J'écris ceci encore sous le choc de cette affreuse nouvelle : un Québécois a ouvert le feu et tué plusieurs personnes dans une mosquée.
Comme humain, on se sent impuissant, on se demande quoi faire... De mon côté, il fallait que j'écrive quelque chose pour essayer d'aider un peu. Alors voici un billet sur l'emploi des immigrants au Québec en espérant que ça aidera un petit peu quelqu'un quelque part...
Le paradoxe québécois
C'est un paradoxe : les Québécois sont en général très ouverts à la différence, et très curieux et sociables lorsqu'ils voyagent ou rencontrent des immigrants, mais ils ne sont pas prêts à les embaucher..., ce phénomène beaucoup plus présent au Québec qu'ailleurs au Canada. Or, la meilleure façon de s'intégrer à une société, c'est l'emploi.
Pour réduire cet écart, voici quelques craintes ou freins mentionnés par les employeurs, et les moyens de tourner ces freins en avantages.
L'immigrant manque d'expérience québécoise / il ne parle pas bien le français (ou l'anglais)
C'est vrai pour certains, mais on exagère aussi un peu : pourquoi indiquer "bilingue écrit" pour quelques courriels par mois ? Sans s'en rendre compte, on est parfois beaucoup plus sévère avec le candidat immigrant qu'avec son équivalent "de souche". Les immigrants sont en moyenne plus formés que les Québécois et on peut tester ces connaissances lors de l'embauche ou durant les premiers jours de l'emploi. Et une personne très motivée par la promesse d'un emploi valable peut se former en quelques semaines avec les outils adéquats.
Il est surqualifié
Beaucoup d'immigrants le sont. Les 55 ans et plus, les personnes surqualifiées et les immigrants ont plus de difficulté à se trouver un emploi. Être surqualifié ET immigrant crée une double motivation à se montrer plus loyal et engagé que la moyenne, enlevant les effets négatifs possibles pour l'employeur. Plusieurs employeurs m'ont dit que les "surqualifiés" en font plus dès qu'ils en ont l'occasion. Et des études françaises ont démontré que les immigrants ont moins d'absentéisme et sont plus performants que la moyenne.
Et les accommodements religieux (dé)raisonnables ?
C'est un mythe, les premiers demandeurs étant de très loin les... Québécois de souche, souvent pour des questions de handicap. La religion représente seulement 0.7% des plaintes reçues à la Commission des droits de la personne, et l'employeur a 34 fois plus de chance d'être l'objet d'un autre type de plainte! La crainte d'une plainte peut être un symptôme d'un manque de confiance du gestionnaire ou un besoin de clarifier les règles. On en profite pour éclaircir le tout et former les gestionnaires.
La meilleure raison
Et la meilleure raison pour favoriser l'embauche de gens différents, entre autres les immigrants, c'est qu'elle est un formidable levier pour la pérennité et la rentabilité de l'entreprise. Accroître la diversité a un impact direct et mesurable : il augmente le chiffre d'affaires, de 5 à 15% selon une étude récente.
Pour aller plus loin
Comme humain, on se sent impuissant, on se demande quoi faire... De mon côté, il fallait que j'écrive quelque chose pour essayer d'aider un peu. Alors voici un billet sur l'emploi des immigrants au Québec en espérant que ça aidera un petit peu quelqu'un quelque part...
Le paradoxe québécois
C'est un paradoxe : les Québécois sont en général très ouverts à la différence, et très curieux et sociables lorsqu'ils voyagent ou rencontrent des immigrants, mais ils ne sont pas prêts à les embaucher..., ce phénomène beaucoup plus présent au Québec qu'ailleurs au Canada. Or, la meilleure façon de s'intégrer à une société, c'est l'emploi.
Pour réduire cet écart, voici quelques craintes ou freins mentionnés par les employeurs, et les moyens de tourner ces freins en avantages.
L'immigrant manque d'expérience québécoise / il ne parle pas bien le français (ou l'anglais)
C'est vrai pour certains, mais on exagère aussi un peu : pourquoi indiquer "bilingue écrit" pour quelques courriels par mois ? Sans s'en rendre compte, on est parfois beaucoup plus sévère avec le candidat immigrant qu'avec son équivalent "de souche". Les immigrants sont en moyenne plus formés que les Québécois et on peut tester ces connaissances lors de l'embauche ou durant les premiers jours de l'emploi. Et une personne très motivée par la promesse d'un emploi valable peut se former en quelques semaines avec les outils adéquats.
Il est surqualifié
Beaucoup d'immigrants le sont. Les 55 ans et plus, les personnes surqualifiées et les immigrants ont plus de difficulté à se trouver un emploi. Être surqualifié ET immigrant crée une double motivation à se montrer plus loyal et engagé que la moyenne, enlevant les effets négatifs possibles pour l'employeur. Plusieurs employeurs m'ont dit que les "surqualifiés" en font plus dès qu'ils en ont l'occasion. Et des études françaises ont démontré que les immigrants ont moins d'absentéisme et sont plus performants que la moyenne.
Et les accommodements religieux (dé)raisonnables ?
C'est un mythe, les premiers demandeurs étant de très loin les... Québécois de souche, souvent pour des questions de handicap. La religion représente seulement 0.7% des plaintes reçues à la Commission des droits de la personne, et l'employeur a 34 fois plus de chance d'être l'objet d'un autre type de plainte! La crainte d'une plainte peut être un symptôme d'un manque de confiance du gestionnaire ou un besoin de clarifier les règles. On en profite pour éclaircir le tout et former les gestionnaires.
La meilleure raison
Et la meilleure raison pour favoriser l'embauche de gens différents, entre autres les immigrants, c'est qu'elle est un formidable levier pour la pérennité et la rentabilité de l'entreprise. Accroître la diversité a un impact direct et mesurable : il augmente le chiffre d'affaires, de 5 à 15% selon une étude récente.
Pour aller plus loin
- Immigration, où sont les avantages
- Guide pratique de la diversité en PME
- Ce site d'emploi donne leur chance aux profils atypiques
- La diversité, c'est rentable !