L’emploi des « NEET ».

Les NEETs : qui sont-ils ? Le Monde vous propose un focus sur cette catégorie de jeunes, de plus en plus nombreux qui se retrouvent hors du système scolaires et sans emploi.

« A l’ouverture de la troisième conférence sociale, François Hollande a répété l’une de ses promesses de campagne : améliorer l’emploi des jeunes. Le chef de l’Etat a fait allusion aux décrocheurs, à ces jeunes sans diplôme ni formation et surtout sans travail. Depuis 2010, un terme est utilisé pour les désigner : ce sont les NEET. Ils sont près de 1,9 million en France. Qui sont-ils et pourquoi sont-ils aussi nombreux ?

1. Que veut dire « NEET » ?

L’acronyme vient de l’anglais « not in employment, education or training » (en français : sans emploi, ne suivant ni études ni formation). A l’origine, le terme est employé pour désigner la proportion de jeunes de 15 à 29 ans, qui n’ont pas d’emploi ni ne suivent d’études ou de formation. Il s’agit donc d’une manière deprendre la température de leur situation à l’aune du taux de chômage des jeunes. Lorsque l’on parle des NEET (au pluriel), on désigne, par un abus de langage, cette catégorie de jeunes.

Utilisé pour la première fois dans un rapport du gouvernement britannique en 1999, le taux de NEET est devenu un indicateur officiel pour la Commission européenne en 2010. Les instituts de statistiques et les gouvernements favorisent son utilisation car les autres données (comme le taux du chômage ou le pourcentage de réussite au bac) « ne rendent pas pleinement compte de la situation des jeunes », selon laFondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail.

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2. Combien sont-ils ?

« 140 000 jeunes sortent du système scolaire sans formation. » François Hollande a évoqué le décrochage comme l’une des priorités de la conférence sociale lors de son discours d’ouverture du 7 juillet 2014. « Il y [en] a d’autres qui ne vont même pas au bout de l’obligation scolaire » a-il ajouté.

L’Organisation de coopération de développement économiques (OCDE) avait relevé qu’en 2011 12 % des jeunes entre 15 et 29 ans était sans emploi, et ne suivait aucun cursus éducatif ou formation. Aujourd’hui, les NEET représentent 17 % de cette classe d’âge d’après le Conseil d’analyse économique (CAE).

Début 2013, le CAE, qui travaille pour Matignon, a dénombré près de 1,9 million de jeunes NEET, dont 900 000 sans aucun diplôme.

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3. Pourquoi sont-ils aussi nombreux ?

« Le niveau d’étude joue un rôle décisif : le taux d’emploi des jeunes ayant fait des études supérieures est de plus de 80 % dans les trois ans qui suivent la sortie du système éducatif », relèvent Pierre Cahuc, Stéphane Carcillo et Klaus F. Zimmermann, les auteurs de la note du CAE. Bien que le décrochage scolaire soit dans la ligne de mire du gouvernement socialiste, la part de jeunes sans diplôme et ne poursuivant pas d’études reste élevée voire augmente, selon les régions.

Les économistes du CAE pointent du doigt les difficultés pour pénétrer le marché du travail sans qualification : « Il faut prendre à bras-le-corps les insuffisances de l’enseignement professionnel, difficile d’accès pour les jeunes non qualifiés et la faiblesse de l’accompagnement vers l’emploi des jeunes les moins qualifiés. »

Mais le diplôme ne fait pas tout. L’offre d’emploi des entreprises est aussi mise en cause. D’après des témoignages recueillis par Le Monde en 2013, la recherche d’emploi apparaît pour une partie de la jeunesse comme un jeu perdu d’avance.  « Une large population de NEET dans un pays reflète souvent une situation économique en déclin », alerte l’OCDE. »

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Chaunu.

Source : Le Monde.