Une journée de travail en 2053
En 2013, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) célébrait ses 40 ans. A cette occasion, elle a commandé une étude se projetant 40 ans plus tard. Plusieurs experts ont alors tenté d’imaginer à quoi ressemblerait une journée de travail en 2053, en couvrant le plus de sujets possibles : rythmes et organisation du travail évidemment, nouveaux outils et connaissances utilisés mais aussi des questions de société comme des sexes ou le vieillissement.
Tout d’abord, au sujet de l’organisation du travail, il en ressort la fin de la hiérarchie que l’on connaît actuellement, et qui est déjà remise en cause pas les nouvelles formes de travail comme le freelance. L’entreprise de 2053 ne serait plus dirigée par une direction et ne connaît plus la « dictature des petits chefs » puisque les niveaux hiérarchiques sont au nombre de 2. La gestion passe davantage par le dialogue social et le partenariat avec les salariés, dont on prendra en compte les avis et sentiment.
Par ailleurs, un chercheur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), évoque la disparition des lieux de travail, qui touchera presque toutes les professions. Les entreprises conserveront certainement leurs locaux, mais ils ne seront occupés que ponctuellement, en alternance avec d’autres espaces comme les espaces de co-working ou encore des espaces publics ou des cafés. Le travailleur sera beaucoup plus libre sur la manière d’organiser son travail et sur les lieux où il préfère l’effectuer.
Concernant les trajectoires professionnelles des individus, une des conséquences de l’augmentation de l’espérance de vie serait de travailler davantage mais sur des périodes plus courtes. De même, le concept de retraite n’existerait plus nécessairement comme une obligation, les individus ayant le choix de poursuivre ou non leurs activités tant qu’ils le souhaitent et que leur santé leur permet. Enfin, l’étude confirme une des idées en vogues actuellement : la trajectoire professionnelle ne sera plus linéaire mais valorisera l’alternance des métiers et même des filières. Certains travailleurs pourront d’ailleurs cumuler plusieurs activités, comme c’est déjà parfois le cas aujourd’hui.
La question technologique est également traitée par les experts. Les robots viendront supprimer la notion de pénibilité en effectuant toutes les tâches manuelles, et même des tâches plus complexes. Anticipation plus alarmante, la technologie serait peut-être au service de la surveillance des salariés. Ainsi, dans un scénario digne de 1984, certains experts de l’ANACT imaginent que des logiciels pourraient surveiller le temps réellement consacré à des activités productives, ou encore que des tests génétiques pourraient venir valider les compétences…