© PaulGillin on Flickr
Après les fortunes diverses (par fortune, entendre le sort ou le destin. Pas seulement le montant proposé par Facebook pour s’approprier un réseau) de nos médias sociaux – voir Part. 1 - voici le portrait de quelques réseaux, plus ou moins nouveaux, choisis totalement arbitrairement. Leur lien avec la marque employeur pourra parfois échapper au lecteur, même le plus attentif… Et parce qu’un billet sur les médias sociaux ne sauraient se conclure sans tendances, nous explorerons celles-ci pour les siècles à venir. A noter également que l’avènement des médias sociaux a pour conséquence première la redéfinition du siècle, qui dure désormais de quelques secondes à quelques années, grand maximum. #GénérationImmédiateté
Les nouveaux candidats ! - Portraits de réseaux (et d'applis mobiles, surtout)
Je ne sais pas si je me suis laissé influencer par le patriotisme économique ambiant, mais force est de constater que ma sélection comporte une proportion non négligeable de réseaux made in France ! La moitié pour être exact. Voici donc 4 réseaux avec des filles, des chuchotements, des bulles et des transports… Sacré programme 2.0 !
Bienvenu sur « Lulu », l’appli mobile 100 % gril power, réservée aux filles. Joli succès aux US avec près d’un million d’utilisatrices depuis 2013. Le principe ? Les demoiselles (entre 18 et 24 ans majoritairement) notent leurs ex –ou actuels- figurant dans leurs contacts Facebook sur un certain nombre de critères allant de leur sens de l’humour en passant par leurs performances sexuelles ... Alors que certains crient à la cyber-discrimination, les intéressés, les jeunes hommes eux-mêmes, souhaitent avoir une fiche profil sur l’application en s’appuyant sur la règle n°1 du personal branding : mieux vaut une mauvaise publicité que pas de publicité du tout L Une pétition a même réuni un demi-million de signatures dans ce sens !! Quant aux data ainsi recueillies, gageons que les recruteuses en feront bon usage !
Virage radical à l’opposé du personal branding, bienvenu dans l’anonymat de Whisper. A noter une adresse conforme à la promesse et une domiciliation à Sainte Hélène pour une extension en .sh ! Fallait y penser... Le principe ? Faire passer et partager vos émotions ou états d’âme à l’aide d’une image annotée de quelques mots, en tout anonymat. Les réactions (s’il y en a...) ne se feront que par messages privés interposés. Là encore, joli succès US chez les moins de 24 ans avec une statistique impressionnante : 3 milliards de pages vues par mois autant que Viadeo et LinkedIn réunis ;-) En revanche, peu d’engouement en hexagone pour le moment et un rapport assez lointain avec la marque employeur...
Encore une appli mobile, made in France cette fois-ci, malgré l’accueil très anglophone : bienvenu sur Bobler, le média social vocal. Une fois inscrit, vous pourrez laisser des « bulles », enregistrements sonores géo-localisés de moins de 2 minutes. Certes, avec quelques dizaines de milliers d’abonnés, on est encore loin du succès mais Bobler participera au concours Lépine des inventions numériques, le 10 mai prochain. Quelques personnalités se sont laissé séduire comme NKM ou Jacques Attali. Après les CV on-line et les CV vidéos, bientôt les CV vocaux ? En tout cas, une jolie idée pour buller en travaillant...
Dernier focus, en France encore (made in Ardennes) avec Ciggo, le plus networking et le moins virtuel des réseaux sociaux. Lancé en mars dernier, Le principe de Ciggo est simple : pourquoi ne pas profiter de son temps de transport en Train pour développer son réseau en choisissant ses co-voyageurs ? Le rapport avec le recrutement est clairement affiché dès l’accueil : profitez de votre voyage pour augmenter vos opportunités de carrière, développer des opportunités d'affaires ou simplement échanger sur des centres d'intérêt commun ! Ciggo s’appuie donc sur le contact numérique pour susciter des rencontres réelles. Sur le même principe, SeatID, une start-up israélienne propose de choisir son « compagnon » de voyage aérien. Attention toutefois à bien choisir son compagnon pour ne pas transformer votre déplacement en interminable voyage. Recruteurs, attachez vos ceintures !
Nouveaux réseaux, ça continue, la suite, les coulisses !
Que restera-t-il de ce bouillonnement d’idées et de nouveautés dans le futur, l’avenir et les années qui viennent... Bien malin qui pourrait le prédire sans faillir. Toutefois, des tendances se dessinent et les analyses se rejoignent (comme celles de Vanksen et, plus dernièrement celles de KantarMedia ou de Nurun).
Sans toutes les détailler, je retiendrai 3 mots clés : niche, maturité et monétisation.
Niche car il semble définitivement acté que renouveler l’ovni Facebook et son plus-que-milliard de membres ne soit pas à l’ordre du jour, ni même à celui de demain. Après l'illusion de l'ouverture sur le monde et des amitiés multiples, place aux réseaux de proximité (Nextdoor, le réseau du voisinage), à taille humaine, avec un nombre d’amis limité (Path et son réseau privé de 50 amis maximum). Faut-il vraiment des réseaux pour çà ou suffirait-il de remettre le nez dehors ?
Maturité (ou pétoche ?) car après les concepts d’infobésité et de personal branding, place à l’utilisation raisonnable (à voir ;-) des médias sociaux, avec le véritable souci de limiter son empreinte numérique, voire de la faire disparaitre. Ce sont les réseaux éphémères ou cryptés de type SnapChat, Whisper ou Wickr. Est-ce l’ogre Big Data et l’exploitation de nos données qui pousse à l’émergence de ces nouveaux usages que l’on nomme JOHO, the Joy Of Hiding Out ? Ou plus simplement l'envie de dire et de montrer n'importe quoi en toute impunité ?
Et monétisation enfin. J'en ai souvent parlé mais mon ami algorithme (et pas que celui de google ou de facebook...) s'est chargé de rappeler aux utilisateurs des médias sociaux (les entreprises principalement) qu'ils n'allaient pas éternellement parler à la planète entière pour la modique somme de rien du tout. Utilisateurs ou actionnaires ? Le choix est cornélien... #OnNePrêteQu'auReach
L'année à venir pourrait bien ressembler à une année de transition, entre anciens et nouveaux modèles. Des résultats financiers pas terribles pour les grands réseaux (Facebook excepté) pourraient entrainer une recomposition (décomposition ?) du paysage 2.0. Une grande stabilité toutefois côté marque employeur avec des statistiques qui n'ont guère évoluées en France à en croire la dernière enquête RegionsJob d'avril dernier : on recrute toujours aussi peu sur les médias sociaux (3 % ?). A vrai dire, on recrute toujours aussi peu tout court, à en croire les chiffres incontestables du chômage. Allez, vivement l'année prochaine...
Suivre @Thierry_Delorme