L’Amour dure 3 ans, un emploi aussi !

Publié le 28 novembre 2013 par Annepestel @AnnePestel

Aujourd’hui, la plupart des employés exercent un emploi durant 3 ans – ce qui nous fait près de 15 emplois dans une seule et même carrière. Bien évidemment il existe des exceptions comme partout, mais c’est un fait : nos chers collaborateurs ont la bougeotte.

Certains iront même dire que la fidélité entre Employeur et Employés n’existe plus réellement. Pour ma part, je parlerai davantage d’un manque de confiance – surtout quand il est question de la Génération Y.

Le marché actuel, bercé par une concurrence des plus féroces, a changé la partie. Du côté des employés, la stabilité de l’emploi se fait rare, même dans les grandes entreprises avouons-le. Pour les employeurs, il devient de plus en plus difficile de trouver et d’embarquer les Talents potentiels. Dès que ces derniers sont formés, ils partent à la recherche de nouvelles aventures, de nouveaux pâturages plus verts…

Retrouver la stabilité du couple Employeur-Employés

Mais que faire pour retrouver un certain équilibre ? Telle est la question. Et autant vous dire que vous êtes des milliers à vous la poser. Laissez-moi, et ce, sans prétention aucune, vous fournir mon point de vue :

Je pense que l’élément-clé de cette problématique réside dans la refonte de la relation Employeur-Employés. Jusque là rien de nouveau, je l’avoue – mais pour répondre à tout problème, il faut commencer à la base.

Chers Employeurs,

Vous souhaitez construire une équipe de winners qui vous soit fidèle, qui promulgue votre Promesse de Marque et qui vous permette de vous positionner correctement sur le marché ? Commencez d’abord par le Respect. Traiter les candidats / employés comme des marchandises et / ou comme des centres de coûts se révèle contre-productif – une pure évidence mais non appliquée à l’heure actuelle. Il est temps de penser à vos employés comme de réels investissements. Répondez présents quand ils auront besoin d’aide (attention je ne vous dis pas de jouer les Assistantes Sociales) et aidez-les à se construire, à bâtir leur carrière. Misez sur un milieu de travail stimulant qui favorise la croissance à deux sens et l’innovation, et oubliez la culture de la peur entretenue dans de nombreuses entreprises aujourd’hui. Vos employés n’en seront que davantage reconnaissant. Et même si ces derniers ne restent pas éternellement (il ne faut pas rêver non plus), ils auront gagné en employabilité et prôneront votre démarche volontaire à leur égard.

La sphère digitale, élément de rupture ?

Reconnaître le fait que la sphère digitale fait partie intégrante de nos vies est un grand pas, et les employeurs ne doivent pas appréhender de franchir ce cap. Chaque individu tisse désormais des « liens sociaux » à travers une vie numérique. Certaines entreprises ont d’ores et déjà compris l’importance de cet univers digital et n’hésitent pas à accompagner leurs collaborateurs dans leur démarche de « personal branding » afin de monter une armée puissante d’Ambassadeurs. En pleine Guerre des Talents, cela me paraît plutôt pertinent.

Mais la « socialisation » du lieu de travail reste encore un débat – que ce soit en France ou à l’étranger au passage. Il va s’en dire que de laisser la parole à vos employés constitue un risque… cela dit comment les empêcher de parler ? La question ne se pose pas, étant donné qu’il est impossible d’aller à leur encontre à ce niveau-là. Bloquer l’accès aux réseaux sociaux ne rime plus franchement à grand-chose. C’est simple, plus vous direz aux individus de ne pas faire quelque chose, plus ils seront tentés de le faire – raisonnement simpliste mais réel. De plus, vous pensez également leur confisquer leurs Smartphones sur lesquels ils peuvent surfer sur le Web comme bon leur semble ? (Vous comprenez maintenant pourquoi les fameuses « pauses clop / café » se sont rallongées durant ces dernières années).

« Eduquer » vos employés aux réseaux sociaux, et proposez-leur de devenir des Ambassadeurs de votre Marque Employeur. A noter que vous ne devez en aucun cas imposer à l’ensemble de vos collaborateurs de prôner votre Marque – cela pourrait facilement se retourner contre vous et le discours engendré risquerait de vraiment sonner faux. Il est utile d’instaurer une politique digitale et de leur fournir des outils afin d’accompagner les employés dans leur prise de parole – en particulier sur les réseaux sociaux (lignes directrices, bonnes pratiques, etc.). Aidez-les à appréhender les différents paramètres de confidentialité, à peaufiner leur avatar, à comprendre à quoi sert un hashtag, etc. Libérez vos employés et encouragez-les à parler de votre Marque – et ce, même en dehors de la sphère digitale.

Et ils vécurent heureux tout le reste de leur carrière…

Vous me direz sûrement que l’article n’aborde pas la dimension critique du « collaborateur  à la bougeotte ». Il s’agit brièvement de comprendre pourquoi ce dernier réagit de cette manière. Une tendance propre à la nouvelle génération ? C’est vrai. J’entends encore mon grand-père me dire qu’il a commencé dans les mines pour gravir les échelons pour devenir cadre – cela fait rêver. Rester dans la même entreprise toute sa vie… Mais cette évolution est-elle encore possible de nos jours ? Surtout dans un pays où la culture du diplôme est forte comme en France, cela me paraît de plus en plus difficile à croire. Les individus changent d’entreprise pour évoluer quand leur organisation ne possède pas d’opportunité à la hauteur de leurs espérances – entre autres. On a beau critiquer les employeurs actuels, mais les départs peuvent être dû à des éléments beaucoup plus terre à terre, d’ordre personnel par exemple – comme de suivre son conjoint à l’étranger.

L’important encore une fois, et je n’aurai de cesse de le répéter, est de développer l’employabilité de vos collaborateurs – et non de vouloir absolument les retenir. Même si vous êtes l’entreprise parfaite, même si leur emploi leur plaît, le propre de l’homme est d’être imprévisible – et parfois irrationnel, je vous l’accorde. Raison professionnelle / personnelle, on ne sait jamais ce que nous réserve le futur et la manière dont nous allons évoluer, ni même les personnes qui impacteront nos choix.

Au final, les scénarios d’histoire d’Amour ressemblent étrangement à nos carrières…

A vos réflexions !

Happy end…

Auteur : Anne Pestel