* Titre inspiré du proverbe : « La vengeance est un plat qui se mange froid ».
La semaine dernière, ce fut un “samedi découverte” pour moi. Balade dans le 19e arrondissement de Paris, découverte des Buttes Chaumont & Bergeyre, ainsi que le Canal de l’Ourcq, puis mon premier MK2 ! Au programme de cet instant cinématographique : The Revenant. LE film du moment décomptant pas moins de 1,4 million de spectateurs dès sa première semaine en salles, 3 statuettes aux Oscars, et sans oublier l’intervention du beau Leonardo Dicaprio.
Quel est le lien avec notre thématique de Marque Employeur ? Je vais y venir.
Cette belle et périlleuse aventure au fin fond de l’Amérique sauvage, portée par un sentiment de réelle vengeance, me fait étrangement penser à l’expérience actuelle des candidats. Bien entendu, il n’est pas question de mise en scène aussi brutale que celle du film, mais bien de ce sentiment d’obstacle et malheureusement (parfois) d’injustice.
Selon une étude menée par CareerBuilder, 34% des chercheurs d’emploi affirment que leur expérience-candidat affecte (de manière positive comme négative) leur décision de rejoindre l’entreprise. Cette fameuse et fatidique expérience-candidat dont je vous parle déjà depuis des années maintenant et qui se veut déterminante pour la survie de votre entreprise et l’entretien de sa Marque Employeur étincelante. Un sujet qui se veut toujours aussi « touchy » et dont les études ont du mal à être optimistes…
A noter : cet article ne relatera pas le nombre de coups tordus des candidats à l’égard des employeurs – cela pourrait en inspirer plus d’un et je ne souhaite pas faire de la mauvaise pub (fondée ou non) à l’égard de certaines entreprises. Je souhaiterais tout simplement souligner le fait que nous vivons dans une société bercée par la transparence et la spontanéité. Ces deux éléments sont bien évidement liés aux nouvelles mentalités et à la sphère digitale qui propose de s’exprimer et de diffuser des informations / supports accessible en temps réel et à la portée de tous. Exemple : critiques sur un forum, mauvaises notations sur des sites spécialisés, vidéos de mauvaises pratiques lors d’un entretien en vidéo cachée rediffusées sur Youtube, attaques écrites sur la timeline Facebook d’une entreprise, etc.
Même si chaque expérience est vécue de manière différente, il serait intéressant de s’interroger sur les diverses raisons qui pourraient pousser les candidats à « haire » autant les entreprises et à leur déclarer la guerre. Une bataille qui au passage peut gravement nuire à leur employabilité…
Je vous propose donc de découvrir un bref aperçu des causes principales de mécontentement des candidats en nous appuyant sur diverses études et retours sur expériences :
Des offres d’emploi égoïstes
Une grande majorité des offres d’emploi se concentrent uniquement sur les besoins de l’employeur. Mais d’un angle « consommateur d’emploi », il s’agit de ne pas négliger l’apport que peut avoir l’entreprise pour les candidats et de fait, packager votre offre. Sur les produits que vous achetez, vous avez pour habitude de trouver des indications telles que « sentiment de bien-être », « bienfait pour votre corps », etc. Ce même type d’informations (évolution de carrière, équilibre de vie, rémunération, etc.) doit figurer sur vos offres afin d’attirer et de donner envie au candidat de vous rejoindre. Selon des recherches menées et relatées dans The Wall Street Journal, plus l’offre est axée « candidats », plus le nombre de candidatures augmente – et ce, de manière plus qualitative.
De belles candidatures sans réponses
Saviez-vous que plus de 80% des candidats n’obtiennent jamais de réponse à leur candidature ? On pourrait penser que leur côté zappeur ferait qu’ils oublient et passent à autre chose, malheureusement ce n’est pas le cas. En effet, il y a à la fois un impact sur la recommandation de l’entreprise en termes d’employeur potentiel mais aussi sur ses produits / services. Autant vous dire que vous n’allez pas vous faire d’amis au sein du service Commercial & Marketing… Il demeure primordial de répondre un minimum au candidat, ne serait-ce que par correction et politesse. Bien entendu, une réponse personnalisée serait l’idéal quand cela est plausible, sinon optez pour une réponse automatique – cela demeure toujours mieux que rien.
Un processus semé d’embûches et… sans fin
Quand vous êtes à la recherche du candidat le plus talentueux du monde, vous devez être conscient que vous n’êtes pas seul dans cette quête. De nos jours, la « crème du marché » se voit sur-solliciter – en d’autres termes, elle a le pouvoir (et l’exclusivité) de refuser de s’intégrer dans votre processus de recrutement si ce dernier s’avère d’une longueur phénoménale. Il convient également de noter que cette longueur peut ternir l’image de votre entreprise en la qualifiant de « lente », « obsolète », « peu dynamique », et j’en passe. Bonne nouvelle pour votre Marque Employeur, n’est-ce pas ? Vous me direz sûrement que chaque étape est primordiale, mais mettez-vous dans la peau d’un candidat et optimisez votre processus en évitant les surplus ou bien encore, informez dès le départ l’ensemble des étapes à parcourir. Au moins, cela donnera de la visibilité au candidat sans lui donner l’impression de marcher dans le noir total et de perdre son temps. Et dernier point qui me paraît essentiel de souligner, n’oubliez pas de respecter votre discours du type « nous nous engageons à fournir une réponse d’ici 2 semaines ». Même si les candidats postulent par monts et par vaux, ils ne sont pas séniles et se souviennent de ce genre de détails et sans retours de votre part, votre crédibilité peut faillir.
Conclusion | L’expérience-candidat est un élément ayant un large impact sur votre Marque Employeur, votre capacité à attirer et retenir les étoiles du marché – entre autres. Vous avez sûrement de bonnes raisons pour mener ce « parcours » comme vous le faites, mais êtes-vous sûrs qu’il corresponde aux besoins / attentes des candidats (et qu’il n’entrave pas votre image par la suite) ? Les méthodologies d’appréhension et de recrutement ont évolué, ainsi que les candidats – votre entreprise se doit de faire de même. Ce n’est pas parce que vos procédés fonctionnaient à merveille il y a 5 ans qu’ils sont toujours de bonne actualité. L’idéal est de trouver l’équilibre entre les besoins de votre entreprise et ceux des candidats. Une adaptation récurrente qui vous permettra de répondre sur le long terme aux besoins des partis prenants, d’optimiser la qualité de vos embauches et de redorer votre Marque Employeur – sans oublier de vous éviter de la mauvaise pub !
Bien entendu, cet aspect de vengeance immédiate peut transparaitre au niveau de vos employés (actuels comme anciens), ce qui fera l’objet d’un autre article – mais voici un bel aperçu des plus catastrophiques !
Auteur : Anne Pestel