Gagner du temps: L’énigme inspirante du Slow Business

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Gagner du temps: L’énigme inspirante du Slow Business

Nous tenions à commencer cet article, en remerciant Pierre Moniz-Barreto qui a écrit un livre très inspirant “Slow Business : ralentir au travail et en finir avec le temps toxique“. Retrouvez ci-dessous ses principaux conseils.

Qui suis-je et comment je sais gagner du temps ?

Je suis un jeune businessman américain et je sais gagner du temps.

J’ai fondé en 1999 37Signals, une entreprise du secteur high-tech basée désormais renommée Basecamp.

J’ai intégré à 32 ans la TR35 du magasine Technology Review du MIT. Il s’agit d’une liste de techno-experts et scientifiques ayant moins de 35 ans et dont le travail est jugé comme impactant et participant au changement de notre monde.

Mais surtout, j’ai réalisé tout cela en travaillant entre 10 et 40 heures par semaine.

Qui suis-je ?

Vous ne voyez pas ? On veut bien vous accorder un dernier indice…

Le Slow Business ou comment gagner du temps ?

Mouvement mondial contre le fonctionnement speedé et la logique court-termiste des entreprises contemporaines. Dénonçant l’hégémonie du temps quantitatif, le Slow Business [1] promeut, non pas comme substitut total mais comme complément indispensable, le temps qualitatif tout autant facteur d’efficacité.

Le mouvement regroupe : le Slow Food incarné par l’Italien Carlo Petrini, la Slow Life avec l’Anglais Carl Honoré, le Slow Management en Hollande, etc.

Ce mouvement connaît un succès croissant depuis son apparition au début des années 2000.

Il s’agit, bien sûr, de Jason Fried, un slow leader convaincu qui nous livre ses recommandations dans ReWork. Comment gagner du temps, facilement et sans aller à l’encontre de ses principes.

Le rapport énergie-temps

Jason Fried se démarque aussi bien de la doxa du « pour être plus efficace, soyez plus rapide » que de son antithèse « pour être plus efficace, prenez votre temps ». Il développe une réflexion plus pragmatique : pour être plus efficace, optimisez le rapport énergie-temps que vous mettez dans une action.

L’astuce ? Comprendre la grande valeur de ces deux ressources et les allouer sans gâchis : « Trouvez de préférence une solution de judoka, c’est- à-dire une solution qui comporte un maximum d’efficacité pour un minimum d’effort. »

Pas de victoire trop rapide ni de perfectionnisme excessif : « Good enough is fine ».

Trois recommandations concrètes contre le temps toxique

1- Stop aux interruptions

Ménagez-vous de longues plages de solitude car la concentration favorise la créativité. Un mot d’ordre : fuyez la « réunionite » improductive comme la peste !

2- Stop à l’excès de travail

« Travailler plus ne signifie pas être plus dévoué ou plus productif. Travailler plus veut seulement dire…travailler plus ! Les bourreaux de travail finissent par causer plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. »

Chez Basecamp, pas de workaholic, les collaborateurs n’ont pas d’horaires et sont encouragés à pratiquer de nombreuses activités extraprofessionnelles : ils se ré-impliquent ensuite dans leur tâche plus vite et de façon renouvelée.

3- Stop à l’urgence

Les vraies urgences sont rares. Pourtant les mails se finissent toujours par « asap » ou « pour hier » et les commentaires entre collègues dans les couloirs par « bon j’y vais, je suis en retard». Or, ces attitudes minent finalement la productivité.

[1] Pierre Moniz-Barreto y a consacré un ouvrage de 208 pages, en 2015 : “Slow Business : ralentir au travail et en finir avec le temps toxique” aux Éditions Eyrolles.