attractivité et en visibilité auprès de ses candidats comme de ses collaborateurs. Partant d’un autre principe (acté celui-là) qu’une image vaut 1000 mots (environ…), c’est de photos et de leur utilisation dans les RH dont je souhaite vous parler maintenant.

C’est une belle occasion pour saluer l’ouverture, au début de ce mois, d’une antenne parisienne (donc française ;-) du réseau Pinterest, peu après l’ouverture, parisienne également, d’un bureau de Twitter.

Lien de cause à effet ? Quelques jours plus tard, Accor ouvrait son espace AccorJobs sur Pinterest !

Accor rejoint ainsi quelques beaux tableaux parmi lesquels BNP Paribas, Disneyland Paris et l’Armée de Terre (présent !) et quelques autres, plus hésitants et en devenir

Il est vrai que Pinterest et marque employeur, ce n’est pas évident… Si çà l’était, il existerait a minima un classement des plus belles « pin* » RH (*Traduire épingle et prononcer… euh, ne prononcez pas).  Personne n’a encore osé…

En France, ce réseau compte tout de même 1 petit million (ou gros) d’utilisateurs autour de centres d’intérêts comme la mode (beaucoup), la cuisine (c’est à la mode) ou le design (qui parfois se démode). Assez peu sur les RH ou le recrutement, mais qui sait…

Photo de vrais collaborateurs ou banque d’images ? 

Photo et marque employeur, c’est souvent un problème. Faut-il montrer de vrais collaborateurs ? Quand la transparence et l’alignement entre promesse et réalité prévalent, la réponse est souvent oui. Il faut alors gérer des autorisations, une prise de vue, des susceptibilités, un budget… C’est compliqué et il est parfois utile d’avoir recours à des illustrations génériques, provenant de banque d’images, au risque de banaliser quelque peu le propos.

Mais il arrive aussi que trop de photogénie nuise à l’efficacité. C’est l’histoire peu banale de Toptal, survenue au milieu de l’été.

Toptal est une société de services qui délègue des ingénieurs de développement web et mobile en régie chez ses clients. Toptal recrute donc pour son compte propre sur un marché très concurrentiel. Et ses annonces de recrutement se doivent  d’être attractives !  Trop, aux yeux de LinkedIn qui les diffusaient et qui a donc supprimé les annonces au motif que les visages féminins choisis pour les illustrer étaient trop « glamour » (Clinton aurait dit "inappropriate"), faisant suite à des plaintes d’utilisateurs du réseau. Vous avez peut être vu cette annonce floutée, objet du délit, sur la toile.

Bon, c'est vrai que là, c'est pas facile de se faire une idée...

Bon, c'est vrai que là, c'est pas facile de se faire une idée...

L’histoire aurait pu s’arrêter là mais il se trouve que les femmes ingénieures  jugées trop « glamour » étaient de réelles collaboratrices de Toptal, aux dires incrédules de Toptal ! Communication & RH vous laisse seul juge en publiant la photo non floutée de cette ingénieure Toptal ;-)  et le billet de blog indigné du CEO de Toptal au nom de la défense des femmes ingénieures (qui confessait toutefois avoir parfois recours à des photos issues de banque d'images...).

Bon, ok... Nous sommes aux Etats-Unis...De là à se plaindre...

Bon, ok... Nous sommes aux Etats-Unis...De là à se plaindre...

Je ne sais trop quoi penser de cette petite histoire (s'indigner ? ...ou postuler ? :) si ce n'est que je déconseille à LUI (dont on salue le succès du retour en kiosque) de recruter sur les réseaux professionnels en montrant ni plus ni moins qu'une réalité transparente : la couverture de son magazine ;-) 

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