Que se passe-t-il lorsqu'on pose cette question à des employeurs, à des diplômés et à des professeurs de huit pays européens ?

La question étant : les jeunes diplômés sont-ils suffisamment préparés à leur emploi ?

La société Mc Kinsey est mondialement reconnue et travaille notamment sur des études très attendues par différents gouvernements. Experte des problématiques liées à l'accessibilité à l'emploi, cette société a interrogée en 2013 plus de 8000 « fournisseurs d'éducation » de tout horizon, jeunes étudiants ou diplômés et employeurs (respectivement : 700, 5300 et 2600) dans huit pays européens (ou encore onze nations) : France, Allemagne, Grèce, Italie, Portugal, Espagne, Suède et Royaume Uni.


Les résultats de cette étude européenne sont significatifs du décalage existant entre les perceptions de trois groupes d'acteur qui sont liés par une même problématique : l'emploi. Selon leurss statistiques, l'Union Européenne a le taux de chômage le plus élevé du monde en dehors du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord : en 2013, près d'un quart des jeunes sur le marché du travail de l'UE étaient au chômage.


Pour une des régions les plus développées du monde, c'est surprenant, même en entrant d'avantage dans le détail statistique. De plus, la crise économique qui sévit depuis 2008 en a fait un sujet brûlant et l’Europe fait face aujourd'hui à la possibilité très réelle d'une « génération perdue » : l'exemple de la Grèce étant particulièrement signifiant.


Si moins d'un tiers des jeunes européens pensent qu'ils obtiennent de bons conseils de carrière pour s'orienter durant les études secondaires, seulement 16% en France répondent « j'ai reçu suffisamment d'informations sur les possibilités d'emploi liées à divers domaines d'études, avant de décider quoi faire après l'école secondaire » contre 20% qui répondent « j'ai reçu suffisamment d'informations sur les disciplines/domaines d'études avant de décider quoi faire après l'école secondaire ». En résumé, nous pouvons penser que plus de 80% de jeunes français se sentent « peu ou mal orienté durant leur parcours scolaire pour viser le meilleur emploi possible ».


Continuons avec l'exemple de la France : si seulement 35% des employeurs et des jeunes interrogés pensent que les études post-secondaires améliorent les possibilités d'emploi, 74% des professeurs européens interrogés pensent que les diplômés de leur institution sont bien préparés pour des postes de débutants dans leur domaine d'étude et en fonction des études supérieures choisies, les statistiques « après-formation » ne sont pas toujours connues du grand public car elles sont historiquement complexes à réaliser par les établissements.


En conclusion, il existe en France et dans d'autres pays européens, un important décalage de perception (ainsi qu’un taux de chômage élevé) et variant selon le niveau d'étude supérieure qui est atteint. A l'ère du tout informatique et du conseil en évolution professionnelle (instauré depuis peu dans notre pays), qu'en est-il de la politique généralisée du culte des anciens élèves : le networking entre les jeunes et les moins jeunes dispose-t-il d'un avenir radieux mais surtout d’experts de la question ?