Qu’est ce qui fait un bon produit ?
Facile me direz vous… Il faut qu’il ait quelque chose que les autres n’aient pas. Oui, mais pas que…
Je passe sur la satisfaction des besoins (même si nous y reviendrons plus tard, notamment sur la notion de besoin). Mais ce qu’on observe depuis quelques années maintenant, c’est qu’il faut au moins trois conditions
1/viser le “Triple WOW”
On entend souvent parler de WOW effet pour décrire l’enthousiasme à la simple découverte / usage d’un produit / service. Ce n’est pas surprenant dans un monde où la plupart des besoins sont satisfaits (ceux de base au moins), et où les relations sociales sont devenues plus troubles et affectives (voir “Notre temps liquide” de Bauman).
Avoir un effet WOW est la condition requise à émerger. Suffit elle à être appropriée dans la durée. Non, à priori… Mieux vaut viser le triple (trois a toujours été un bon chiffre en terme de persuasion). Comme pour l’iPod ou Gmail.
En effet, Paul Graham disait que l’iPod n’avait pas toutes les qualités, mais qu’il excellait dans 3 choses : tenir dans une poche, avoir toute sa bibliothèque sur soi, se synchroniser de manière fluide et évidente avec son ordinateur.
Le dernier né des star SAAS, Slack, a construit son succès sur ces priorités : joindre facilement des pièces jointes (en synchronisation parfaite avec Dropbox)
Si à chaque fois, vous sortez quelque chose, il y a cet effet WOW, cela fidélise car cela rend addict, ce qui nous amène à la deuxième condition.
2/ Créer de l’addiction
Le défi pour tout entrepreneur de start up est de faire adopter des nouveaux produits, qui sont souvent plus intrusifs, car il cherche à s’inscrire dans votre vie de tous les jours avec une concurrence importante.
L’effet d’adoption est donc crucial.
Cela ne peut se faire que si l’on atteint un effet Prométhée, un effet Lupa…
L‘effet Prométhée, on peut l’identifier comme le surplus de puissance, c’est le côté “empowerment”. C’est le cas du moteur Google qui nous donne le pouvoir de tous les bibliothécaires de la terre (ou presque). D’Uber pour la facilitation du transport ou de Dropbox pour le stockage de nos données, qu’on peut trouver partout et tout le temps…
effet Lupa : “c’est le côté nourrisseur” > L’Oréal et la beauté, Nivea et l’hydratation, Coca et RedBull pour l’énergie… La prime au premier est indéniable.
L’effet “Lupa” (du nom de la louve de Romulus et Remus), c’est le côté nourricier sur une thématique. Par exemple, Nivea pour l’hydratation, Coca et RedBull pour l’énergie, My Little Paris pour la certitude de rester parisienne (et hype). On se passe moins facilement de quelque chose qui nourrit un besoin / un aspect fondamental de son identité (et qui est réalisé parfaitement).
3/ Créer un AHA moment
Le Aha moment est plus dur car il suppose la participation du client et son enrôlement. Il repose sur une prise de conscience, celle de sa progression personnelle, pas que fonctionnelle. En résumé, comment je deviens meilleur grâce à …
On peut avoir des dimensions philosophiques (mieux comprendre qui je suis, comment le monde fonctionne, quelle attitude adopter…), des dimensions sociales (comment être avec les autres, comment aller à la rencontre des autres, faire fructifier les relations avec les autres…).
Il ne faut jamais oublier cette dimension d’épiphanie. Dans notre époque, la satisfaction intègre le développement humain…