Votre futur recruteur sera-t-il un robot ?
Automobile, travail ménager (1) ou encore sécurité : les entreprises font de plus en plus appel aux robots pour réaliser des tâches précédemment réalisées par les humains. Et contrairement à une croyance commune, les professions intellectuelles sont elles aussi menacées (2) !
Alors, jusqu’où peuvent aller les robots ? De recrutés, pourraient-ils passer à recruteurs ? Sont-ils réellement capables d’exécuter des tâches basées sur l’interaction humaine, requérant une subtilité et des facultés d’interprétation propres aux humains ?
Pour la plupart des recruteurs, l’automatisation totale des processus de recherche et sélection des candidats est chimérique et peu souhaitable : les robots n’auraient pas la subtilité des humains (3) ou encore la capacité de susciter des échanges complexes et d’en interpréter les résultats en termes de qualités humaines ou de motivation. Par ailleurs, l’automatisation rendraient les processus de recrutement trop exposés à la manipulation.
Pour certains experts en la matière, la robotique représente pourtant l’avenir du recrutement, car les robots seraient tout simplement de meilleurs recruteurs que les humains ! C’est l’avis d’une étude publiée en 2013 (dans la revue scientifique Journal of Applied Psychology et reprise par Harvard Business Review) : après avoir analysé les résultats de recrues choisies par un humain et ceux de recrues sélectionnées par un algorithme, il est apparu que ces dernières étaient plus performantes (les critères d’évaluation utilisés étaient les suivants : promotions, notes reçues de la part des supérieurs et capacités d’apprentissage constatées).
Si cette étude n’est pas suffisamment poussée pour poser un diagnostic définitif sur la question (seulement 17 dossiers ont été étudiés), elle a cependant le mérite de souligner les faiblesses du recrutement humain et d’ainsi expliquer l’intérêt de l’automatisation dans le processus de sélection. En effet, selon cette étude, un robot sélectionnera souvent un meilleur candidat qu’un humain, car il est bien plus performant pour analyser et prendre une décision sur la base de l’ensemble des données récoltées lors du processus. La raison ? Les humains seraient trop partiaux et leurs choix influencés par des éléments non pertinents.
Certains spécialistes de la robotique vont plus loin et assurent que les robots seraient aussi plus performants que les humains pour mener des entretiens. C’est le pari de Rajiv Khosla, le créateur de Matilda, un robot qui peut capter et interpréter les émotions de ses interlocuteurs.
Alors, en attendant que le débat soit clos, pourquoi ne pas combiner les efforts des humains et des robots ? C’est le choix fait par la plupart des grandes entreprises, qui utilisent dorénavant un robot ATS (Applicant Tracking System) pour effectuer une présélection de CV, avant de passer la main aux humains !