Le lifestyle du travailleur du futur : interview de Olivier, « digital nomad »
Est-ce que le fait d’être un travailleur nomade change beaucoup de choses et quoi ? (niveau pro et perso)
Au niveau pro, quitter un bureau et des horaires fixes impose une organisation assez stricte, et finalement on gagne en productivité. Chaque fois que j’allume mon ordi, je sais que je vais être efficace. Cela a également modifié mon rapport au travail. Mon job n’est plus une contrainte (“il est 7h, le réveil sonne, je dois y aller”) mais une activité qui me permet de mener la vie que j’ai choisie. Cela me permet de travailler avec beaucoup plus de plaisir et d’enthousiasme.
Au niveau personnel, difficile de résumer en quelques lignes tous les bienfaits de vivre dans des pays différents, de choisir sur un coup de tête l’endroit où on pose sa valise, de déterminer son emploi du temps en toute liberté…
Te vois-tu travailler de manière plus sédentaire un jour ? Continueras-tu à être plus ou moins nomade toute ta vie ?
Après avoir constaté au cours des dernières années comme il était facile de mener une vie nomade, je ne vois pas pourquoi j’y renoncerais. La stabilité géographique ou professionnelle n’est donc pas à l’ordre du jour, pas pour tout de suite. En revanche, avec l’âge, je ressens davantage un besoin de sécurité financière – cela se traduit notamment par la recherche de revenus plus réguliers.
Penses-tu que ton mode de vie / de travail va se développer et toucher beaucoup de monde ces prochaines années ?
En écoutant mes amis ‘sédentaires’ se plaindre de leur de vie et rêver de davantage de flexibilité, je me dis que le nomadisme va séduire de plus en plus de travailleurs. La dématérialisation des outils de travail rend la transition extrêmement aisée.
Penses-tu que c’est un mode de travail compatible avec le fait de travailler pour une grande entreprise ?
Il y a dix ans, les seules personnes qu’on voyait travailler en voyageant étaient des blogueurs, amateurs ou professionnels. Aujourd’hui, on croise toutes sortes de profils, et non plus seulement des freelances. Dans les lobbys des hôtels, au bord de la piscine, au comptoir d’un Starbucks ou dans un espace de coworking temporaire, ils sont tout aussi efficaces que s’ils étaient dans le siège de leur boite… le sourire en plus !
Les entreprises doivent s’adapter aux aspirations d’une génération de travailleurs biberonnés à l’Erasmus. A 23 ans, ils ont déjà étudié ou fait des stages dans 5 pays, et ils ont du mal à imaginer que le début de leur carrière signe la fin des voyages.
Où te vois-tu dans 10 ans ?
Dans un bureau, au 28ème étage d’une tour à La Défense. J’aimerais connaitre ce genre d’expérience une fois dans ma vie. Mais pas plus de deux semaines, bien sûr !