Le trading à haute fréquence, acte 1 de l’automatisation sans limites
Lorsqu’on pense robotisation et automatisation, on pense souvent aux ouvriers des chaines de production, susceptibles de perdre leur travail. Mais le phénomène peut aussi toucher l’autre extrémité de l’échelle sociale et notamment les traders.
Saviez-vous qu’il existe, sous l’Océan Atlantique, mais aussi à travers les Etats-Unis, des câbles de fibre optique dédiés uniquement aux opérateurs des marchés financiers ? Et que ces câbles ont été conçus et installés de manière à optimiser incroyablement les vitesses de transfert des données ? Croyez-le ou non, celles-ci approchent la vitesse de la lumière ! Ce faisant, les clients des sociétés ayant pensé et installé ces câbles gagnent de précieuses millisecondes dans leurs transactions. Ces clients, ce sont les banques et autres fonds d’investissement qui opèrent sur les marchés financiers à haute fréquence et qui exécutent plusieurs milliers d’ordres d’achat et de vente de titres chaque jour. Il existe même une liaison micro-ondes entre Chicago et New York, avec des dizaines de tours installées le long du parcours, qui s’envoient les informations dans les airs à une vitesse inégalée.
Le fait est que la majorité des transactions ayant lieu sur les marchés financiers aujourd’hui fait partie de ce que l’on appelle le trading à haute fréquence. Autrement dit, ces transactions sont le fait d’intermédiaires (ces fameux « fonds de Trading Haute Fréquence) qui parviennent à acheter des (millions de) titres et à les revendre avec une plus-value, le tout en moins d’une seconde. Evidemment, avec de tels délais, rien n’est fait manuellement : tout est automatisé. L’image du trader des années 80 en prend un coup : ici, c’est plutôt un geek des maths qui est chargé de programmer et surveiller les machines !
Les ordres de vente et d’achat étant à présent passés automatiquement et en masse, on peut se demander quel est l’avenir des traders et des banquiers en général, surtout à une époque qui voit les banques licencier à tout va, aussi bien dans la gestion de fortune que dans les activités de trading ou encore la réception du public dans les agences, qui sont en train de fermer les unes après les autres…