Le leadership du futur proche

Le leadership du futur proche

Le leadership du futur proche

Avec l’évolution des technologies, les dirigeants de demain vont devoir développer de nouvelles compétences. L’environnement socio-économique est déjà en pleine mutation mais leur métier ne changera pas fondamentalement…

Analyse d’un expert en management

Dans une interview accordée à ParisTech Review, Bernard Ramanantso, spécialiste du management supérieur livre quelques pistes de réflexions pour l’horizon 2030.

L’entreprise et le milieu dans lequel elle évoluera sera plus complexe et le manager du futur devra faire preuve d’une capacité d’adaptation et d’anticipation d’autant plus grande. Il dirigera des employés issus de cultures et de milieux très divers. Son rôle d’administrateur et de leader ne devrait pas changer radicalement, à moins qu’il y ait un bouleversement profond des règles économiques.

La globalisation des marchés liée à la mondialisation n’annihilera pas pour autant les habitudes locales de consommation. Cependant le leader du futur devra composer avec une incertitude de plus en plus croissante en matière d’évolution.

Montée en puissance du big data

L’explosion des données numériques vont obliger les managers à trouver de nouvelles manières d’analyser leurs marchés et de gérer leur personnel. Mais le leadership restera plus une affaire de charisme et de sens du pouvoir que de spécialisation et d’adaptation au big data et aux évolutions techniques. Plus qu’un technicien érudit, le patron de demain devra être avant tout un mobilisateur et un facilitateur d’échanges. Rien de bien nouveau en perspective puisque ce sont des qualités dont il doit déjà faire preuve aujourd’hui.

L’entreprise sera composée d’une tête pensante entourée d’un petit nombre de collaborateurs spécialisés assistés d’intérimaires. Elle fera appel à des sous-traitants, ce qui pourrait révolutionner l’organisation socio-professionnelle avec le risque d’une disparition progressive du salariat.

Nouveaux challenges de la formation managériale

Les cours de management devront mettre l’accent sur le développement des facultés analytiques et déductives des futurs dirigeants. Le professeur n’est pas prêt d’être supplanté par l’ordinateur face à la complexité du domaine. Les coûts risquent donc d’augmenter considérablement en matière de formation managériale. Ils devront intégrer en profondeur la dimension pluriculturelle. L’enjeu principal sera d’enseigner l’articulation entre la technique à court terme et une vision de plus long terme. Si l’entreprise d’aujourd’hui a besoin de responsables opérationnels immédiatement, celle de demain devra recruter des visionnaires capables de créer et d’anticiper les tendances et l’accès aux postes à responsabilité risque de devenir de plus en plus élitiste.