Devenir freelance, un choix ou une obligation ?
Le taux de chômage diminuant, se stabilisant ou grandissant est un sujet de prédilection dans les médias. En France, ce sont 25% des moins de 25 ans qui sont sans emploi, et toutes les catégories sont concernées. On reproche aux non-qualifiés de ne pas avoir fait assez d’études, on n’embauche pas ceux qui cumulent les masters parce qu’ils demanderaient un trop grand salaire… Face à un avenir bancal, tout du moins incertain, la freelance est une option envisagée, et adoptée, par un nombre grandissant de personnes. Cependant, comment déterminer si le freelancer a effectué ce choix de manière délibérée, un peu contrainte, ou fortement obligatoire ?
Pour ceux qui se lancent avec assurance dans l’indépendance, il apparaît qu’« on a cessé de percevoir le CDI comme l’unique option envisageable » explique Caroline Castets pour lenouveleconomiste.fr. En outre, même au sein de l’entreprise, avoir obtenu un CDI n’aurait pas forcément empêché l’employé de nourrir certaines inquiétudes. En effet, dans un contexte économique de crise, « les gens ont pris conscience que [le] caractère sclérosant [du CDI] pouvait se retourner contre eux » selon Christophe Bouruet.
Par ailleurs, quand on est au chômage, le statut de freelance est une option potentiellement intéressante, car les allocations chômage sont maintenues pour les personnes demandeuses d’emploi. Cette mesure permet aux chômeurs en difficulté de recherche d’avoir recours à leurs propres ressources pour s’inscrire dans une dynamique professionnelle. Cependant, il ne s’agit pas de profiter du système puisqu’une fois l’activité de freelance démarrée, les allocations chômage sont calculées en fonction des recettes encaissées et déclarées par le freelancer à Pôle Emploi.
Enfin, la freelance peut prendre des allures de salariat déguisé quand il s’agit d’auto- entrepreneuriat. Cette catégorie juridique est d’une telle hétérogénéité que certaines des nouvelles entreprises de l’économie collaborative en tirent leur épingle du jeu. En conditionnant l’accès à leur plateforme et à leur formation à l’obtention du statut d’auto-entrepreneuriat, une forme de dépendance peut se créer de la part des freelancers envers l’entreprise…
Or c’est bien la liberté que cherchent les freelancers en décidant de s’aventurer hors des sentiers battus.