En fait, en grande partie, notre personnalité (du latin persona : le masque) s’est constituée sur nos expériences d’enfance, les milliers d’événements qui ont jalonné notre petite enfance principalement, qui ont façonné notre manière de voir les choses et d’y répondre. Pas facile de faire face à un environnement qui a menacé dès notre naissance le bien-être dans lequel nous baignions dans le ventre maternelle, époque qu’on compare souvent à un monde océanique, car aquatique et rassurant. Alors, survinrent des expériences désagréables comme la faim, la peur, la séparation, l’éloignement, le manque d’affection, la disparition, etc. Ces expériences ont fait naître en nous des blessures de rejet, d’abandon, de non-reconnaissance, de maltraitance, d’injustice…Certaines persistent et notre cerveau reptilien (le plus ancien, celui qui guide nos comportement de survie) les a enregistrées au point que chacune de nos expériences quotidiennes passe par le filtre de ces blessures.
Jung a appelé la somme de toutes ces expériences infantiles, bonnes et mauvaises, l’enfant intérieur. Cet enfant, symbole inconscient et collectif que nous avons tous en nous, est constitué de deux parties : une partie heureuse et positive, et une partie plus sombre, que Jung a appelée l’ombre, je l’appelle pour ma part l’enfant intérieur blessé. Il est la somme de nos blessures infantiles, et nous l’avons tous en nous. On retrouve régulièrement les mêmes représentations de cet enfant, parmi lesquelles :
L’enfant affamé
Il a besoin de beaucoup d’amour, il a été malmené et n’a certainement pas reçu assez d’amour quand il était bébé. Adultes, ce sont des personnes très sensibles à l’abandon, réel ou imaginé, ils portent beaucoup d’attention au bien-être des autres et ont de l’amour et de la gentillesse à revendre. Malheureusement ils peuvent aussi réagir de manière démesurée s’il ne réussissent pas à surmonter leur angoisse d’abandon.
L’enfant roi
Enfant, il a eu tout ce qu’il a voulu même plus. Il est "pourri-gâté", et adulte il n’hésite pas à bouder s’il n’obtient pas ce qu’il veut, et cela le rend authentiquement malheureux, jusqu’à la dépression. Ils montrent une forte assurance qui peut leur être bénéfique ou néfaste car elle est de façade.
L’enfant manipulateur
Il a réalisé qu’en séduisant ses parents quand il était enfant, il est arrivé à ses fins. C’est en mentant non en étant authentique qu’il a obtenu de l’attention. Adulte, c’est un manipulateur séducteur : froidement il utilise son intellect pour obtenir de l’amour et non ses émotions. Ils peuvent être de formidables acteurs ou comédiens…
L’enfant rêveur
Porteur d’une blessure de rejet voire de maltraitance, ils sont prisonniers de leur monde intérieur et de leurs pensées, ils ont du mal à créer des relations sociales, et semblent être un peu perdus…Ils peuvent aussi devenir de formidables créateurs et artistes.
Il en existe d’autres. Comprendre que nous sommes tous essentiellement guidés, à notre insu, par cet enfant intérieur blessé nous aide à mieux accepter les comportements agaçants, parfois incohérents des autres, et à évoluer nous-mêmes afin de soigner les blessures qui l’alimentent, avec tous ses travers. Il existe de nombreuses façons d’accéder à cet enfant intérieur, par exemple par l’hypnose, la psychothérapie, ou le développement personnel. Chacun trouvera le moyen le plus adapté !