Depuis quelques semaines, ma boîte mails est inondée de messages concernant la Saint-Valentin : « Besoin d’inspiration pour gâter votre moitié ? », « Grand Jeu Saint-Valentin. Et si on vous offrait un dîner en amoureux ? », « C’est le moment ou jamais de choisir votre tenue pour la fête des amoureux. », etc. En balade, comme à la télévision, le 14 février fait grandement parler de lui !
Mais nous ne sommes pas là pour parler de mes « amours » mais plutôt pour parler d’une relation « amoureuse » imagée du domaine professionnel. D’un côté, nous avons le candidat intrépide et curieux, et de l’autre, ce charmeur et clinquant site carrières. Afin de vous conter cette histoire, nous nous baserons sur les derniers chiffres de l’étude menée par PotentialPark et présentée jeudi dernier – OTaC2016.
Les candidats : des polygames en termes de canaux de communication
Cette étude menée auprès de plus de 4000 étudiants et jeunes diplômés en France, révèle une certaine aptitude à la communication multicanale de la part des candidats. En effet, 97% d’entre eux sont sur le réseau social Facebook, suivi de près par Youtube (84%), puis Snapchat (61%), Instagram (46%) et Twitter (33%).
Les employeurs : un discours romantique… mais une posture à revoir
Du côté employeur, on essaye de séduire les candidats via ces mêmes biais. 65% d’entre eux sont sur Facebook et 67% sur Youtube – jusqu’à là, tout va bien. Par contre, ils ne sont que 1% à utiliser Snapchat (contre 61% des candidats), 19% sur Instagram (contre 46%). Pour ce qui est du réseau social au petit oiseau bleu, ils l’utilisent bien plus que les candidats (53% contre 33%) – mais il ne faut pas oublier que Twitter est un mal aimé en France ;)
On observe donc un manque d’équilibre sur certains réseaux, accompagné d’une montée en puissance de Snapchat et Instagram – très utilisés par la Génération Z en particulier.
À noter que nous faisons partie des générations accros à notre mobile. Élément à ne pas négliger étant donné que plus de la moitié des candidats ont déjà visité un site carrières via leur téléphone, et 11% ont déjà postulé à une offre.
Quand les candidats se renseignent avant leur rendez-vous (galant) avec l’employeur
Avant un premier rencart professionnel, les candidats mènent leur enquête afin de faire bonne impression. 41% optent pour les réseaux professionnels tels que LinkedIn ou Viadeo pour en savoir davantage sur l’entreprise. 9% s’aventurent sur le terrain des plateformes d’évaluations comme Glassdoor ou bien encore meilleures-entreprises.com. À prendre en compte que 63% iraient bien sur ce genre de sites… mais qu’ils n’en connaissent pas l’existence ! Une mine à creuser à ce niveau, si vous avez de quoi faire rayonner votre marque via ces sites.
Lors de ces diverses recherches, les candidats souhaitent trouver des informations condensées et ce, de manière rapide. Ils ont également un besoin de se projeter dans l’entreprise (photos / vidéos des bureaux, des équipes, etc.) mais aussi au travers de leur métier (vidéos / simulation de leur évolution de carrière, etc.). En d’autres termes, ils ont besoin d’être rassurés face à l’instabilité du marché qu’ils subissent de plein fouet.
Le site carrières : le grand Amour des candidats ?
Pour 81% des candidats, c’est l’endroit idéal pour se renseigner sur l’entreprise. Trouver une offre d’emploi ? Pour 55% d’entre eux, c’est la première chose qu’ils recherchent sur le site. On peut donc parler de « grand Amour ». Par contre, un amour fusionnel des plus éphémères si on en croit les deux chiffres alarmants ci-dessous :
> 53% des candidats abandonneraient leur candidature en cours (souvent lié à un processus en ligne trop long / complexe) – sans parler des 73% d’individus frustrés pour cause de non-réponse ou bien encore d’un délai trop long de réponse suite à leur candidature.
> 37% ne postuleraient pas suite à leur visite sur le site carrières (une hausse de 9% par rapport à l’année dernière !) – soit votre site carrière fait plus fuir qu’autre chose, soit il n’est pas adapté en termes d’ergonomie à votre cible…
Le digital : une véritable flèche de cupidon ?
Le recrutement sur la sphère digitale est un sujet à la mode depuis quelques années déjà. On recrute sur Facebook, Twitter, LinkedIn, Viadeo, etc. Ce tremplin, si je puis dire, devrait permettre plus de transparence, d’authenticité, de spontanéité, etc. Malheureusement, selon l’étude, le côté « déshumanisant » se ferait un peu trop entendre. On peut interpréter ce constat par un manque de prise de parole de la part des collaborateurs, d’un manque de rencontre / interaction « IRL » (bien que j’ai du mal à croire que certaines entreprises omettent l’entretien physique), etc. Ce qui nous rappelle encore une fois que, malgré les attentes des futures générations, le contact humain demeure primordial.
L’offre d’emploi : le défaut qui fera toute la différence
Contrairement à ce qu’on pense, le candidat ne recherche pas l’entreprise parfaite (ou presque) – même si un grand nombre d’entreprises cherchent à l’être. Ils sont tout à fait conscients que chaque organisation possède ses petits défauts car elles sont portées par des hommes. Seulement voilà, à force de parler « refonte de site carrières », « création d’un serious game », « événement de recrutement national », etc. On en oublie les bases. En effet, les candidats se plaignent d’une certaine négligence de la part des employeurs par rapport aux offres d’emploi. Trop longues, pas attractives, trop « format liste de courses », des fautes d’orthographe, et j’en passe. Pourtant c’est un élément fatidique, un CTA à la candidature – qui, au passage, demande peu d’investissements financiers contrairement à la refonte d’un site carrières par exemple. Il est bien d’attirer les candidats, mais encore faut-il un minimum les retenir…
Conclusion | Le Grand Amour existe (c’est mon côté « bisounours » qui parle). Seulement, dans certain cas, il peut s’avérer des plus fusionnels comme éphémères. Entre le site carrières et les candidats, le coup de foudre peut être imminent mais peut s’évaporer en un rien de temps comme nous avons pu le voir. L’objectif maintenant est d’éviter que notre candidat s’enfuie les jambes à son coup en voyant votre site ou qu’il vous rejette pour cause de processus de candidature – par exemple. Chaque candidat est différent, je vous l’accorde. Néanmoins, certains points semblent découler de bon sens, et une similitude en matière d’attentes et de demandes se fait ressentir…
À vous d’écouter le doux chant romantique des candidats en mal d’amour professionnel ;)
NB : Merci encore à toute l’équipe PotentialPark pour la qualité de leurs travaux et échanges, c’est toujours un plaisir !
Auteur : Anne Pestel
Source des images : Jane Berkin & Serge Gainsbourg – image 1 image 2 image 3