Les RH ont leur trinité : formation, innovation, engagement ! Mais l'actualité et de récentes études viennent gripper ce triptyque pourtant bien séduisant... Si le lundi, c'est ravioli, aujourd'hui, ce sera plutôt infographie avec l'étude Opinion Way pour les Editions Tissot de mars 2015 sur la fidélité en entreprise* et l'enquête Ipsos / Lab'Ho (réalisée en octobre 2014 et parue ces derniers jours) pour Adecco et le Cercle pour l'Emploi*.
Formation : innovation et ... patinage
Côté formation, l'innovation est au rendez-vous avec les Mooc, ce qui permet a minima de combiner deux des trois piliers de notre triptyque ! Les Mooc (ou Clom : cours ouverts en ligne et massif) rassemblent plus de 400 000 étudiants sur une offre de près de 90 cours. La révolution de la formation est en marche ?... Pas si sûr, après 7 ans d'existence, lorsque plus de 60% des inscrits ne vont pas au bout de leur programme, pourtant courts (80 % d'entre eux durent moins de huit semaines). Second écueil, l'offre de formation reste fortement centrée sur l'informatique, le multimédia et l'éducation numérique (avec un petit crochet par le marketing et la communication) et n'est pas encore assez diversifiée pour attirer un public plus large. Et que penser des Spoc (Small Private Online Courses) qui sélectionnent les candidats à la formation afin de s'assurer de leur implication et de leur assiduité, sans parler des hypothèses évoquées de tarification (pour ne pas dire payant, jolie pirouette) des Mooc ? Bref, entre l'enseignement à distance créé en ...1939 et les Mooc, les frontières s'estompent*.
Formation toujours avec l'espoir né de l'apprentissage : si 96 % des chefs d'entreprise plébiscitent ce dispositif (Ipsos pour le Medef - Mars 2015*), le nombre d'apprentis n'a cessé de diminuer sur ces 3 dernières années (60 000 apprentis en moins). Le 15 mai dernier, le gouvernement présentait (en urgence) un plan de relance de l'apprentissage, visant à porter à 500 000 le nombre d'apprentis d'ici 2017... Ce qui sera toujours 3 fois moins que ce que les allemands ont réussi à mettre en place avec un certain succès (et avec un opérateur naturel unique : l'entreprise) Achhh !
Innovation : des paroles et des actes !
Côté innovation RH, il y a le #digitalRH... Enfin... On recrute les mêmes candidats selon les mêmes critères, mais sur de nouveaux canaux. C'est ce qui est innovant :( Sinon, sans grande surprise, l'enquête Ipsos / Lab'Ho* nous confirme que les recruteurs sont conservateurs (par habitude ?) et les candidats modernistes... par nécessité.
Et candidats comme recruteurs assistent (sceptiques ?) à la multiplication, voire la prolifération des nouveaux canaux : agrégation, matching, crowdsourcing, testing... Un billet de 2012 supposait que les médias sociaux ne créaient pas de candidats mais que, peut-être, ils créeraient des emplois... Si la supposition se confirme, l'hypothèse reste ... hypothétique.
Engagement : une voie possible ?...
Côté engagement, ça se complique aussi. Enjeu crucial des RH pour les uns, défi majeur des DRH pour les autres, la quête de l'engagement se transforme peu à peu en quête du Graal...
Si la fidélité à l'entreprise semble décroître au fil des générations (malmenées il est vrai par quelques crises de l'emploi), l'étude Opinion Way pour les Editions Tissot de mars 2015 sur la fidélité en entreprise* enfonce le clou ! Un salarié sur 2 envisage de changer d'entreprise (une chance pour l'engagement et l'employeur actuel que la rigidité du marché de l'emploi ne le permette pas toujours ?...).
Si ce résultat n'est pas si surprenant, ce sont les raisons de la fidélité (ou de l'infidélité) qui sont intéressantes. Des raisons qui se concentrent sur des besoins fondamentaux, loin de l'engagement fondé sur des valeurs, un projet ou une réputation. Ces raisons tournent autour de 2 arguments massues : l'argent et la proximité géographique ! #maslow Il conviendra de choisir les ambassadeurs de sa marque employeur avec le plus grand soin ; avec une probabilité de 50 % d'en choisir une / un qui rêve secrètement d'ailleurs...
L'ensemble de ces résultats et de ces études sont naturellement à pondérer au regard d'une conjoncture fortement dégradée - et ce ne sont pas les 0,6 point de croissance de ce premier trimestre qui changeront radicalement cette donne à court terme. Toutefois, rien ne dit que ces mêmes études réalisées sous des cieux plus cléments ne produiront pas de nouveaux résultats. Et inversement.