La révolution digitale est partout
Elle transforme notre vie en offrant des expériences radicalement nouvelles de mise en relation immédiate, d’accès facilité aux connaissances, de richesse d’interactions…
L’individu connecté, en réseau, devient le pivot de l’économie contemporaine. Les entreprises se sont emparées de cette nouvelle donne pour devenir réellement « client centric », c’est-à-dire pour dialoguer avec pertinence avec les personnes et leurs communautés. Elles ont redéfini leur marketing selon des principes de personnalisation et de conversation… remodelé leur chaîne logistique autour de la rapidité et de l’anticipation du service rendu au client…
Elles sont en passe de bouleverser la production avec les imprimantes 3D ou le prototypage rapide vers toujours plus de réactivité et de sur-mesure…
Les ressources humaines sont-elles devenues plus « employee centric » ?
Ces principes ont-ils inspiré les entreprises dans leurs relations avec leurs collaborateurs ? Les ressources humaines sont-elles devenues, grâce au numérique, plus « employee centric » ?
Loin de là. Le contraste entre le quotidien de la vie privée et celui de la vie professionnelle est souvent saisissant.
Prenons les outils numériques. Alors que les usages privés sont généralement en avance sur ceux de l’entreprise, le salarié en revient souvent à des outils anciens, quand il ne se confronte pas à des interdictions de connexion aux réseaux sociaux… Est-ce la meilleure façon d’attirer les nouvelles générations ou de bénéficier de la création de valeur liée à l’interactivité ? Est-ce ainsi qu’on prépare l’adaptation permanente des compétences qui est devenue la norme et qui repose largement sur notre capacité à fonctionner en réseau ?
Examinons ensuite le temps ou l’espace du travail. Dans ce domaine, les références et les discussions sont figées dans une unité que la mobilité, le télétravail, la nature même de nombreux métiers ont rendue factice. Il est temps de prendre les sujets à bras le corps en inventant les modèles adaptés à la réalité contemporaine plutôt qu’à la cloche de l’usine du XIXème siècle !
Venons-en enfin à la conception de la hiérarchie. Alors que l’information est partout, est-il possible de continuer à penser l’autorité comme si détenir l’information revenait à détenir le pouvoir ? A l’évidence, non. C’est désormais la façon de partager l’information et d’aider toute l’entreprise à en faire bon usage qui va fonder la légitimité d’un dirigeant. Dans ce nouveau monde, il y aura de moins en moins de rente hiérarchique à vie.
LA révolution du recrutement
Revisiter les ressources humaines à la lumière du digital
Ces constats sur l’urgence de revisiter les ressources humaines à la lumière du digital n’imposent aucun scénario écrit à l’avance. La technologie n’impose pas plus une fatalité numérique asservissante qu’elle ne prépare l’utopie glorieuse d’une humanité 5.0. La seule question qui vaille, c’est de savoir quel usage nous voulons faire du numérique dans les ressources humaines.
Ne nous voilons pas la face. Des risques existent, dans certains secteurs, d’assujettir l’humain à la machine, au logiciel, voire au robot. De le traiter comme une simple variable dont on veut minimiser les erreurs en lui dictant sa feuille de route via des outils analytiques ou des systèmes experts.
Face à cette tentation du Techtaylorisme, le numérique offre également une palette illimitée d’outils pour valoriser comme jamais l’intelligence, l’autonomie et la capacité de coopération de chacun, quels que soient son niveau de responsabilité et son secteur d’activité. Dans le domaine des ressources humaines, les entreprises doivent refuser la technologie qui aliène pour choisir la technologie qui libère !
Ce choix pose évidemment la question du statut des collaborateurs dans l’entreprise. Aujourd’hui, on les voit beaucoup comme une population à convertir à la transformation numérique alors qu’il faut les considérer pour ce qu’ils sont : des sujets autonomes, premiers acteurs de l’entreprise digitale. Il ne s’agit là pas d’une réflexion philosophique, mais d’un renversement de perspective complet par rapport à plusieurs décennies de sacralisation des process. Contrairement aux idées reçues, l’homme n’est pas le frein, mais l’énergie de la transformation des entreprises ! Le principal gisement de compétitivité c’est la créativité, la résilience, la coopération humaine !
Comment mettre en œuvre, concrètement, cette approche ?
En s’attachant à quatre priorités :
- Fixer un cap et en donner un sens collectif à la transformation numérique.
- Accompagner les collaborateurs sur le chemin de l’entreprise digitale plutôt que leur donner des injonctions.
- Reformuler la promesse employeur autour des bénéfices du numérique en termes d’intérêt du travail, d’autonomie, de capacité d’expression personnelle.
- Former les personnes pour qu’elles apprivoisent de nouveaux outils et se sentent à l’aise pour collaborer différemment avec leurs collègues.
En matière de ressources humaines comme ailleurs, la stratégie gagnante, c’est la montée en gamme. Aujourd’hui, les entreprises doivent travailler sur les opportunités digitales qui permettront de répondre aux nouvelles attentes des salariés et des jeunes générations, de prendre appui sur les ressources immenses de la coopération connectée, de développer les talents. Recrutement, préparation des compétences clés, organisation du travail, communication interne, plates-formes de collaboration… Autant de champs possibles pour les « innovations de rupture »… Du go-to-talent à l’agilité collective, les ressources humaines connectées seront l’avantage compétitif de l’avenir !
A propos de l’auteur : Altedia est un cabinet de conseil en ressources humaines qui propose son expertise notamment dans l’accompagnement du changement et des transformations en entreprise.
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