Le salaire : Tu gagnes combien par mois ?
Les crispations des employés dans une entreprise peuvent notamment se fixer sur le salaire. Les uns estiment n’être pas assez payés au regard de ce qu’ils pensent savoir du salaire des autres… Pour éviter toute forme d’amertume, le PDG de Buffer, une start-up anglaise, a pris le problème à l’envers : il a révélé le salaire de tout le monde.
Le salaire : un Google doc consultable par le monde entier
La personne à l’initiative d’une telle démarche ? Joël Gascoigne, un PDG de 28 ans au revenu plus que confortable : 198 000€ par an.
L’idée lui est venue il y a 3 ans : pourquoi ne pas révéler au monde entier combien je gagne et combien mes salariés touchent par mois ? Même s’il a rencontré quelques réticences au sein de ses équipes, il leur a expliqué ses motivations et a lancé son google doc, consultable par tous. (c’est par ici => les salaires chez Buffer)
La Terre entière peut donc savoir combien gagne chaque salarié de Buffer. Et si vous souhaitez postuler dans cette entreprise, vous pouvez d’ores et déjà connaître votre futur salaire grâce à ce petit outil
Ce qui est intéressant dans cette démarche, c’est qu’au delà de vouloir s’adonner à la transparence « pour la transparence », elle vise une politique salariale juste et honnête. Ainsi, les salaires sont détaillés critères par critères et calculés selon un algorithme qui prend en compte :
- le coût de la vie dans la ville où réside chaque collaborateur
- le niveau de l’employé “débutant”, “intermédiaire”, “avancé” ou “master” (ce dernier gagne un tiers de plus sur son salaire de base sur les autres)
- 3000 $ par an pour chaque enfant ou conjoint qui ne travaille pas
Chaque salaire est augmenté de 5% par an. A cela s’ajoute l’option suivante : soit vous achetez des actions Buffer, soit vous recevez une prime de 10 000 $.
Les revenus des salariés sont donc tout à fait cohérents et ne suscitent pas de jalousie. Joël Gascoigne explique même que ses équipes n’ont pas de tabou sur ce sujet et en parlent donc très ouvertement entre eux. Ils demandent d’ailleurs moins d’augmentation grâce à cette transparence.
Selon le PDG, cette pratique n’a donc eu que des effets positifs.
En rendant public les salaires, Buffer s’inscrit dans le « business social ». Cette démarche n’a rien d’exceptionnelle en Norvège, où tous les salaires sont consultables en ligne. En France, en revanche, elle paraît extra-ordinaire. Nous sommes à des années lumière de pratiquer cette tendance pour le moment. A tort ou à raison ? On vous laisse décider 😉