Comment développer son appli de rencontre ? C’est le défi qu’avait à relever le “Tinder des soirées”. Le principe de l’appli : Créer des rencontres autour de soirées organisées chez des particuliers. Si vous êtes dans le coin et que votre profil est accepté, vous pouvez venir…Et plus si affinité.
Sur le papier, du sympa. Sauf que… Comment faire pour que le sympa devienne effectif. Devienne “je veux…donc j’agis”. En gros, dépasser le “like” pour aller vers du comportemental, si possible enthousiaste.
C’est ce qu’il ne faut pas oublier dans le monde du virtuel (et donc des applis) : pour faire adopter un nouvel outil, il faut des moteurs puissants….et souvent primaires : manger, boire, faire l’amour, trouver des ressources / cash…On reste dans de la conduite du changement. Ne jamais oublier : l’humain a ses habitudes…
Difficulté : faire que les gens aient confiance. Et dans l’appli. Et dans la logique même de se parler. Voire dans l’émetteur, mais ici, pas grand chose comme marque à capitaliser (pas de Nabila par exemple, ou d’Evelyne Leclerq ex mentor de la rencontre)
C’est le souci quand on a une appli : faire que les gens se l’approprient.
Donc, se poser les bonnes questions : Qu’est ce qu’elle a de sexy ? Qu’est ce qu’elle a de différent ? Qu’est ce qu’elle a de facile à utiliser ? Qu’est ce qu’elle a d’addictif ?
Qu’est ce qu’elle a de motivant pour soi ? Et valorisant à utiliser vis à vis de ses amis ?
Sans filets ?
Chaque situation a sa problématique. Et la plupart des outils sont partiellement utiles. Cela n’empêche pas de travailler à la “culture de la solution”. Et son pendant : la solution comme une culture (en gros : un ensemble de pratiques et de valeurs qui sont évidentes…j’y reviendrais)
En fait le plus dur c’est de comprendre qui peut l’utiliser rapidement et quoi en faire. Pas seulement en tant qu’outil mais en tant que culture, c’est à dire en terme de rites, sens et coproductions.
Je vous ai déjà parlé du phonographe d’Edison ? En fait du dictaphone d’Edison. Edison avait inventé le premier dictaphone de l’histoire. Il ciblait les hommes d’affaires (normal). Sauf que, le marché n’était pas prêt. Et pendant ce temps…des hackers de l’époque ont compris qu’en détournant l’objet, on pouvait en faire un outil à écouter de la musique. Non, un outil à démocratiser la musique (à la fin du 19ème siècle, on écoutait la musique dans les salles… et dans la rue). Morale : une innovation n’est rien sans ses premiers early users… qui peuvent la refaçonner suivant leurs besoins véritables (ou pas).
Donc dans le cas du « tinder des soirées », l’idée c’est de comprendre ce que certaines personnes peuvent faire ensemble, et dans quelles situations
Les soirées ? Difficulté de faire cohabiter des inconnus. Surtout dans les grandes villes, les gens adoptent une posture méfiante = « Je veux des nouvelles personnes mais sous contrôle » Le beurre et l’argent du beurre.
En fait, la plupart des groupes refusent de laisser entrer des étrangers dans leurs moments privlégiés d’épouillage / échange. Ils ont trop d’étrangers / ennemis à gérer au quotidien.
Or le potentiel de ces nouveaux outils est d’amener une nouvelle possibilité de créer de la rencontre, d’enrichir son réseau. Rester dans le cercle connu a peu d’atouts. La plupart des têtes de réseaux est capables de créer son outil / freiner l’arrivée d’outil d’autres.
Par contre, il existe certains espace-temps où tout le monde est d’accord sur le fait d’organiser des soirées et des rencontres avec des inconnus : les festivals de musique (ou autres culturels).
La « solution culturelle » est donc de tester l’outil dans ce contexte… Pour créer une première réussie. Le reste appartient ensuite à la storyline…