L’objectif du consultant est de permettre à son client de rompre avec des schémas répétitifs. Il lui offre la possibilité de sortir de sa causalité et de lui proposer une bascule radicale. La ‘cause’ du consultant est bien l’incapacité pour l’entreprise de déterminer ‘à qui la faute’, ‘pourquoi cela ne marche pas ?’. Les causes sont souvent en réalité les effets, ’donnez moi des problèmes à résoudre, je vous trouverai des solutions’ ! L’entreprise qui piétine se sert du présent pour expliquer le passé. Elle a perdu sa capacité à créer le futur, le plaisir d’entreprendre ! Les inaccomplis relationnels et le poids des systèmes finissent par l’achever.
L’organisation humaine dans l’entreprise doit tout d’abord avoir le gout du ‘partagé’ et d’apprécier les succès tout comme les échecs. Réussir ses échecs peut sembler un adage mais avoir un bon usage des crises permet de grandir et d’entrer en évolution, ce n’est donc plus un drame ! C’est bien souvent à ce moment qu’intervient le consultant. Ça coince, çà bloque et l’on sent bien qu’un tiers neutre devrait pouvoir trouver des solutions. Faut il encore en avoir le désir et abandonner la blessure narcissique : ce n’est pas moi qui ait eu cette idée, ce n’est pas moi qui ai mis cette nouvelle stratégie en place…et en plus çà marche !
Pour revenir à l’intitulé de cet article, la nouvelle génération, entre 25 et 30 ans, nous montre une capacité beaucoup plus naturelle ‘à être’ consultant. Le poids de la hiérarchie l’embarrasse, sa capacité de réflexion à la fois communautaire et indépendante lui permet de s’affranchir des organigrammes et des progressions fastidieuses. Une fois validé sa capacité à fournir des solutions à l’intérieur d’une structure – en un ou deux ans seulement -, c’est très naturellement qu’il prend le costume de consultant. Les ‘nouvelles’ technologies lui sont familières et les outils du web 2.0 tout autant.
La génération des quinquas a elle connue une longue phase de salariat traditionnel. Elle s’est fondue dans l’entreprise, en a adopté les usages, les bons et les mauvais. Les bons sont souvent liés à l’expérience qui est un trésor de savoir faire, les mauvais sont parfois une forme d’asservissement et de fatalisme. Une crise de trop, un plan de licenciement, l’envie de faire mieux pousse alors notre quinquas vers l’option ‘devenir consultant’. Celui qui parvient à réussir sa mue devient redoutable : il a le bagage et l’état d’esprit de celui qui écoute et conseille.
Etre ou devenir consultant ? Peu importe. Dans ce paysage mondialisé les meilleurs seront des exemples et permettront à une génération « d’entrepreneurs salariés » d’éclore.