Les jeunes entrepreneurs du G20 : prêts pour créer 10 millions d’emplois.

Face au nombre grandissant de jeunes au chômage dans les pays du G20, les entrepreneurs numériques se disent prêts pour la création de millions d’emplois.

« Les entrepreneurs numériques sont prêts à créer 10 millions d’emplois pour les jeunes dans les pays du G20. Cette étude, réalisée par Accenture auprès de 1 080 responsables, sert de base de réflexion au cinquième sommet de la Young Entrepreneurs’Alliance (G20 YEA), qui se tient à Sydney (Australie) jusqu’au mardi 22 juillet. Encore faut-il, précise le rapport, lever certaines barrières administratives ou financières, alors qu’à ce jour 40 millions de jeunes sont au chômage dans ces pays.

Créée deux ans après la crise de 2008, cette alliance des jeunes entrepreneurs compte plus de 400 membres et veut apporter des solutions pour relancer l’emploi et la croissance. Selon l’OCDE, les entreprises de moins de cinq ans ont créé la moitié des emplois sur la dernière décennie. A l’inverse, la plupart des postes détruits proviennent de groupes plus établis.

Le G20 YEA a donc décidé de se réunir, quelques mois avant chaque G20 des gouvernements, pour faire des propositions. « Nous nous retrouvons pour analyser l’impact de nos recommandations et pour insister sur les points importants », explique Ronan Pelloux, 29 ans.

Cofondateur en 2008 de Creads, une agence de communication participative sur Internet, il fait partie de la délégation française, composée de 25 représentants, des chefs d’entreprise de plus de 1 000 salariés (D2L RH, Orchestral Service) comme des PME à forte croissance (Creads, Fifty-Five, Kwanko, Theodo) ou des start-up (Carnet de mode, TheTops, Verycook).

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CINQUANTE MESURES SUGGÉRÉES

« Depuis le G20 YEA de Moscou en 2013, certaines des recommandations ont été appliquées en France, comme la création du PEA-PME et l’insertion dans le cursus scolaire de l’entrepreneuriat et de l’enseignement du langage Web dès le plus jeune âge », apprécie M. Pelloux.

« Mais ce ne sont que deux mesures parmi les cinquante suggérées », poursuit le fondateur de Creads, qui remarque une évolution rapide des mentalités. « Depuis deux ou trois ans, les jeunes se projettent moins dans les grands groupes dans lesquels il y a moins de travail, raconte M.Pelloux, ils n’hésitent pas à se lancer dans l’aventure en créant leur entreprise. »

Or, comme le montre l’étude d’Accenture, seul un quart (26 %) des entrepreneurs jugent pertinentes et efficaces les mesures de soutien à la création d’emplois pour les jeunes, prises par leur gouvernement.

PÉRENNISATION DES START-UP

« Alors que les technologies numériques favorisent l’entrepreneuriat, le cadre législatif et réglementaire peine à suivre dans bien des cas », constate Bruno Berthon, directeur général de l’activité conseil en stratégie et développement durable d’Accenture monde.

« Les pays capables d’encourager et de soutenir les entrepreneurs seront mieux à même de créer des emplois et de renouer avec la croissance. » En France, selon M. Berthon, le sujet n’est pas tant la création de start-up, que leur pérennisation. Il préconise de « renforcer la culture de développement de l’entreprise ».

Outre les difficultés de financement, un autre problème commun aux entreprises des pays du G20 concerne la formation. En atteste la pénurie de compétences dans certains secteurs : 78 % des dirigeants ont du mal à trouver les talents voulus, quelle que soit la taille de leur entreprise. »

Source : Le Monde.