Les cadres sont-ils ” freelancisables ” ?
On lit beaucoup, sur ce blog et sur d’autres, que les emplois tendent à se flexibiliser, que les entreprises tendent à confier des missions à des indépendants plutôt qu’à recruter des salariés.
Si ces affirmations sont plutôt vraies dans certains secteurs d’activités et pour certaines fonctions dans l’entreprise (support, communication, services ponctuels), on a du mal à l’imaginer dans d’autres secteurs et pour certaines fonctions de l’entreprise. Pourtant, on a même vu des exemples de patrons prenant de la distance (1) physique avec leur entreprise et leurs équipes, et continuant pourtant à gérer leurs affaires, à distance. C’est donc que cela peut être possible pour des cadres ! D’ailleurs, de nombreuses multinationales emploient des cadres qui ont la responsabilité d’équipes disséminées dans plusieurs pays dans le monde, et qui sont donc géographiquement éloignés de celles-ci. Mais il s’agit encore de cadres salariés.
Pour l’instant, l’exemple du cadre freelance est plutôt à chercher du côté des missions courtes ou moyennes, qui requièrent des compétences particulières, un savoir-faire précis, et peut-être un profil différent de ceux présents dans l’entreprise. Il peut s’agir par exemple de la gestion d’un incubateur corporate, de coaching et de formations d’équipes à qui il faut inculquer une culture un peu différente de celle de l’employeur ou de missions en étroite relation avec des acteurs que l’entreprise n’a pas l’habitude de côtoyer. Il peut aussi évidemment s’agir de situations particulières, comme la période qui suit une fusion entre deux entreprises, une reprise d’activité par de nouveaux actionnaires ou encore une période de difficultés économiques. Ces managers de transition sont là pour restructurer, donc temporairement. Demain, on peut imaginer que des cadres indépendants puissent rester plus longtemps dans l’entreprise, et pas uniquement dans des situations difficiles ou spéciales. On peut aussi imaginer que ces cadres se partagent entre plusieurs entreprises, comme un travailleur indépendant le fait aujourd’hui.